"Faire les cons", bruit, perturbations, violence, coercition, contraintes... tranquillité, calme...

Si tout système vivant doit être perturbé pour évoluer, des perturbations peuvent aussi le faire exploser ! L'ordre absolu comme le désordre intérieur total provoquent sa destruction.

Dans les mécanismes de feedback, il y a ceux qui régulent le désordre, le rendent acceptable et positif.. Il y a les trucs, les pratiques....

NB : la capitalisation des échanges n'ayant pu démarrer que début octobre, un certain nombre de messages précédant cette période ne sont pas inclus. Nous nous en excusons.

Capitalisation plus systématique et chronologique à partir d'octobre

Le système a du mal à se mettre en place

Emilie

Je ne sais pas vous mais depuis la semaine dernière et surtout cette semaine je commence à ne plus trop maitriser du tout l'emploi du temps...!!! On a un emploi du temps très vague mais mêmes les heures fixées (anglais, sport) ne tiennent plus la route.
Le bon coté c'est que ça vit, qu'on s'adapte aux envies du moment mais ça me stresse pas mal aussi. J'ai beaucoup de mal à limiter les projets personnels et en même temps je leur rajoute des trucs que je veux faire moi! Et avec ces semaines toutes courtes on est débordés...  Et puis mon problème c'est aussi l'articulation de tout ça. C'est tout hâché, ca coule pas bien.
Alors moi je stresse quand je vois le temps passer, ce qu'ils ont "fait", ce que j'aurais aimé qu'ils fassent... En fait je leur laisse pas mal de liberté dans le choix de leurs projets et pourtant je ne leur laisse pas trop le temps de faire.

Exemples de la semaine:
Trucs imposés:
- moi je veux qu'ils écrivent 1, 2 textes libres, qu'on les corrige et les recopie. (Faut voir que sur les 3 cycle 3 seul un écrit vraiment, les autres écrivent une phrase...), ils doivent aussi noter les mots dans je lis puis j'ecris et un lexique (rapide)
- une petite dictée personnelle des mots de leurs textes pour les 3 cycle 3
- les maths????? j'ai la batterie pemf... bon, mais ca ne vient jamais d'eux, faut que je leur impose un certain nombre de fiches...
- le sport
- l'anglais
- on a réussi à faire "une phrase éclairée" par semaine, une petite étude collective d'une phrase et j'aimerais bien continuer
- j'avais 2-3 exercices qui reprenaient les notions vues dans la phrase éclairée
- lire le courrier -> pas fait du tout, 1 presque non lecteur, 1 très lente et le 3eme n'est pas attiré par les trucs informatiques. Moi ca me démange d'ouvrir les message, y'en a plein! D'ailleurs demain c'est moi qui leur lis.
- ateliers libres avec les maternelles tous les soirs (où je les incite à faire leurs projets aussi sinon on ne s'en sort pas)
- un petit cours d'histoire que je n'arrive pas à caser depuis 10 jours!...

Projets de la classe:
- chacun a choisi de faire un exposé, certains ont commencé hier
- classe découverte: une gamine fait une enquete sur ce qu'on aimerait y faire, un autre veut écrire un mail à la classe de Ludo pour leur demander -> ils ont mis 1h hier matin et ca n'a pas trop avancé...
- journal de classe: on en fait un par mois, on a quelques articles, il faut les arranger, les taper, coller... en route
- projet "spontané" lundi sur les frelons, on a 5 cadavres, ils les ont disséqué, dessiné...et une gamine en a fait un texte pour le journal (bingo on a fait d'une pierre 3 coups, ca j'aime bien!)

Tout ca ne me parait pas énorme mais je ne sais pas comment on fait, on est débordés! Du coup je les stresse...
Et je pense à tout ce que j'aimerais bien qu'on fasse en plus....faut que je me calme!
Vous aussi vous vous sentez un peu submergé?
Ah oui et puis j'ai aussi les 2 eleves en grandes difficulté (écriture lecture surtout) à qui j'aimerais consacrer du temps en plus...
J'ai pourtant pas beaucoup d'élèves (des maternelles, 2 CP et 3 cycle 
C'est plus du tout clair dans ma tête, ce qu'on a le droit de faire à quel moment...
Comment vous faites?!!

réaction1

Philippe R

Moi, je n'aime pas le bordel !
J'aime l'organisation, ce qui ne veut pas dire .... l'ordre .....
Le désordre est d'ailleurs jouissif car il pousse à une nouvelle organisation.

Organisation - mise en place d'une structure - la plus simple possible permettant un infini de possible (complexité)
On s'est déjà interrogé sur la manière de décrire rapidement et de manière efficace cette structure.
Je suis en train de mettre à jour mon site, de le simplifier, de virer tout ce qui est inutile.
Comment décrire donc la structure ?

Je propose :
- un schéma (quel qu'il soit ... comme l'a déjà indiqué Bernard)
- un emploi du temps
- 2 ou 3 petits autres documents

Pour la mienne, sur mon site, ici, j'ai mis :
- un schéma
- un emploi du temps
- le PTA (concept né suite à un échange avec Erwan) et le menu
- le travail de groupe

Ces 4 documents permettent-ils de cerner l'organisation qui maintienne un cadre (pour éviter le bordel) tout en permettant la complexité ?

Bernard C

Beau boulot ! Je suppose que cela a dû te prendre pas mal de temps (mais je sais que cela fait des années que ton site est ton instrument de travail !). En tous cas, il me semble que c'est un tableau de bord sur lequel tu peux agir, compléter, modifier, édulcorer... suivant ses effets. Piloter un avion pour qu'il ne se scrache pas dans les turbulences !

Suivant les interrogations (bordel !) et suivant la base du fonctionnement esxistant (quel qu'il soit) on peut aussi passer le fonctionnement de sa classe au travers d'une multitude de grilles (cheminement de l'écrit, position du maître, plages d'autonomie des enfants, cheminements des projets de l'intention à la réalisation, partage entre activité induites ou imposées par le maître et activités libres, relations entre les deux, occupation de l'espace dans le temps, etc. etc.

 

Introduire une perturbation... mais !

Les jokers

Emilie

J'avais beaucoup aimé le bouquin Joker y' a quelques années, j'avais pensé un jour proposer l'idée des jokers et un tour sur le site de Bruce Demaugé m'a convaincue!
Je leur ai lu le bouquin vendredi et jeudi dernier et on a lancé le principe des jokers. Les gamins étaient fous de joie (moi un peu dégoutée, je pensais qu'ils allaient dire qu'ils n'en avaient pas besoin!... ;) ) et ils ont inventé: le joker pour faire un dessin quand on veut (ah bon on n'a pas le droit normalement?), le joker pour faire une sieste, pour faire une récré au lac (c'est à 5 minutes), pour faire le foufou 10 minutes et je crois que c'est tout.
Ils ont déjà utilisé: joker pour rallonger la récré d'un quart d'heure, pour faire un tour dehors 5 minutes (super effet, celui là je vais leur en redonner je pense, un gamin est sorti et s'est assis sur des marches et un autre avec qui il y avait eu une embrouille le jour même l'a rejoint et ils sont restés à discuter tranquillement, quand ils sont rentrés ils avaient la mine réjouie), hier ils ont tenté la sieste mais j'étais remplacée... j'ai proposé de différer, demain ils vont revenir à l'attaque!

Moi je me suis fait 3 jokers: un pour écrire un texte libre en même temps qu'eux, un pour écouter de la musique 10 minutes quand j'aurai envie et un pour leur faire un discours sur "la vie" :)

C'est marrant à faire, ca lance des discussions sur ce qu'on a le droit de faire ou pas d'habitude, intéressant!

 

Emilie

oh ben non t'es pas le seul, on doit tous peter des cables de temps en temps non? Moi le dernier en date c'était ... hier. Vous vous souvenez de la jolie petite histoire de jokers? C'était mignon tout plein et bien hier ca a dérapé grave! La petite qui a bcp de mal à se mettre à bosser avait décidé d'utiliser son joker "aller faire une sieste". Un autre me donne aussi son joker. Je leur rappelle qu'on avait prévu de faire le conseil (5 grands moins deux, reste plus grand monde...) puisque vendredi je n'étais pas là. Mais non ils me donnent leur joker. Ca fait partie du jeu , j'ai essayé de ne pas montrer ma déception mais je dois dire que ca m'a gonflé.
Je leur rappelle que si un joker se passe mal (bordel dans la salle de sieste par exemple) je retirai tous les jokers. La gamine etait complètement excitée, je la préviens que faire une sieste c'est important pour les petits, que si elle y va c'est vraiment pour dormir, qu'elle profite de ce petit cadeau, vraiment, pour se reposer. Je ne la sentais pas du tout, l'autre si. J'installe les petits, c'est toujours un peu le bronx de faire passer les petits aux toilettes, les aider à se déshabiller, tout ça et là je surprends la gamine en train de courir dans la classe, en rigolant à gorge déployée, surexcitée comme elle sait bien l'être, elle dépasse toujours les bornes...... Je lui ai demandé de me donner ses jokers (en hurlant...) et je les ai tous déchirés.... Je lui ai parlé de confiance que j'avais mise en elle et qu'elle avait trahie...
J'étais pas très fière juste après, mal à l'aise, mais bon, je n'ai rien ajouté. Elle n'a pas moufté. Je lui ai dit qu'on devrait avoir une discussion toute les deux plus tard. Aujourd'hui je ne lui en ai pas reparlé. Mais son comportement n'a pas changé, elle est complètement blindée cette petite...
Bref, tout ça pour dire que oui, moi aussi j'agis avec une certaine violence et que ca me rend mal à l'aise après. En fait il n'y a qu'avec des enfants que je mets dans des états comme ça, avant d'etre instit je ne m'étais jamais autant énervée. Une autre amie prof m'a dit la meme chose. Et surtout apres coup je me sens mal, je sens bien que c'était à moi de ne pas faire déraper le truc en tant qu'adulte mais parfois c'est vraiment dur... Quand on se sent atteint, qu'on a déjà fait des gros efforts, qu'on a pris sur soi et que paf l'autre dépasse encore ce qu'on avait pu admettre....

J'ai remarqué qu'avec les maternelles je "gronde" souvent, je punis (j'isole le gamin 2 minutes) mais ca n'a pas de conséquences, je ne m'énerve vraiment que très rarement, en général c'est plutot comme un rôle pas très drôle à endosser mais que je prends régulièrement pour mon bien, celui du gamin et des autres, je n'ai pas de probleme de conscience.
Par contre avec les grands c'est beaucoup plus rare mais quand ca pète c'est que je suis vraiment touchée et c'est plus violent.

Et vous autres vous gueulez fort de temps en temps? Et surtout vous avez des techniques pour éviter?

 

Emilie

Juste pour répondre à Bernard et Philippe concernant la petite de ma classe: elle a toujours été en classe unique, je l'ai connue en ce1 et elle est maintenant en CM1. Donc on se connait très bien. J'ai toujours dû calmer le jeu avec elle, c'est une petite qui s'emballe de façon déraisonnée (elle parait vraiment insolente pour quelqu'un de l'extérieur), qui fait mal aux autres sans faire exprès parce qu'elle les sert, et les étoufferait presque! Elle a beaucoup progressé depuis 2 ans, elle a grandi, s'est posé un peu et puis les discussions qu'on a pu avoir avec elle et sa famille ont peut-etre eu un effet. L'histoire de sa famille explique beaucoup de choses (famille de 10 enfants, décès de 2 frères...).
Je me souviens de ma premiere annee où on a fait du vélo avec 3 enfants, 2 accompagnateurs. Quand j'y repense je me dis que c'était vraiment de la rigolade! Mais pourtant je me souviens qu'elle me faisait flipper, il fallait lui rappeler sans cesse les dangers, elle se mettait tout le temps en danger sans réaliser.
Je l'ai vue aussi au mariage de ses parents où elle était survoltée, elle m'a fait mal tellement elle me tirait sur les bras pour danser puis m'envoyer bouler 2 secondes après...trop bizarre!
Bref elle n'est pas simple, elle a bcp de mal à se canaliser. Elle est extra en théatre quand elle arrive à se concentrer (ce qu'elle sait de mieux en mieux faire), du coup j'ai eu envie d'en refaire cette année, ca va lui faire bcp de bien je pense.
Pour le coup des jokers ils me connaissent bien et moi aussi, je savais qu'avec elle il y avait un risque d'abus total mais j'ai présenté les choses de façon à ce que ca se passe bien et j'avais vraiment confiance, je souriais avec eux quand je les voyais s'extasier. Le but c'était de leur faire ce petit cadeau que je trouve génial quand la confiance est là et d'amener peut-etre matiere à discuter sur ce qu'on peut se permettre ou pas, de me tester aussi dans mes limites. Et la sieste d'ailleurs c'est moi qui ait soufflé l'idée à un gamin qui je sais adore ça (d'ailleurs il a fait sa sieste de 30 minutes et ca s'est super bien passé, il avait l'air ravi, il n'a pas raté grand chose de la journée, j'étais contente pour lui).

Je crois que je base un peu trop mon "autorité" sur la confiance, sur le partage de valeurs (comme l'instit de Martin??...) avec les enfants, j'impose rarement sans m'expliquer, je doute aussi beaucoup, ça doit se sentir. L'an dernier j'avais des grands exceptionnels dans la classe et peut-etre que leur absence permet à cette petite de prendre plus de place. Elle n'aurait pas réagi comme ça l'an dernier, les autres la calmaient, elle était d'ailleurs un peu à l'écart...

Emilie

Merci au fait Matthieu, tu m'as apporté avec ton mail!
Tu parles de forçage de liberté, ca consiste en quoi?

Moi j'oscille toujours entre lui dire "bon ma grande va falloir s'y mettre, c'est bien joli tout ça mais y'a des choses essentielles à savoir qui t'aideront pour la suite, va bien falloir se les cogner, avec un peu de chance tu vas meme aimer!" et une approche plus finaude en la laissant plus libre de s'orienter vers ce qu'elle aime le plus mais en essayant de la cadrer un peu et lui donner le gout d'apprendre des choses nouvelles en la valorisant.

Là je suis repartie sur un truc directif depuis mardi (ah oui, c'etait hier!!) où je lui écris sur un "plan" de travail (contrat du coup) ce qu'elle doit faire sans lui expliquer pourquoi, j'exige qu'elle demande de l'aide dès qu'elle est coincée, je la limite dans le temps (sans minuterie finalement pour l'instant mais je sens que ca pourrait l'amuser, on pourrait en rire, je vais lui proposer).
Et puis en parallèle je lui fais cocher une feuille où il y a à peu près tout ce qu'elle peut faire dans la classe par domaine et aussi l'outil utilisé (ordi, sur feuille, à l'oral..), on va faire ça pendant 15 jours et regarder ensemble cette feuille. Je voulais la laisser libre et lui demander de remplir cette feuille pour lui montrer qu'elle ne faisait pas de tout, loin de là mais finalement avec elle, là je me dis que c'est mon rôle de lui dire quoi faire. J'aimerais beaucoup que comme d'autres elle s'interesse un peu à tout d'elle même mais c'est pas le cas alors je la force. Hier elle n'a rien dit, elle a même plutot bien bossé je trouve, elle a réussi à écrire assez rapidement, elle a trainé sur un logiciel d'ordi (abalect, c'est cool ca aussi) mais sinon elle est bien passé aux activités que je lui ai imposées.... peut-etre qu'elle attend ça de moi?

 

Mathieu

Certainement que 'est ce genre de comprtement qu'elle attend de toi : que tu lui dise quoi faire, quand le faire. Et puis mager et respirer à sa place, ça l'arragerait ben, aussi ! ;-)
Justement le forçage de liberté de Paul Le Bohec est : je me fous de savoir comment tu bosses, ce que tu fais, mais quand que tu n'auras pas fais 15 textes, 15 créa, et 15 dessins noirs, n'envisage même pas de me parler. Tais-toi. Produis. Essaie. Fais.
Et le discours de Paul, c'est de dire que quand un enfant s'est lancé à ce point dans la production,dans l'invention à l'intérieur d'un langage (c'est ça, l'expression-création) il ressent très vite une satisfaction immense, qui devient le moteur du travail. Et qui rend du coup inutile tout contrat ou tout planning de lancement.
Mais Paul précise qu'il asticote davantage la classe que les individus : "Tiens, est-ce que cette classe peut atteindre la barre des 10 textes libre ? Je me le demande bien !"
Tu me fais penser à faire ça demain, tiens !

Frédérique D

J'ai l'impression de m'entendre (de me voir) dans ce que tu décris j'ai envie de faire plein de projets avec mes élèves (CM2 à Bagnolet) mais je perd du temps , j'ai 5 élèves qui ont 12 ans et 4 qui ont 11 ans sur une classe de 22, ils ont de grandes difficultés en lecture et ecriture  et j'ai à la fois l'impression de leur en demander trop et pas assez. Je n'en suis pas encore arrivée à l'écriture de 2 textes libres, la majorité n'écrit qu'une phrase et on n'a pas le temps de tout corriger et que ce soit utile pour chacun. 

On projetait d'avoir une correspondance avec une autre classe à Paris, mais même ça à part " oui maîtresse on le fait" il n'y a rien qui arrive. 

En même temps je vois bien qu'ils n'ont pas du tout l'habitude que les activités viennent d'eux, de faire des choix et je n'arrive pas à leur laisser le temps. Je stresse un peu moi aussi quand je vois qu'à la fin de la journée la séance d'histoire n'a pas eu lieu .

J''aimerai que le programme d'histoire se fasse par l'intermédiaire d'exposés mais je ne sais pas trop comment m'engager la dedans. est-ce que quelqu'un fonctionne comme ça ou a une expérience sur cette façon de faire, car des collègues me le déconseille car je dois être inspectée, mais je pense que les enfants seront plus intéressés par les faits historiques si ça vient d'eux. Qu'en pensez vous, avez-vous une idée sur la manière de l'instaurer ??

Et je trouve également que ce qui se vit dans la classe est très haché .

Il paraît qu'on a la vie de classe est ce que l'on en fait, si je m'arrête à cette expression d'une inspectrice, j'ai de quoi m'inquiéter car mes élèves sont très insolents , et violents j'en ai un qui a failli me casser un doigt c'est pour vous dire , et si je dois croire que tout cela est de mon fait, il faut que je change de boulot tout de suite ... et pourtant , je l'ai choisi ce boulot alors si c'est vraiment moi qui induit ça que faire ?


Bernard C

Je reprends la structure de Mathieu qui semble ne pas générer le "bordel"  :- il y a un temps où tout le monde est "en activité sur table". Au niveau de l'espace, chacun est plus ou moins "fixé". On peut supposer que la position du maître elle varie suivant ce qui se passe et ce qu'il y a à réguler, plus que par ce qu'il y a à y faire. Au niveau de ce qui s'y fait, cela semble varié. Peut-être serait-intéressant de savoir les possibilités (ou les obligations) d'activités qu'ont les enfants dans ce temps, comment ils se les programment (ou s'ils se les programment), ce qui les guide dans leurs choix, etc.

- Les articles que citent Mathieu ne décortiquent pas (tout au moins pas suffisamment à mes yeux) un fonctionnement global, du coup ils occultent ce dans quoi se réalise ou peut se réaliser ce qui provientr "de la vie spontanée" et les implications de ses débordements sur le reste, s'il y a encore un reste auquel on pense devoir tenir (pédagogie de la structure). Je suppose que tes créneaux "Français : lire, dire, écrire"  et "sciences et techno" ne recouvrent pas la totlité des deux créneaux "classe transplantée" et "projets de construction" ?. Mais cela peut-être et est peut-être le cas ? L'organisation de ces créneaux devrait être intéressante. Qu'est-ce que je fais ? qu'est-ce que les enfants font ? qu'est-ce que les enfants peuvent faire ? où peuvent-ils être ?

- C'est l'articulation entre "vie spontanée" (en précisant ce qu'est l'apport de la "vie spontanée" dans l'activité) et "séances toutes faites" et la place occupée par les deux qu'il serait intéressant de visualiser, globalement et schématiquement.

Il me semble qu'essayer de visualiser la fonctionnement des classes ou il y a le "bordel" et des classes où il n'y a pas le "bordel", en ne se préoccupant pas pour cela des apprentissages ou des programmes (en ne sepréoccupant pas du contenu pour l'analyse), peut donner des éclairages. Ce qui bien sûr n'élimine pas les turbulences parasitaires inhérentes aux enfants, administration, parents, collègues etc.

 

Mathieu

Effectivement, il s'agit pour moi de trouver au coup par coup quelle excuse je vais trouver pour continuer à parler du projet bidule. Exemple : on réfléchit sur notre projet de maison d'édition de petits livres. Un coup c'est de l'introukzion civique (on s'organise, on vote, bla bla), un coup c'est français (on les fait, on se les lit), un coup c'est math (combien on en a, combien de pépette ça nous a couté, etc.) Alors je note sur mon emploi du temps un truc bidon : 10 minutes math, 15 minutes Instr. Civ., 20 minutes Français). Et à la séance d'après même tintouin. C'est le bazar pour moi mais ça me garantit une tranquilité au niveau du regard inquisiteur (car inquiet) des parents. On fait en plus en français une lecture suivie, que je ne vais pas tarde à faire basculer en partis dans le travail perso. On se gardera un rendez-vous pour confronter nos conclusions sur la lecture du livre. Cela me dégagera du champ pour le reste du travail.


Frédérique

J'ai l'impression de m'entendre (de me voir) dans ce que tu décris j'ai envie de faire plein de projets avec mes élèves (CM2 à Bagnolet) mais je perd du temps , j'ai 5 élèves qui ont 12 ans et 4 qui ont 11 ans sur une classe de 22, ils ont de grandes difficultés en lecture et ecriture  et j'ai à la fois l'impression de leur en demander trop et pas assez. Je n'en suis pas encore arrivée à l'écriture de 2 textes libres, la majorité n'écrit qu'une phrase et on n'a pas le temps de tout corriger et que ce soit utile pour chacun. 

On projetait d'avoir une correspondance avec une autre classe à Paris, mais même ça à part " oui maîtresse on le fait" il n'y a rien qui arrive. 

En même temps je vois bien qu'ils n'ont pas du tout l'habitude que les activités viennent d'eux, de faire des choix et je n'arrive pas à leur laisser le temps. Je stresse un peu moi aussi quand je vois qu'à la fin de la journée la séance d'histoire n'a pas eu lieu .

J'aimerai que le programme d'histoire se fasse par l'intermédiaire d'exposés mais je ne sais pas trop comment m'engager la dedans. est-ce que quelqu'un fonctionne comme ça ou a une expérience sur cette façon de faire, car des collègues me le déconseille car je dois être inspectée, mais je pense que les enfants seront plus intéressés par les faits historiques si ça vient d'eux. Qu'en pensez vous, avez-vous une idée sur la manière de l'instaurer ??

Et je trouve également que ce qui se vit dans la classe est très haché .

Il paraît qu'on a la vie de classe est ce que l'on en fait, si je m'arrête à cette expression d'une inspectrice, j'ai de quoi m'inquiéter car mes élèves sont très insolents , et violents j'en ai un qui a failli me casser un doigt c'est pour vous dire , et si je dois croire que tout cela est de mon fait, il faut que je change de boulot tout de suite ... et pourtant , je l'ai choisi ce boulot alors si c'est vraiment moi qui induit ça que faire ?

Courage Emilie 

Et surtout donnons nous du temps pour que les choses s'installent .

 

 Laurent L

Au départ, ils écrivent peu. Une phrase c'est déjà de l'écrit non ? Même si on s'attend à plus, le fait d'écrire tous les jours et de recopier tous les jours un texte, ça met en place une dynamique et rapidement la quantité et le contenu évolue.

Je fonctionne ainsi depuis la rentrée. Tous les jours, ils écrivent un texte libre (ça peut être une phrase au début, je n'ai pas d'attente.) pendant le moment "j'écris tout seul" qui dure 10 minutes. Je demande ensuite qui veux lire son texte ET je lis leur texte. Je fais cela pour la première fois cette année car je ne souhaite pas qu'ils fixent les erreurs orthographiques. De plus, j'essaye de mettre en valeur les textes en les lisant de façon à ce que l'écoute soit facilitée.
J'avais constaté l'an dernier que l'écoute des textes lors de cette phase de lecture n'était pas terrible. Là ça va mieux. Bien sur ils sont libres de ne pas me confier les cahiers et leur texte restera secret pour la classe. Ils pourront également lire eux même leurs textes en réunion présentation mais uniquement les textes  recopiés dans le cahier de recopie.
Je continue donc.  J'ai été surpris car les 3/4 de la classe n'est pas du tout gêner de me confier la  lecture des textes.
Après la lecture, je récupère l'ensemble des cahiers et je les corrige ou je les réécris à la maison directement sur le cahier d'écrivain (ça aussi, c'est une nouveauté..). Ensuite le lendemain, ils doivent recopier le texte corrigé dans le cahier de recopie et l'illustrer par un dessin libre. Et ainsi de suite...
Ca peut sembler un peu dur de corriger et réécrire tous les jours, les textes des enfants mais en fait pas du tout. Ca va beaucoup plus vite que la papotte ( Pas de scan des cahiers, pas de mise en page). Je ne fais plus que ça pour l'orthographe. De la recopie de texte libre quotidien. Je vais pouvoir tester l'impact de ce protocole avec mes nouveaux arrivants qui sont à raz les paquerettes sur cette question de l'orthogaphe. La finalité de cette démarche n'étant bien entendu pas uniquement orthographique ... Je vous tiens au courant sur son efficacité.

réaction philippe R

Cadrer le temps ?

 

Emilie

Une question après observation approfondie hier d'une élève (j'étais déchargée): que pensez-vous d'utiliser une minuterie pour limiter le temps passé sur une tâche?
La gamine (CM1) donne l'impression à première vue de ne rien glander de la matinée. Elle est capable d'écrire une phrase et de faire 3 opérations dans la matinée. Et pourtant c'est une gamine relativement volontaire. En tout cas elle est toujours en activité, elle n'attend pas qu'on lui dise quoi faire, elle se lance, elle est assez enthousiaste (mais ca retombe aussi très vite).
Elle a vraiment des problèmes très lourds on va dire avec l'écrit (dyslexie entre autres). Elle est un peu plus efficace sur ordi mais pas franchement plus. Le truc qui marche c'est quand on est derrière elle, à l'aider dans la méthodologie (elle a des grosses difficultés en lecture - très très très lente - mais elle comprend, et elle sait résoudre des trucs de maths si on décortique un peu avec elle). J'ai le temps de l'aider mais les trucs qui m'embêtent c'est que:
- elle ne parait pas avoir conscience qu'elle est vraiment vraiment lente
- ca la fait marrer si on lui dit, sûrement une réaction de défense, elle était toute braquée quand je l'ai connue il y a 2 ans, elle l'est un peu moins mais globalement elle est pas facile à "atteindre"
- même une fois qu'on a bien parlé de ce qu'il y avait à faire ca prend toujours des plombes (parfois elle arrive à terminer un truc vite et elle est super contente)
- elle donne l'impression de ne rien faire parfois et elle me dit qu'elle réfléchit, je la crois mais ça prend VRAIMENT beaucoup de temps!
- elle ne demande quasiment jamais d'aide alors que je les serine tous les jours pour ça, que c'est bien et normal de demander de l'aide, que je suis là pour ca mais que c'est à eux de savoir quand ils ont besoin. Elle est toujours prête par contre à aider les autres.
Elle peut paraitre fumiste et donner l'impression de profiter du système comme ça mais c'est pas du tout ça.

En fait elle est vraiment déroutante. Hier j'ai bien regardé. La veille ils avaient fait des sciences toute la journée, je leur avais dit que du coup il faudrait qu'il fasse des maths et du français tous les matins, que ca allait être chouette aussi (tu parles! pour elle c'est DUR). Elle savait en arrivant qu'elle aurait 1 texte à écrire et des maths à faire (dans la matinée, ca va non?). Je pense qu'elle ne supporte pas le fait que ce soit imposé (je le vois en anglais aussi où c'est en temps imposé, on ne peut rien faire d'autre) et elle a aussi des grosses difficultés mais elle ne veut pas vraiment les admettre.
Elle s'est mise direct sur l'ordi à faire du "je lis puis j'ecris", vous voyez? Un logiciel qui permet d'apprendre à écrire des mots ou des phrases qu'on a enregistrés avant (chacun a sa liste). Elle y est restée 1h30! Normalement tu restes 15-20 minutes max, c'est chiant à faire! Mais elle ca la dérangeait pas apparemment. J'étais juste à coté et je lui rappelais ce qu'elle avait à faire, que je pourrai l'aider pour écrire.
C'est seulement après la récré qu'elle a commencé à s'y mettre. Ca a été la grosse galère. Je lui avais proposé l'an dernier un tas de petits déclencheurs, aucun n'a marché sauf le fait de pouvoir prendre une carte postale pour s'en inspirer et raconter une petite histoire. Elle ne raconte JAMAIS un truc qui lui est arrivé, c'est toujours "il était une fois", et elle écrit une phrase, basta. Et quand on essaie de lui poser des questions sur son histoire poru qu'elle détaille on voit qu'elle s'en fout...
Hier je lui ai dit qu'elle n'avait qu'à raconter ce qu'elle avait fait en récré. Je lui ai dit une phrase, elle m'a répondu "ah oui t'as qu'à mettre ça".... ok.... mais c'est TON texte, t'écris ce que tu veux! Je lui ai dit que si elle voulait elle pouvait l'effacer après (sur ordi), qu'on s'en foutait, ce qui était important c'était qu'elle écrive et qu'elle prenne du plaisir. Mais je lui dis depuis 2 ans et ça n'a pas l'effet escompté...
Donc là elle a écrit ma phrase, elle a eu beaucoup de mal: Pens dans la er cré etc... Elle ne segmente pas les verbes non plus: il lacassé (l'a cassé).... Je comprends que l'écrit ne soit pas un plaisir pour elle.... Elle aime lire depuis l'an dernier. Elle galère pour lire à voix haute mais sinon on voit qu'elle prend du plaisir et elle le dit.

Bref, je voulais vous demander votre avis sur la minuterie. Je lui donne 30 minutes pour écrire, 45 pour faire des maths et elle s'arrête à ce moment là et on voit ce qu'elle a fait. Je me dis qu'elle va peut-etre aimer le challenge, elle "gère" elle même et elle va peut-etre voir qu'elle a besoin d'aide?
Le truc c'est qu'elle a catalogué maths et français comme une galère. Comment lui redonner plaisir? La valoriser ca marche bien mais ca retombe aussi, les trucs en groupe pour le coup elle ne fait RIEN (vue sa lenteur c'est normal). Ah le truc qui lui plait c'est d'aider, l'an dernier elle adorait faire des trucs avec une petite CE1 qui n'est plus là....

 

Mathieu

Je découvre ce soir ton message sur cette élève en difficulté (j'ai du retard dans mes lectures !). Tout d'abord bravo de parler de ce genre de situations, car je sais que ce n'est pas facile à partager.
Ce que tu décris dans ton message me rappelle un élève de l'année dernière qui s'est "éteint" comme ça , sans que je puisse faire. Très volontaire en début d'année, très mûr sur les situations de discussions collectives (ses critiques et ses conseils étaient d'une grande finesse), et puis il a eu de plus en plus de mal à écrire, il ne présentait plus son travail, et passait beaucoup beaucoup de temps dans la bibliothèque. Pascale avait avancé l'hypothèse des élèves "pas assez nourris", mais je n'ai pas pu comprendre s'il s'agissait bien de cela. Pour me remonter le moral, je me dis parfois que c'est un enfant très à de nombreux points de vue, intelligent, communicant, appliqué, mais qu'il avait peut-être besoin de se retrouver seul, et puisque la classe lui en donnait l'occasion, il se gobait deux ou trois bouquins par semaine.
Peut-être que ton élève n'a pas encore trouvé la porte d'entrée vers le langage qui la fait décoller et qui lui donnera envie d'explorer d'uatres mondes, d'autres langages. Peut-être que ton élève est "une fleur lente à s'épanouir" comme on dit dans l'album "LEO" (le petit tigre qui ne sit rien faire et qui, un jour, à son heure, se met à lire, écrire, manger proprement...). Mais ça c'est une vision qui peut être dangereuse si ta gamine est dans une situation de souffrance, et qu'elle ne parvient pas à en sortir. Le "forçage de liberté" à la Paul Le Bohec est peut-être quelque chose de bon pour elle, mais comment le mettre en place pour une seule enfant ? Tutorat ? Contrat comme ceux qu'a Philippe R. sur son site ? Je lance des pistes mais je n'ai vraiment aucune idée de ce qui pourrait t'aider...
Concernant la minuterie, je l'avait mise en place l'année dernière avec mon "plan par 15 minutes"... ça a fonctioné pour un moment, pour un groupe entier qui avait des difficultés à prendre conscience du temps.
La question est : faut-il traiter cette difficulté avec elle, de front, en mettant en place soit des chronométrages et des records à battre, soit un contrat restrictif "tu te débrouilles pour finir ça avat telle heure", ou faut-il au contraire travailler en souterrain, lui proposer un tutorat mine de rien, lui proposer plus qu'aux autres,...
En as-tu parlé à des maîtres G ?
Pour finir, je suis bien chagrin (comme on dit à Maurice) de ne pas pouvoir t'apporter grand chose de concret. A mon avis, la meilleur chose qui a pu arriver à cette gamine, c'ets de tomber sur une instit comme toi !

 

Laurent L

Moi, je tombe par terre !!! Si si !!! L'autre soir, mes CE2 brassouillaient, la tête dans les trousses, sous les bureaux et moi j'essayais de leur faire noter dans le cahier de texte qu'il fallait faire signer le cahier de liaison...

J'ai du répéter 6 à 8 fois de suite la même chose. J'avais une "petite pression" qui montait en moi. Et quand Thomas me demande, "Faut marquer quoi ?", alors là ba j'ai rien trouvé de mieux que de tomber par terre. Effet garanti. Du coup, je l'ai refait 2 ou 3 fois de suite pour les faire marrer.

Moi ça m'a permis de percer la "boule au ventre" qui commençait sa formation et les enfants du coup se sont recentrés suite à l'explosion de rires.

Ca m'a fait un bien fou !!!

Je pense que je vais chercher d'autres ptits trucs comme ça qui sortent de l'ordinaire pour récupérer la classe par "l'insolite" ou le louffoque.

Bon ça a marché chez moi. Ca marchera peut-être pas dans toutes les classes...

Je n'arrive plus à maîtriser l'emploi du temps

Emilie

Je ne sais pas vous mais depuis la semaine dernière et surtout cette semaine je commence à ne plus trop maitriser du tout l'emploi du temps...!!! On a un emploi du temps très vague mais mêmes les heures fixées (anglais, sport) ne tiennent plus la route.
Le bon coté c'est que ça vit, qu'on s'adapte aux envies du moment mais ça me stresse pas mal aussi. J'ai beaucoup de mal à limiter les projets personnels et en même temps je leur rajoute des trucs que je veux faire moi! Et avec ces semaines toutes courtes on est débordés...  Et puis mon problème c'est aussi l'articulation de tout ça. C'est tout hâché, ca coule pas bien.

Alors moi je stresse quand je vois le temps passer, ce qu'ils ont "fait", ce que j'aurais aimé qu'ils fassent... En fait je leur laisse pas mal de liberté dans le choix de leurs projets et pourtant je ne leur laisse pas trop le temps de faire.

Exemples de la semaine:
Trucs imposés:
- moi je veux qu'ils écrivent 1, 2 textes libres, qu'on les corrige et les recopie. (Faut voir que sur les 3 cycle 3 seul un écrit vraiment, les autres écrivent une phrase...), ils doivent aussi noter les mots dans je lis puis j'ecris et un lexique (rapide)
- une petite dictée personnelle des mots de leurs textes pour les 3 cycle 3
- les maths????? j'ai la batterie pemf... bon, mais ca ne vient jamais d'eux, faut que je leur impose un certain nombre de fiches...
- le sport
- l'anglais
- on a réussi à faire "une phrase éclairée" par semaine, une petite étude collective d'une phrase et j'aimerais bien continuer
- j'avais 2-3 exercices qui reprenaient les notions vues dans la phrase éclairée
- lire le courrier -> pas fait du tout, 1 presque non lecteur, 1 très lente et le 3eme n'est pas attiré par les trucs informatiques. Moi ca me démange d'ouvrir les message, y'en a plein! D'ailleurs demain c'est moi qui leur lis.
- ateliers libres avec les maternelles tous les soirs (où je les incite à faire leurs projets aussi sinon on ne s'en sort pas)
- un petit cours d'histoire que je n'arrive pas à caser depuis 10 jours!...

Projets de la classe:
- chacun a choisi de faire un exposé, certains ont commencé hier
- classe découverte: une gamine fait une enquete sur ce qu'on aimerait y faire, un autre veut écrire un mail à la classe de Ludo pour leur demander -> ils ont mis 1h hier matin et ca n'a pas trop avancé...
- journal de classe: on en fait un par mois, on a quelques articles, il faut les arranger, les taper, coller... en route
- projet "spontané" lundi sur les frelons, on a 5 cadavres, ils les ont disséqué, dessiné...et une gamine en a fait un texte pour le journal (bingo on a fait d'une pierre 3 coups, ca j'aime bien!)

Tout ca ne me parait pas énorme mais je ne sais pas comment on fait, on est débordés! Du coup je les stresse...
Et je pense à tout ce que j'aimerais bien qu'on fasse en plus....faut que je me calme!
Vous aussi vous vous sentez un peu submergé?

Ah oui et puis j'ai aussi les 2 eleves en grandes difficulté (écriture lecture surtout) à qui j'aimerais consacrer du temps en plus...

J'ai pourtant pas beaucoup d'élèves (des maternelles, 2 CP et 3 cycle 3)...

C'est plus du tout clair dans ma tête, ce qu'on a le droit de faire à quel moment...
Comment vous faites?!!

réaction Frédérique

 

Mathieu

Pas de solution, Emilie, mais dans le nouvel Educ de septembre il y a des exemples de fonctionnement de classe intéressants. Cette problématique, faire une régulation entre la vie spontanée du groupe d'un côté et les choses qu'on souhaite faire passer autrement (séances toutes faites), est bien décrite dans plusieurs articles. Une solution que j'envisage pour moi, puisque mes petits automates ne vont pas tarder à se transformer en petits génies éclairés, et que je ne peux pas me permettre de froisser une population parentale à l'affut du moindre agissement non réglementaire (donc immoral !), c'est d'imposer un emploi du temps avec un créneau pour réfléchir à la classe transplantée, un créneau pour les projets de construction, etc. En plus, on appelle le premier créneau "Français : lire, dire, écrire", le deuxième "Sciences et techno" et le tour est joué ! Le hic pour les gamins c'est les horaires imposés. Mais j'ai remarqué un truc très sympa grâce à ça : tout le monde baigne dans le même langage en même temps, et les présentations thématiques (en fin de séance) sont très riches car elles rebondissent les unes sur les autres. réaction Bernard

Bernard C

Je vous propose de ramener la question du "bordel" à une question purement... technocratique !

Questions :

- est-ce le temps qui gère l'activité (on fait ce que le découpage du temps prévoit, dans le découpage prévu) ou est-ce l'activité qui gère le temps (les plages accordées dépendent de l'activité) ?

On peut poser la question autrement : dans le découpage du temps, y a-t-il d'une part ce qui relève du maître (1) de ce qu'il juge indispensable, obligatoire, de ce qu'il fait faire lui, etc. , d'autre part ce qui relève de l'enfant, ses projets ? les deux temps étant alors séparés, il est peut-être (PEUT-ETRE !) plus facile d'agir sur lui et de réguler. J'ai noté dns le mess de Mathieu qui pratique une gestion plus globale tout en conservant un découpage : deux grandes plages recouvrant les deux langages, verbal oral et écrit d'un côté, mathématique et scientifique de l'autre, plus une plage un peu fourre-tout. Il serait intéressant de voir comment, dans chacune des grandes plages, se côtoient ce qui est sous l'autorité du maître (autorité au bon sens du terme !), par exemple fiches à faire, et du projet de l'enfant. Il me semble que dans ses mess précédents ou de l'an passé il avait déjà jalonné cela, mais l'archivage n'étant pas encore terminé, je n'ai ps les éléments sous les yeux.

- d'où seconde question : à quoi vous sert exactement le découpage du temps (emploi)  dans votre gestion de la classe ? question qui ne porte aucun a priori ou jugement sur le découpage et sa nécessité pour vous.

- surchage du temps ou surcharge de l'activité : je ne vais pas réinventer une lapalissade, mais comme on ne peut pas rallonger le temps, il faut enlever dans le temps ! d'où, 3ème question, qu'est-ce que vous pouvez enlever ? par exemple, pourquoi la plage d'histoire régulière et programmée doit-elle être indispensable ? ce qui pose évidemment la question, de comment se construit la notion historique, du temps déjà passé.

- Dans la gestion du temps, il me semble qu'il y a les priorités que l'on se donne dans son utilisation, ces priorités évoluant avec... le temps qui passe ! Quelles sont les priorités que vous vous donnez en ce début d'année ? Est-ce tout simultanément ou avez-vous prévu une progression dans vos attentes ? au passage, il me semble que si vous avez établi ces priorités, c'est un argument de poids et rationnel par rapport aux regards extérieurs (inspection, collègues, parents...)

- Bordel : Le découpage du temps est ce qui a formaté la plupart des enfants qui arrivent dans vos classes. Ce qui constitue leurs repères d'action (ou de non action !). Quels sont les repères structuraux qu'ont, dans le moment présent,  vos enfants dans votre classe ? Pour enfourcher mon dada, quelle est l'embryon de votre structure ? Les enfants ont-ils d'autres repères que l'utilisation du temps ? Ces repères sont-ils clairement identifiés ?

- Très souvent le découpage du temps gère ce qui doit être consacré aux langages, aux "matières", au programme. Mais, gère-t-il votre position dans la classe ? l'activité qui dépend de vous ? comment et quand s'organise l'activité libre s'il y en a une ? y a-t-il des moments où le "bordel" peut être admis ? des soupapes d'échappement organisée ?

- Organiser son temps est très difficile pour tout le monde (j'en sais quelque chose à la maison !), encore plus difficile pour des enfants qui ne l'ont jamais fait et qui sont dans ce qui est quand même la facilité de subir passivement une organisation imposée. Quelle est, au début, la part du temps que vous leur demandez ou poposez d'organiser et de gérer pour leur propre compte ? et quelles sont les limites de la liberté qu'ils ont dans les choix qu'ils peuvent faire ? Ces limites sont-elles évolutives ?

 

Il y a plein d'autres questions (technocratiques !) qu'on peut poser ! il y a un exercice, un peu "chiant !" auquel certains d'entre nous se livraient et qui constitue un des outils méthodologiques des crepsc : schématiser la structure de sa classe. Il doit toujours avoir des exemples sur le site marelle si je ne me trompe, Philippe qui le possède mieux que moi doit pouvoir vous dire où. Cela paraît intellectuel, mais, au moins pour moi, cela m'a toujours aidé à y voir plus clair, en particulier pour saisir quand la complication ne pouvait que générer "le bordel" parce que incompréhensible pour les enfants et casse-tête insoluble pour moi ! La complexité a besoin de cadres simples pour pouvoir exister et s'exercer.

 

Je garde cependant un petit moment de plan de travail, limité à des activités sur table : créa math, textes, dessins noirs. Tout le monde est assis à sa table, et vu de l'extérieur, on dirait une classe... studieuse !

Ce qui trouble le système

Erwan

Ben non c’est pas trop cool trop bien et trooooopj’sais pas quoi…

 Oui j’ai apprécié de reprendre la classe. les sens en éveillent l’œil aux aguets, j’apprécie ces situations.

 

Voir des gamins commencer à briser au marteau leur bulle au bout de quatre jour après 7 ans de classe « classique » car on ne leur a « jamais » (ou si peu ) donné la possibilité de choisir, de s’exprimer, de se confronter par l’humour , la dérision, le second degré, ça m’enthousiasme.

 Mais au bout de quatre jour j’en aurais bien baffé trois ou quatre…et ouai, désolé, y en a qui me sorte par les ports de mon enveloppe. Alors bon, on va se trouver un terrain d’entente, c’est sur, c’est mon job, mais y sont pas mignons tout plein, et dès que je les croise en dehors de mon taffe c’est possible selon l’humeur et la situation qu’on se dise deux trois p’tites choses entre humain…ceci dit j’ai déjà commencé à le leur dire dans le taf pas besoin d’attendre, le professionnel peut aussi leur rappeler que ce sont aussi des branleurs de temps en temps.

 J’ai même constaté dans cette violence coercitive un œil lubrique et narquois s’ouvrir sur un air étonné de « à ouais, moi enfant dédaigneux de ma propre personne je me rends compte sous cette obligation, cette violence verbale et cette contrainte qu’effectivement je suis aussi capable de…je peux aussi me respecter un peu alors ?... ».

Si il y a des anges y sont « trop » bien camouflé…ou alors ils ont perdu leurs ailes depuis un moment.

Je mets tous mes espoirs sur les diablotins.

Vivement lundi ! et troooop de diables ne nuisent point…mais comme disait Nougaro encore faut il que « les mémés aiment la castagne »

Et puis avec les gnons, on y glissera bien un peu de poésie dans ce monde de brute.

 

Marie C

Heu moi aussi j'en aurait bien baffé 3, 4 et même ma fille en rentrant le soir.
C'est bon mais c'est chaud, c'est dur ça use les nerfs (déjà) et je me dis que je suis trop dure, heu non trop cool, heu je sais plus, faut que je me calme. Enfin Ad qd je lui ai remis les pendules à l'heure, il s'est enfin mis au boulot dans le respect des autres, de moi et de lui j'imagine. Alors remettage de pendules à l'heure ou quoi?
Sinon le conseil, ils étaient impatients mais Ha et Bo ont fouttu la zone, même en étant exclus ils foutent la zone et là moi je sors de mes gonds, c'est pas tellement 3T tout ça ! Bon je vais prendre mes gouttes contre l'hystérie.

Vivement lundi ! et troooop de diables ne nuisent point…mais comme disait Nougaro encore faut il que « les mémés aiment la castagne » je ne sais pas, parmi tous mes diables, il y en avaient 4 qui vraiment s'entrainaient par le fond. Déjà vous me direz?  sur 4 j'ai en déjà eu 3 et le 4eme je l'avais en histoire décloisonnement, dc je connaissais les zozos.
Vs répondez quoi à un élève qui vous dit "c'est pas grave" lorsque vs lui dites que ce qu'il fait gêne la classe, l'empêche de travailler, est irrespectueux ou autre situation? Moi je me suis dit que je ne pourrai pas et un diable est allé réquilibrer une autre classe. Désolée, j'ai mal fait les répartitions.  Je suis qd même persuadée que ce sera mieux pour lui car il ne refuse pas de bosser et au moins comme ça il ne sera pas entrainé.

Mais bon on se sent pas super bien dans ses basques et je me demande ce qu'il y a de 3T en ce moment chez moi !!

Bref, une rentrée attendue mais pas facile

 

Erwan

Dans l’école ils ont décidé l’an dernier de passer à un carnet de liaison (type college=observation avertissement, et …ceinture….)

Avant j’avais un système de carte à points donnant accès à des droits. Donc très proche des ceintures de Fernand Oury mais aussi complexe que ce que j’ai pu en voir car je ne me sentais pas d’entrer dans l’usine à gaz. Mais sur le principe ça ne changeait rien. T’as pas respecté une regle tu perds un point. Au bout d’une semaine si t’as perdu plus de six points tu descends d’un niveau de droit..etc. les regles-obligations étaient établies par les MOI (les incontournables j’appelais ça…) et par les enfants pour tout ce qu’ils voulaient ajouter.

 

Maintenant c'est-à-dire 18 mois de congé parental après, j’envoie tout cela se faire voir ailleurs et ne me sens pas en phase avec la logique de l’école.

Du coup, vachement plus de discussion avec les mômes, entre les mômes à chaque conflit. Et…il n’y en a pas énormément finalement. Mais j’interviens sans doute plus souvent en terme de rappel ou de questionnement, soit direct soit sous forme d’intervention théâtrale et d’autodérision pour interpeller sur des situations qui ne conviennent pas à la vie d’un groupe dans une salle pendant 6 d’affilé…les gamins ont évoqué au bout du troisième jour leur volonté de voir ressurgir les ceintures. J’ai fait mon le dictateur sans aucun scrupule : ben non. pas cette année. Depuis, quelques conflits un peu plus grave

Un gamin en pleure au moment de descendre le midi. Rappel du protagoniste. Allez vous expliquer dans la classe tous les deux. 10mn après descente quatre à quatre tous les deux tout sourire. (un gars et une fille) c’est bon ? ben ouaiaiai (le son s’en allant avec la distance… un autre s’est réglé avec un gamin dans le buro de la dirlo en discussion tripartite. Pour en arriver, alors que la dirlo soutient les ceintures, à un proposition de plus de liberté pour le môme mais sous contrat de comportement et travail. Je te fous la paix sur ton boulot, mais on se fixe ensemble ce qui pourrait être fait sur la semaine et tu t’y tiens. Et tu iches la paix aux autres. Donc bonne semaine et on se revoit vendredi pour discuter. OK ? Ok top la…

Du plus incertain au plus prévoyant ils ont donc touTEs la possibilité de circuler « librement » tout en respectant quelques règles de sécurité du type du randonneur : tu nous dis ou tu vas…

Pour l’instant, alors que le groupe est loin d’être tendre ça tient à peu près…

Ne serait ce que demander-prendre la parole, respecter la parole, des trucs qui dès qu’on est en phase de mouvement en groupe, de rassemblement sont primordiaux pour le respect des uns et des autres et le climat de l’ensemble du groupe, et bien ça alors qu’ils ne sont pas du tout dans cette logique, on commence à voir les prémices d’un début d’écoute…sans reglement coercitif mais par des discussions rappelant régulièrement que je n’ai pas entendu, que je voulais m’exprimer mais que j’ai pas pu car untel coupe la parole, qu’il y en avait d’autres qui avaient levé leur doigt avant moi (mais privilége du MAItre, je leve le doigt on me donne la parole) et puis des doigts il n’y en avait aucune il y a 4 jours…le plus rapide et gueulard emportait le morceau du vrai liberalisme comme aime nos capitalos ! un bonheur !

 Et puis sans regle préalable mais par ma présence qui rappelle dans l’action que, en tant qu’individu ça m’insupporte qu’on me prive ou qu’on prie certain de parole et ben on cherche, on tatonne et on trouve des débuts de bout de chose qui ressemble à un collectif…

J’avais envi d’essayer comme cela sans ceinture et je pense que je vais continuer. Ça me parle plus.

Qui plus est ça oblige davantage les minots (les adultes ?) à s’interroger sur les raisons de tel ou telles regles et d’arrêter d’être constamment à faire appel au règlement préétabli alors qu’on peut amener le groupe à des zones de reglement tacite, non écrit et ne prètant pas à sanction mais à nouvelle  discussion et questionnement sur ce reglement. Et puis quand c’est une situation des plus graves, ben le patron, gasp !, c’est l’instit. Et j’interviendrais sans scrupule et libéré des ceintures quand je le jugerai bon…d’où la question subsidiaire et quotidienne que je me pose : c’était juste ou pas cette intervention. Adapté ou non.

D’où nécessairement des erreurs et des excuses qui peuvent aussi revenir au près du gamin. Je me suis gouré je n’avais pas toutes les données je suis allé trop vite. Les mômes sont pas qu’on…pas con pardon…y sont plutôt du 3ème type j’ai l’impression. Peut être plus que nous …

Suite Sylvie  

Marie C (suite Sylvie R)

On passe du temps à régler les conflits mais on essaie de ne pas y passer trop de tps car il y a 2 ans ça nous bouffait et finalement certains en profite pour continuer à faire les coqs. Dc je préfère prendre du tps pour des félicitations et autres trucs "positifs". Je les incite à se parler "message clair" et si ça ne se règle pas alors on en parle au conseil.
On a les ceintures et le permis ! les deux ;) les ceintures pour avoir des droits et le permis pr les droits et lorsqu'ils enfreignent les Lois. Les 2 ont été montés l'un après l'autre dans la classe petit à petit. pr l'instant on fait comme ça.
ça me rassure de lire que tu tapes sur la table ;)) Moi je dis Hé OHHHHHHHHHHHHHHH . Non sans blague je me suis calmée et ça va mieux. finalment en voulant faire le gros dur à la rentrée on se perd. Alors je prends plus le tps et j'éteinds le gaz pour pas que ça boue. Pour éteindre le gaz je dois être MEGA calme et discuter avec le gamin et du coup il se passe d'autres trucs, il demande de l'aide. bon qd il écoute rien et qu'apres il demande ça m'ennerve ms bon...

 

Fred M

Moi j'avais considérablement allégé mes conseils en demandant aux enfants de ne pas lire le contenu de la boîte à râlages mais de simplement répondre à la question suivante : "Est-ce que les problèmes qui sont dans la boîte sont résolus ?"
Alors, seulement les problèmes non résolus étaient abordés.
La boîte sert à se soulager à un moment donner, à se dire que l'on veut en parler à tout le monde.... puis, le temps passe et beaucoup de petits conflits se résorbent d'eux-mêmes.

Cela fonctionnait pas mal or aujourd'hui, après un an de fonctionnement comme cela (j'ai conservé ma classe), ils ont voté à une large majorité la lecture intégrale et systématique au conseil des mots. Je leur ai bien dit que cela allait parasiter le conseil mais ils n'ont pas tenu compte de mes remarques (j'en suis d'ailleurs content, cela prouve qu'ils ont pris de l'assurance et du pouvoir ;)).

 

Erwan

Je pratique le message clair (que je découvre ce soir) mais pas en réunion…

La réunion est là pour s’organiser, présenter ses travaux, ses objects etc. quotidienne, une heure après la récrée du matin.10h30 11h30 (on finit à 12h)

Pas d’intervention concernant des conflits.

Je ne l’avais pas interdit et puis c’est arrivé et je l’ai interdit.

 Par conséquent lorsqu’un conflit me parvient, il n’y a pas une seule voie de prévue. Il peut y avoir un écrit réalisé par l’enfant sur un cahier d’échange entre la classe et moi même…cahier plutôt prévu pour des demandes de matériel qui manquerait pour tel ou tel projet mais qui peut aussi servir à une réclamation. Parfois je l’oublie volontairement et le conflit s’estompe parfois je le reprends, c’est selon ce que je perçois de l’ampleur du conflit.

 D’autre fois, c’est le message clair, je fais sortir ou j’isole les deux minots « allez discuter un peu tous les deux dans ce coin tranquille. » Ça peut être à tout moment, en classe, dans la cour, en se préparant à rentrer…à chaque fois la procédure est plutôt de les extraire du groupe, de leur donner la possibilité de s’expliquer uniquement tous les deux sans avoir juger de quoi que ce soit préalablement.

 Je constate que depuis le début de l’année

-          un seul mot dans le cahier, mot qui a été oublié

-          plusieurs conflits entre enfant résoluent par l’isolement et même plusieurs fois ou je les ai vu revenir plutôt hilare ?...

en revanche à chaque fois, je leur demande si tout va bien, si le problème est réglé. Il m’est arrivé d’intervenir à ce moment là et de les prendre tous les deux car l’un d’eux ne semblait pas satisfait alors que l’autre estimait que tout était terminé. Je diffère alors et demande à les revoir après le temps de classe. et des débuts de discussion observée dans en récré ou de d’excuse en classe pour un coup ou une bousculade involontaire qui aurait fini par une baston il y a peu…mais uniquement des prémices, quelques observations éparces de p’tit bout de chose qui racontent ça…même chez les plus durs car les autres le leur rappel aussi….beaucoup aussi d’humour ou de dérision, de moquerie aussi de ma part que j’annule aussitôt après en disant que je m’étais permis cette moquerie pas pour faire mal, par méchanceté mais parce que je trouvais son comportement ou la situation vraiment absurde. Les retours de moquerie contre moi ont commencé aussi…sur le même ton…respect à chaque fois mais disant aussi et..là…on est un peu idiot non ? euh ben ouai…(faut prendre sur soi…ya, pas évident.)  

je voulais expérimenter ça cette année car la venue des « messages clairs » dans les réunions ne me semblaient pas convaincante pour le groupe et pour les deux individus. Ça avait plutôt tendance à permettre à certainE de s’ériger en donneur de bonne parole morale qui me gonflait un peu…

 par contre le débat concernant la violence est venu en débat philo. Et là je préfère car c’est plus cadré, plus ritualisé et la parole des uns et des autres est beaucoup plus neutre, moins de possibilité de réaction clanique des potes contre un autre par exemple…la parole, mais bon je sais pas trop.

Pour l’instant ça a l’air de tenir comme ça…(pas d’observation ni de ceinture etc. à voir… )

Mais peut être faut il avoir un support réglementaire pour s’y référer ? 

Sylvie R

22 CE1, ON mavait promis une classe « difficile », après 3 jours (oui, cela ne fait que 3 jours) je parlerai plutôt dune classe réactive.

De toute manière jai « le don » de réveiller nimporte quelle groupe (ce qui ma parfois posé problèmes avec mes voisines de classe). Ce que je vois, des sourires, des enfants fatigués qui attendent avec  bonheur le moment de « lecture offerte » où ils pourront sécrouler sur leur table et certains fermer les yeux,  voir sendormir.  Déjà un qui sest réveillé doucement pendant les maths. Les autres inquiets me lont signalé, « laissé le, il en a besoin ». Ma réponse étonne mais je pense que dautres se sentiront le droit de vraiment se détendre lors de cette séance. Je ne vois pas dans la classe, pour lheure, de comportements hors des limites, que je ne puisse appréhender. Peut- être un, Wilson, intelligent, remuant mais dans les limites en classe, intéressé et moteur dans les activités. Le problème est hors classe. Le deuxième jour, retour de déjeuner, la responsable des animatrices minterpelle pour dire quils ne le contrôlent plus. A la récré, nouveaux actes de violences rapportés par les collègues. La directrice me dit que si ça va dans la classe, je ne

men occupe pas. Jai lu plusieurs fois dans les échanges sur la liste Freinet quil était préférable notamment lors des conseils de ne parler que de la vie de la classe. Certes cela permet de ne pas tout mélanger et de laisser cette espace, ce temps à lenfant. Mais à un moment il faudra bien que je lui pose le problème ? Le retour en classe après les récrés est un moment que jai dailleurs du mal à gérer. Que faire de toutes ces jérémiades ? comment les prendre en compte, faire le tri de ce qui peut être un vrai problème, ne pas risquer que les enfants se sentent non « protégés », non « réparés » dune injustice ou dune violence dont ils ont été victime ? Lorsque le problème na pas été traité sur le coup ou insuffisamment traité ou non dit, non vu comment faire ?

Marie C

je crois qu'il faut prendre ce temps de parole au début, je mets en place les "messages clairs" et ce qui n'a pas été résolu par un message clair est repris en conseil lors du "cahier de doléances et de propositions" si l'enfant qui l'a inscrit souhaite en parler.

BC :

 Le problème n'est peut-être pas celui du retour en classe mais de la récré elle-même ? peut-être aussi celui de la façon dont on sort en "récré" et de la façon dont on rentre en classe ? Peut-être est-il en amont ?la "récré" est-elle une parenthèse hors de la vie de la classe ou simplement un autre espace... d'activités différentes ? Est-ce un espace aménagé (matériellement et/ou coopérativement ?)

Dautres personnalités dans cette classe, mais pas danges, pas de démons, des petites bouilles de 7 ans, débarrassé de langoisse du CP et pas encore trop « marqués ».

 Jai compris que lON mavait mis les enfants qui avait de vrais difficultés pour la lecture. Javais fait entendre lan dernier que je nattendais pas en CE1 que tous soient lecteurs, je vois que le message est passé. Un peu trop bien, il y a quand même un deuxième CE1 ! Le fait de trier les enfants en fonction du profil des enseignants est peut-être positif pour lenfant mais lon conforte dans leurs pratiques les maîtres trop rigides. Ceux-ci vous le rende bien, tout au long de lannée, par « fais comme moi, tu vois je nai pas de problèmes ! ». Je marrête, là je commence à médire J

Leslie

J'ai fonctionné plusieurs années avec une collègue de cycle 3 qui avait l'habitude de m'envoyer ses élèves dans la classe en délégétion lorsqu'il y avait eu un pb dans la cour avec les miens, aussitôt en rentrant. On pouvait comme cela exprimer le problème à chaud et petit à petit en différer la résolution jusqu'au moment du conseil. Dans ma classe le conseil a toujours été ouvert à la résolution des pb de cour. Cela fait partie de la vie du groupe et nous savons leur dire que l'école est un tout, qu'ils doivent se comporter dans tous les lieux de l'école et avec tous les adultes comme en classe, donc, pour moi, il est évident que nous devons en parler en classe. 

Pour ne pas passer un temps infini à régler les problèmes au retour des récrés, ils apprenaient petit à petit à déposer un papier dans la boîte du conseil et ils pouvaient retourner à leur travail rassurés car ils savaient que l'on allait en parler le moment venu .

 Soit positive avec les collègues qui sont hautaines comme celle dont tu parles. Raconte-leur tes avancées avec les gamins en difficulté, leurs succès, ceux auquels la collègue en question n'aurait jamais crus. Partage tes doutes et tes interrogations avec ceux qui sont capables de les entendre et laisse la vieille pie dans ses convictions.

 

Sylvie R (suite Erwan)

L’année dernière petit essai d’un passeport de comportement. En arrivant  au dernier trimestre dans un groupe plutôt hostile, j’ai freiné des quatre fers pour ne pas repartir sur les « punitions ». Le résultat a été plutôt positif mais il a fallu que je tienne bon .

Cette année, démarrant en PF, une semaine plus tard je n’ai pas démarré de ceintures, ni de passeport. Je me dis « il faut que je m’y mette ! ». Bah ! peut-être que non en fin de compte. Il y a votre réflexion et un événement de classe qui m’interroge. J’ai fait la première réunion de classe aujourd’hui. Evidemment  certains enfants ont été montré du doigt : il rote (et oui !) il lance des boulettes, des stylos, des coups… j’ai écrit tout cela, le fait de marquer : Flavio rote dans mes oreilles les a fait beaucoup rire (ça doit pas s’écrire ce truc là ?). Sur  15 mn nous avons eu 5 mn de temps efficace donc nous n’en sommes pas arrivé aux décisions (comme quoi ce n’est pas encore un conseil). Passant à autres choses je suis obligée d’écarter Flavio du groupe. Il me demande son retour après quelques minutes et me dit : «  c’est vrai c’est bête ce que je fais, je veux m’excuser à la classe. » ok, il le fait devant la classe assez médusée. Puis s’ensuit William (enfant très conscient de ce qu’il fait) un peu plus de mal à se faire entendre (un peu plus dur à croire et pour cause !)

Ce soir sur l’affiche de la réunion, en dessous des plaintes j’ai fait une grosse flèche : William et Flavio se sont excusés.

Je me sens moins pressée de mettre un passeport, peut-être cette première expérience de la réunion et toutes les discussions que je peux avoir avec eux suffiront ? Bon mais il y en a encore 4 autres qui gênent fortement la classe.

A suivre donc…

Erwan

En fait dans la réunion quotidienne (le matin après récré 1h maxi)

Aucun des enfants n’a amené de question sur un problème relevant de comportement.

Uniquement des demandes de présentation ou de question concernant l’avenir de la classe (sorties ?classe neige ?)ou son organisation

 Je creuse ma mémoire pour avoir précisément les mots que je leur ai dit pour présenter cette réunion. Il me semble que je n’ai effectivment parlé que de possibilité de présentation ; j’ai du dire qu’on pouvait essayer de régler des problemes ou des questions qu’on se posait mais je suis à peu près sur que je n’ai pas prononcé les mots de conflit entre eux, de chamaillerie, (les questions de discipline en somme)

Du coup ça ne passe pas par le groupe et je trouve cela mieux. Le grand tribunal, l’inquisition des minots ben j’ai testé aussi et ça ne me satisfait guère. En revanche du coup je regle très souvent des situations problématiques directement à chaud dans le temps de vie de classe (mais comme chacune vaque à ses occupations ça ne gène pas tout le groupe. J’essaye d’intervenir sans élever la voix ou en isolant les protagonistes (sortir de la salle avec eux. Par exemple. Et les laisser en plan à discuter… puis revenir…repartir, poser deux trois questions, décortiquant, montrant les torts partagés bien souvent…et puis parfois ça vole, ça sort, ça explose…parfois c’est bénéfique, souvent je me trouve plutôt con…

Cette après midi j’ai plutôt rigolé.

Je bossais avec un minot CM2 qu’arrive pas à écrire, signalé comme psychotique et vilain petit canard ..assis l’un à coté de l’autre on tentait de se lancer. On y était et puis la cocotte montait peu à peu en ébullition sonore. Tout à coup, paf ! un grand coup sur la table et je me retourne regard goguenard mais incertain (yeux exorbité, Aguiré ou la colere de dieu !, vous voyez…avec ce léger sourire de Klaus Kindsky (orthographe ?) dont on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon pour ces p’tits musulman ça tombait bien ! humpf ! o))) on peut rire…. Bref, tour de tète panoramique sur la classe et parole ( à voix basse) : serait ce possible d’avoir un peu de silence pour que X et moi nous puissions poursuivre le travail que nous avons engagé ? chuuuuuuut

Reprise…calme….puis une voix, puis une autre puis…

Et collègue enfant d’infortune, mon voisin, tu entends ? tu l’entends la cocotte qui recommence à bouillir ? (j’avais utilisé cette métaphore avec eux ces derniers jours) interloqué, le minot me regarde ne saisit pas tout de suite et puis un léger sourire se pointe au fur et à mesure que je lui signale une nouvelle bulle sonore.

Et puis au moment de l’ébullition, je lève ma main et me tourne vers lui. « on y va ?!! » sourire béa qui aussitôt léve une main et d’un coup tous les deux PAF ! la table ! AAAAh ?! et beh oui les cocos vous nous dérangez encore….le coup suivant c’est lui qui levait ça main j’ai eu du mal à réagir aussi vite que lui.

Bon on avait réussi à écrire quelques mots et il était temps qu’on sorte car mon voisin commençait à entrer lui aussi en ébullition et à vouloir taper très vite sur la table.

Mais voilà un exemple de régulation qui ne sera pas nécessairement un sujet de réunion. En tout cas je n’ai pas envie de l’amener comme sujet.

suite marie C

Francesco

Dans ma classe, on ne parle pas des problèmes "particuliers", qui doivent être réglés entre élèves concernés par une discussion calme, ou avec l'aide de l'adulte. J'ai interdit de mettre des prénoms sur les étiquettes de Conseil de classe. Par contre on peut mettre une remarque du type "Un enfant a tapé un autre enfant", ce qui transforme le problème particulier en problème général qui peut concerner tout le groupe et peut donc amener des réflexions et une discussion générales de tout le groupe (sur ce que ça inspire, les solutions possibles,...).

Frédérique

eh bien moi aussi ça m'arrive de temps en temps de peter un cable  et je suis toujours très mal à l'aise ensuite. Pas réussi à gérer mes 5 caïds qui passent leur temps à semer la pagaille quelque soit l'activité en cours (travail de groupe, travail individuel) rien n'y fait.

Et pourtant après ces moments là, il faut un certain temps quand même, je parle plus bas et le calme reviens.


Et j'aimerais bien trouver un moyen de ne pas laisser l'enervement l'emporter.

Bernard C

Il me semble que ces "pétages de plomb" que vous décrivez ont lieu en particulier en tout début d'année scolaire.

Question : Y a-t-il eu passage brutal de la situation dans laquelle les enfants se trouvaient précédemment à celle que vous avez instaurée ?

 

 

 

Le bruit ! le bruit !

Mathieu

Le bruit pour obtenir le silence... mouais.... le coup pour montrer qu'on veut du calme.... ça ne me convainc pas.
Pour ma part, je retiens un truc de Philippe R dont il m'a fait part quand on s'était rencontrés à Paris (chabadabada, chabadabada....euh, pardon, je m'égare). Je lui avais dit combien j'était étonné et admiratif devant le calme de sa classe qu'on constate sur les films. Il va tout simplement vers les bruyant et leut chuchote "eh, ça va pas de parler si fort ?" (Tu me dis si je me trompe, Philippe ...). Chez moi ça marche du tonnerre.
Le problème se situe avant tout pour réguler les petits mignons qui s'adressent à moi en me coupant la parole pendant les présentations, ou les phases de transition réunion - TI.
Je pense que ça va se réguler tout seul, tellement je "n'entends pas" ceux qui m'interpellent sans demander au porteur de la parole.

 

Erwan

Suis assez d’accord et je ne vois pas ce qu’il y a  de « pas démocratique… »

 

Un minot incapable et en détresse dans un groupe collectif peut il mettre le groupe en l’air

De même pour un adulte.

Ça ne me gène pas d’intervenir dans une réunion d’adulte pour demander à certainE de la « fermer » car leur a parte gène la discussion

Et m’empêche d’entendre ce qui se dit … la démocratie n’est elle pas là aussi dans ces demandes « dictatoriales » d’écoute, de respect collectif de la parole et aussi … de la possibilité de partir pour faire autrement.  

 

Aujourd’hui, je n’ai pas réussi à gérer cet endroit là. Car j’ai trop tardé à exclure…de discussion en rappel en  Un minot a poussé comme il s’est faire. Gestion calme, d’écoute jusqu’à ce qu’il franchisse une ligne de mépris qui viscéralement me met hors de moi…explosion du volcan qui était prévisible tant on sentait les secousses et l’agitation en découlant frémir…

Je m’interrogeais ensuite sur cet aspect de la colère des tripes, pas celle de la morale « c’est pas bien », mais celle qui dit tu me blesses. C’était violent ( dans les mots) lui pas bien moi mal, les autres interloqués…pas fier (moi comme eux), pas content et en même temps l’impression que ça passe parfois par là…

On en a rediscuté ensuite…c’est étonnant comme ils sentent ces endroits. Ils perçoivent, ce qu’il y a à perdre, ce qui va trop loin quand on se le dit ainsi.

Je me disais que « y a pas que les mémés qui aiment la castagne » comme à Toulouse (Nougaro) ici à Marseille ;

La kalachnikof est toujours en bandoulière, la fleur n’existe pas ou bien au fond écrasé sous les balles de fond de poche.

On en est là. Réussir à laisser la pétoire sur l’épaule, et à sortir ne serait ce que quelques cartouches recouvertes de pétale.

On avance…doucement…mais ce serait être naif je pense que de ne pas porter aussi le fusil en bandoulière… se promener la fleur au bec sur un champ de bataille est certes très beau, mais on traverse rarement la zone minée indemne.

Le fait d’ouvrir des zones de liberté (le fonctionnement est aux antipodes de ce qu’ils ont vécu) amène aussi ces endroits de friction.

Certaines ont la fleur au bout des doigts mais face aux armes du bord, n’osent pas encore les montrer. Et ils ont en partie raison. Ce sera à moi de le montrer.

20 bonhommes. La démocratie de l’instit, est ce laisser 4 zozos mal dans leur peau, effectuer des trous dans la coque sans les arrêter.

Ajustement par colmatage et mise au poste sur le grand mat pour rêvasser un peu loin de l’équipage ne fera pas de mal même si c’est dictatorial.

 

La solution serait tellement simple en rang par deux, manuel, page N, plus une mouche, le stylo en alerte, prêt à faire vibrer l’avertissement…

Bon bref décousu, j’arrête là.  

Sylvie R

Non pas démocratique du tout : 5 minots dans une classe laissant juste le temps de faire le minimum requis par Mr Darcos : LIRE  ECRIRE COMPTER et encore…

Je ne maîtrise la situation que par la force de « mon grand âge ». les 17 autres en profitent et/ou subissent.
De Freinet le seul point commun : un état de santé déficient . C’est avec conviction et presque nécessité que j’abordais cette année en désirant changer le fonctionnement du groupe. Oh ! je n’ai jamais été une instit tradi et  je me suis toujours trouvé dans des situations atypiques.

Ce soir , c’est jusqu’à la nausée : « La solution serait tellement simple en rang par deux, manuel, page N, plus une mouche, le stylo en alerte, prêt à faire vibrer l’avertissement » Je ne suis pas faite pour ça et pourtant c’est ce qui paraîtrait le plus raisonnable dans ma situation.

Est-ce ma situation dans cette usine d’une vingtaine de classe ?

Est-ce le comportement de ces générations que je ne comprendrais plus 

(jeunes parents et enfants) ? Pourtant mes enfants sont encore jeunes (13 et 18 ans) et n’ont pas eu un parcours fleuri.

Comme souvent conseillé ici je n’ai pas démarré en  révolutionnant tout. J’ai d’abord travaillé sur la mise en place d’un esprit coopératif et participatif : fabriquer eux même les outils de la classe, amener doucement les supports de travail, démarrer de suite des séances de présentation et d’échanges autour d’un dessin…. L’écrit démarrait doucement et ils semblaient être demandeurs. Le projet de correspondance les intéresse et lorsque ce matin j’ai demandé aux plus rapides de commencer à réfléchir sur le premier envoi, un groupe s’est mis à fabriquer des enveloppes ( !!!). Mais cela en est resté là, trop de perturbations dans la classe : un enfant ne cesse de me répondre et me provoquer en agissant indirectement sur d’autres plus fragiles et donnant dans le panneau. Un autre qui peut-être très agressif s’est ravisé en cours de journée et est devenu très aidant mais s’est fait rabroué par la directrice (ma voisine de classe) dans le couloir. Elle ne supporte pas le bruit et le premier critère d’une « bonne classe » est le silence. En désespoir de cause d’obtenir un déplacement correct de ma meute je leur ai fait copier un texte rédigé ensemble du « savoir vivre » de l’élève dans l’école. Cela à porté ces fruits à la récréation et à la sortie en rappelant aux récalcitrants l’heure de grattage qu’ils venaient de se coltiner. Bref à des kilomètres de ce que je désirais mettre en place.

Quand pour couronner le tout le gamin qui avait été si insolent  s’est mis à pleurer lorsque je parlais avec ces parents et qu’il a lâché un  « je m’ennuie » là mon estomac n’a fait qu’un nœud : j’ai tout foiré ! la réponse des parents « oui c’est depuis la moyenne section que l’on nous dit qu’il est insolent » peut me faire rejeter la « faute »  sur eux, et ainsi je m’en irai dormir tranquille. Lui avoir fait constaté que de part son comportement  cela nous empêche de poursuivre les projets commencés peut aussi m’apaiser. Beaucoup s’en contenterait et moi je vais rester comme une C à me torturer l’esprit jusqu’à jeudi du pourquoi, du comment , parce que, quoi quand … ???  

Emilie

oh ben non t'es pas le seul, on doit tous peter des cables de temps en temps non? Moi le dernier en date c'était ... hier. Vous vous souvenez de la jolie petite histoire de jokers? C'était mignon tout plein et bien hier ca a dérapé grave! La petite qui a bcp de mal à se mettre à bosser avait décidé d'utiliser son joker "aller faire une sieste". Un autre me donne aussi son joker. Je leur rappelle qu'on avait prévu de faire le conseil (5 grands moins deux, reste plus grand monde...) puisque vendredi je n'étais pas là. Mais non ils me donnent leur joker. Ca fait partie du jeu , j'ai essayé de ne pas montrer ma déception mais je dois dire que ca m'a gonflé.
Je leur rappelle que si un joker se passe mal (bordel dans la salle de sieste par exemple) je retirai tous les jokers. La gamine etait complètement excitée, je la préviens que faire une sieste c'est important pour les petits, que si elle y va c'est vraiment pour dormir, qu'elle profite de ce petit cadeau, vraiment, pour se reposer. Je ne la sentais pas du tout, l'autre si. J'installe les petits, c'est toujours un peu le bronx de faire passer les petits aux toilettes, les aider à se déshabiller, tout ça et là je surprends la gamine en train de courir dans la classe, en rigolant à gorge déployée, surexcitée comme elle sait bien l'être, elle dépasse toujours les bornes...... Je lui ai demandé de me donner ses jokers (en hurlant...) et je les ai tous déchirés.... Je lui ai parlé de confiance que j'avais mise en elle et qu'elle avait trahie...
J'étais pas très fière juste après, mal à l'aise, mais bon, je n'ai rien ajouté. Elle n'a pas moufté. Je lui ai dit qu'on devrait avoir une discussion toute les deux plus tard. Aujourd'hui je ne lui en ai pas reparlé. Mais son comportement n'a pas changé, elle est complètement blindée cette petite...
Bref, tout ça pour dire que oui, moi aussi j'agis avec une certaine violence et que ca me rend mal à l'aise après. En fait il n'y a qu'avec des enfants que je mets dans des états comme ça, avant d'etre instit je ne m'étais jamais autant énervée. Une autre amie prof m'a dit la meme chose. Et surtout apres coup je me sens mal, je sens bien que c'était à moi de ne pas faire déraper le truc en tant qu'adulte mais parfois c'est vraiment dur... Quand on se sent atteint, qu'on a déjà fait des gros efforts, qu'on a pris sur soi et que paf l'autre dépasse encore ce qu'on avait pu admettre....

J'ai remarqué qu'avec les maternelles je "gronde" souvent, je punis (j'isole le gamin 2 minutes) mais ca n'a pas de conséquences, je ne m'énerve vraiment que très rarement, en général c'est plutot comme un rôle pas très drôle à endosser mais que je prends régulièrement pour mon bien, celui du gamin et des autres, je n'ai pas de probleme de conscience.
Par contre avec les grands c'est beaucoup plus rare mais quand ca pète c'est que je suis vraiment touchée et c'est plus violent.

Et vous autres vous gueulez fort de temps en temps? Et surtout vous avez des techniques pour éviter?

Erwan

En fait y a rien qui marche ou alors tout marche…

Le probleme c’est de varier les plaisirs.

 

Je n’érigeais pas cette démarche en règle mais je faisais une description de ce qui peut se passer parfois… que ça plaise ou pas, qu’on en pense du bien ou pas avant ou après coup. Ça arrive. Comme de chuchoté …ça arrive…et la violence d’un chuchotement est parfois aussi forte que celle d’une gueulante…

 

Parfois c’est efficace parfois non.

Dans un certain contexte avec certain gamin à un certain moment de la journée de la semaine de l’année selon ce qu’on ressent une action ou un autre peu s’avérer judicieuses.

 

Se déplacer et chuchoter je l’ai fait aujourd’hui. Enfin aujourd’hui, je veux dire ce matin…enfin, ce matin, je veux dire juste avant la récré, je le sentais comme cela par rapport à l’équilibre en place dans la classe et au comportement de certainEs. Et puis après la récré ça été autre chose, plutôt l’explosion et le grand discours moral. Ils ont pourri de mépris un visiteur impromptu…je supporte pas …eh ! faut bien qu’ils sentent aussi l’odeur de mes viscères !

Le début d’après midi c’était plutôt je bosse avec untel vous faites bien ce que vous voulez je ne vous entends pas..enfin presque…et  avec la unetelle on a passé un bon moment.

Et puis après la récrée, ben c’était encore différent…trop de bruit, demande de silence complet plus un mot…ben y avait encore du bruit : la première récrée de l’école, rentrait par une fenêtre, la première de l’autre école rentrait par l’autre fenêtre, et le gars avec sa tronçonneuse s’en donnait à cœur joie…Bilal tu veux pas fermer ta grande gueule un instant qu’on puisse écouter ce doux bruit de la ville…

Bon Bilal il a pas voulu, et il a fini par rompre le contrat établi il y a deux  jours. Conclusion : Mise à l’isolement vous savez comme papillon dans le film. Mais je le sens moins ténu que Papillon. Heureusement !

On a tenu un quart d’heure de chuchotement et de muet. ChacunE se susurrant les mots doux qu’il voulait à l’oreille.

Pas de coup sur la table cet après midi ; très peu de bruit. Mais que de violence avec Bilal ! il s’est plus ou il est. Les autres commencent à réagir.

Aidez le !

La tronçonneuse a cessé, et les oiseaux n’ont pas eu le temps de reprendre…16h30 arrivait et les klaxons des bagnoles avec…

Faisait chaud aujourd’hui à Marseille.

Et demain ? ben on ressortira l’ensemble de la panoplie et selon l’instant, l’événement, la sensation du groupe, de l’individu en action je sortirai le bazooka ou la mandoline.

 

Rat des villes rat des champs, quand le chant est en ville le calme se chuchote, quand l’orage est au champ la foudre tombe où elle veut…

Salut à vous, je me permets de rentrer dans cette discussion, parce que moi aussi ça m'arrive régulièrement d'être un "péteur de plombs", même si avec le temps c'est moins souvent et plus théâtral qu'autre chose.

 

Je crois que cet échange rejoint celui sur la démocratie ("les Critiques en Conseil de classe"). La question, il me semble, c'est : "Y a-t-il une violence légitime dans un cadre démocratique ?". Perso, j'aime bien toujours ramener la réflexion à l'échelle de la société, avant de voir comment ça peut s'appliquer en classe ou dans l'école. Historiquement, en France, la démocratie s'est imposée aussi par des moments de violence (de lutte) et elle se maintient aussi en partie grâce à une forme de violence qu'on considère tous implicitement comme légitime (sauf quand elle dérape) : c'est celle de l'Etat, et de son instrument de maintien de l'ordre, c'est-à-dire la police. On peut (et on doit) toujours critiquer et s'indigner lorsqu'il y a bavure, mais on doit bien reconnaître qu'on a aussi besoin d'une "force" qui doit assumer l'utilisation d'une violence légitime pour arrêter les psychopathes, les violeurs, les forcenés, les cogneurs de femmes, les tueurs en série... (je ne prends volontairement que des cas extrêmes) même si on peut porter un regard critique sur la forme et le fonctionnement de cette police, ainsi que sur les sanctions qui sont ensuite appliquées par la justice (pertinence des peines, fonctionnement des prisons,...).

 

A l'échelle de la classe et de l'école, il me semble que ce sont les enseignants qui doivent assumer ce rôle de "police", même si ce n'est bien sûr qu'une petite partie de notre rôle (en quantité, pas en importance). Déjà parce qu'on ne peut pas demander aux élèves de l'assumer. Et puis aussi parce que c'est nécessaire pour qu'une vie démocratique puisse continuer à exister dans la classe. Notamment pour que les décisions prises démocratiquement par le groupe soient respectées, sinon on livre le groupe à la "violence dictatoriale" des plus costauds. D'ailleurs (petite parenthèse), si on n'oblige pas à ce que les décisions s'appliquent, comment le groupe peut-il se rendre compte dans certains cas s'il a pris une décision pertinente ou s'il y a besoin de changer de cap ?

 

Pour en revenir à notre "pétage de plomb", je crois que c'est une des formes que peut prendre cette violence légitime, surtout quand elle n'est qu'une révolte contre ce qui peut casser le fonctionnement démocratique de la classe ou le respect des autres. On peut toujours dire calmement à un élève que ce qu'il fait est insupportable, mais je n'ai encore jamais rien vu de plus parlant pour un élève qu'un "pétage de plomb" pour se rendre compte concrètement de ce que ça peut vouloir dire "insupportable". Il faut bien que quelqu'un l'exprime, avec ce que ça comporte d'émotionnel, vu que les élèves hésitent souvent à le dire. A terme, en prenant de la distance, on peut même se dire que ce pétage de plomb mérite d'être théâtralisé, pour être mieux maîtrisé par l'enseignant tout en restant parlant pour les enfants. Est-ce alors toujours un pétage de plomb ? Faut voir...

 

Bien sûr, on ne peut pas faire l'économie d'une réflexion sur les limites à fixer à ces pétages de plomb, au même titre que les limites à fixer aux interventions légitimes de la police dans une société. Sinon, c'est la bavure...

 

Puisque j'y suis, je mets aussi en pièces jointes, quelques réflexions sur la démocratie que j'ai eues pendant l'été. C'est écrit avec un style un peu prise de tête, je m'en excuse, c'était perso au départ, je ne prévoyais pas forcément de les faire lire. Si ça peut intéresser quelqu'un... et si ça suscite des réactions, c'est encore mieux, ça me permettra aussi de faire avancer ma propre réflexion

 

Quoi faire avec X ?

Marie C

ouais ben c qd même super dur des fois ! Autant jeudi et vendredi ont été agréables, boulot dans le calme, relatif ms qd même.
Et là faut tout recommencer. Je ne sais vraiment pas comment faire avec BO : il dit à ses voisines "baisse les yeux!" me répondant "est-ce-que c'est à toi que je parle?" ne fout rien, à des ENORMES difficultés en maths. pour le moment il ne refuse pas de venir travailler avec moi ou en tt petit groupe, mais ça a été dur cet aprem qd même pr qu'il vienne lire un peu , tous les 2.
il tape, chante, quoi d'autre?? c'est pas mal déjà

allez je vais corriger ma tonne de cahiers, un peu lourdes les épaules ce soir !

Marie C

C'est bien dans l'irrespect que j'ai senti cette phrase, vu le ton employé et répété. bon je me dis heureusement que ce n'est pas à moi qu'il parle qd il dit baisse les yeux!!!!!!!!! mais bon qd même je ne peux pas accepter ça !

ça m'énerve de m'emporter mais qd je lui ai parlé tranquillement en aparté (pour autre chose) que j'ai lui ai expliqué le respect, que je lui ai dit que son attitude n'était pas acceptable, qu'il recommence et qu'en plus il me sort ça, je m'emporte ! Il a épuisé tous les points sur son permis !

pour les corrections, ce sont celles du contrat de travail. Depuis notre rencontre à St Sorlin, je mets en place le contrat de travail et les petits groupes (7) dc qd je suis avec un gpe les autres sont sur leur contrat. ça fonctionne plutôt bien et même HA se met au boulot, mais BO est nouveau et refuse de faire, comme ça il est sûr de ne pas se tromper ou montrer qu'il ne sait pas (8-5 il a besoin des bouchons pour compter ! ) Mince je reparle de BO alors que je voulais parler du contrat !!

dc le contrat pour le moment c'est pas mal, je reprends en plus petit groupe ceux qui ont eu du mal sur les exos du contrat. Je ne sais pas si j'en mets trop sur le contrat, mais du coup j'en ai pour 2 heures tous les soirs. 4 exos de franç et 4 de maths cela ne me parait pas enorme sur la semaine, il y a en plus 2 ou 3 exos qui font suite à un travail fait en gpe de 7. je ne sais pas si c'est très clair, je me suis inspirée de ce que fait Laurent L, ça m'a bien parlé à St Sorlin.

Le contrat ils le bossent qd je suis avec les gpes, puis ils le font quand ils veulent, il doit être fini à la fin de la semaine. Pdt le TI (13h30 15h00) ils ft soit le contrat ou des projets, c comme ils veulent. Si le contrat est fini avant la fin de la semaine, ils sont en TI. Les textes libres, je les corrige pdt le TI avec eux en individuel. Je fais aussi les dictées de Laurent, en comptant les % de réussite. Il faudrait que je fasse le travail sur les groupèmes ms pour le moment, je n'y arrive pas.

LaurentL

Dans ma classe, je ne fais plus du tout de gestion de conflits en conseil. Ca ne fait que dégrader l'ambiance de classe. C'est l'occasion pour certains de régler des comptes et ça tourne souvent au tribunal. C'est également difficile à gérer pour l'enfant mis à l'index. C'est souvent des enfants qui ont des problèmes avec le cadre scolaire. L'environnement "classe" leurs demande beaucoup, trop parfois...Alors par moment ils explosent parce que c'est trop pour eux.
Faut-il alors que la classe leur tombent dessus pour en remettre une couche ? Je ne pense pas. Je concidère que c'est de mon ressort.
Le conseil comme lieu de propositions pour le fonctionnement de la classe, lieu de débats sur l'organisation classe, OUI !
Le conseil comme tribunal, NON !
Ce n'est pas forcément le cas dans toutes les classes mais c'était le cas dans ma classe sans que j'ai pu y faire grand chose. J'ai donc de façon "dictatoriale" supprimé la gestion des conflits au sein de la classe. Il se règle en général de suite via les messages clairs et si un consensus n'est pas trouvé, ils font appelle à moi pour arriver à un point d'accord mais qu'avec les enfants consernés.
Souvent, le simple fait d'écouter l'autre suffit à réguler le souci. C'est rapide et assez efficace.

C'est pas très démocratique, j'en conviens mais ça fait moins de dégats dans la classe.

 

Nathalie B

moi je ne suis pas d'accord .. le conseil permet justement que ce ne soit pas tjs le maître qui fasse le tampon, qui rappelle à la règle

c'est particulièrement vrai dans les classes difficiles ou les debordements sont nombreux, surtout en début d'année (j'espère que cela va se tasser)

par contre pour ne pas que cela s'eternise, quand les deux parties sont d'accord, les excuses acceptées (message clair), il n'est pas necessaire que les autres enfants interviennent

 

ps: pouvez vous essayer de signer vos messages avec votre signature professionnelle car moi des fois je ne sais plus qui parle!! merci


La posture ?

Bernard C

Mon fiston est un peu le même "cas" que ton BO ! et oui, j'aurais bien voulu générer un ange ! et pour ma tranquillité ne pas avoir les mots récurrents dans le cahier de liaison !

Les raisons de son comportement sont multiples, y compris son père, sa mère, les copains et le tuti quanti. Parmi une de celles que j'ai pu déterminer, il y a le "faire le malin^", être perçu par les autres, bref les problèmes d'identité sociale. Bon, on euvre, on oeuvre ! dur dur d'être parent !

Mais, et c'est là que je veux en venir, cela s'est résorbé relativement facilement avec une maîtresse, pas du tout avec la suivante.

La première, d'une part séparait nettement le côté traditionnel (écrit, math) plein de contraintes, du côté artistique ou créatif où là l'énergie pouvait se libérer. Il y avait une soupape. D'autre part il y avait ce qu'elle n'acceptait pas, clairement affirmé et sans explications.

La posture de la seconde était différente : elle voulait que les règles qu'elle imposait (ce qu'elle n'acceptait pas et voulait que ce soit comme ça) soit acceptées comme des règles que les enfants devaient comprendre comme leur étant utiles (elle ne pouvcait supporter le moindre buruit, le moindre déplacement). Tout était décliné sur le plan de la morale. Et elle en faisait un préalable pour entreprendre des activités plus intéressantes (elle avait des envies). Elle n'a du coup rien entrepris, sauf à la fin de l'année à 2 mois de la retraite. Et là, bizarre, tout s'est arrangé ! Elle a tout essayé pour arriver à "moraliser" : les gueulantes (pour gueuler, il faut que cela soit rare et que la voix ne transporte pas l'exaspération, la peur, l'impuissance, du coup, elle est devenue "celle qui crie tout le temps"), les punitions (Mon drôle a été le champuion olympique de la classe côté punitions, il en est venir à s'en faire une médaille ! Darcos devrait savoir qu'à médaille il y a toujours contre-médaille ! et les peu de médaillés qu'il va décorer vont produire une kirielle de contre-médaillés de tous ordres !), puis les tableaux de comportement où chacun pouvait passer du vert au rouge (mais que tu sois dans le vert ou dns le rouge, cela ne te donnait ni droits nouveaux, ni ne t'en enlevait !), le signalement dans le cahier de liaison, la plainte aux parents réunis à qui elle demandait implicitement de l'aide, mais quelle aide ?(quelques-uns disaient ensuite, "mais puisqu'elle nous dit que l'école c'est son affaire et qu'on a rien à dire"), en vain.

Toutes les deux ne se préoccupaient pas de ce qui pouvait se passer dans la cour de récré qui, elle, a toujours été une jungle. Par contre la première faisait un accueil individualisé le matin, l'autre faisait la rentrée massive en rangs (elle disait que "l'ordre" commençait par ça).

Martin changera, tout au moins sa tendance à s'opposer et à faire le malin pour exister va s'atténuer, c'est dans l'ordre des choses, l'attitude n'est d'ailleurs pas permanente et l'école n'en est pas la seule cause.

En dehors de toute la conception de la vie de la classe que vous connaissez, ce qui m'interpelle, c'est la posture que prend l'enseignant. Dans la classe c'est l'adulte référant. Je crois qu'il y a nécessité qu'il s'affirme comme tel. Ce n'est pas n'importe quel adulte et il n'agit pas comme n'importe quel adulte et les enfants n'agissent pas avec lui comme avec n'impôrte quel adulte. La seconde instite attendait que les enfants fassent et se comportent parce qu'il était justifié, moral, civique qu'ils fassent et se comportent ainsi. La première exigeait un certain nombre d'impératifs (pas trop et surtout qu'ils soient possibles sinon ce n'est plus crédible) qu'elle ne justifiait pas, en particulier sur la façon dont on s'adressait à elle et sur la façon dont on pouvait manifester son mécontentetement et son humeur (mais il faut une façon de pouvoir le manifester), et mon drôle pouvait trouver son chemin. C'étaient deux traditionnelles. Le plus curieux, c'est que la seconde, celle avec qui cela ne s'est pas trop bien passé, a essayé des réunions, des responsables... sauf qu'il n'y avait pas d'intérêt visible pour les enfants. Elle démopntrait que plaquer des institutions en pensant que c'est l'institution qui arrange tout est inutile. Cela aurait peut-être paru marcher si elle avait eu suffisamment d'autorité (qu'est-ce l'autorité ?) pour l'imposer, même de façon factice. Et pourtant elle était très autoritaire ! inversement proportionnel à son manque d'autorité. Manifestement, elle n'a pas su trouver quelle devait être sa posture face aux enfants et par rapport à ce qu'elle pensait devoir être et devoir faire. Cela a d'ailleurs été semblable face aux parents.

A noter aussi, l'essentiel de ce qui se fait en classe est gommé de la mémoire. On (nous parents) arrive à savoir ce qui se passe avec les copains, dans la cour, quand Jean-Yves le peintre ou Bruno le basketteur viennent faire des séances, quand on veut savoir ce qu'il a fait en math, en français, impossible et, manifestement, il ne s'en souvient vraiment pas. Il sait juste qu'il a fait des maths et du français. J'ai testé avec ses copains et copines quand ils viennent à la maison, personne n'arrive à le dire. Un trou. Je sais bien que cela ne signifie pas forcément qu'ils se sont tous ennuyés, mais peut-être qu'ils n'existaient pas dans ce qu'ils faisaient. Il faut peut-être alors qu'ils se fassent voir et se voient  de façon quelconque. Des enfants évitent de se faire voir et se suffisent à eux-mêmes, d'autres ont besoin de se faire voir. Suffit qu'il y ait prédisposition à la provoc, et c'est le conflit qu'ils choisissent. Pas forcément non plus pour tester jusqu'où ils peuvent aller puisque ces pestes... y vont quand même.

Cela ne semble rien à voir, mais quand j'étais dirlo de colonie de vacances et que je pouvais choisir mes moniteurs, j'éliminais systématiquement ceux qui me donnaient comme motivation "j'adore les enfants". Et chaque fois où je n'ai pas eu trop le choix et que j'ai dû recruter ces amoureux des enfants, il y a eu des problèmes. Ce qu'ils aimaient, c'était être adoré des enfants, et ils ont rarement réussi à être dans la posture d'un adulte référant et surtout à être perçu comme l'adulte sécurisant. Je leur disais d'ailleurs à tous : vous pouvez très bien vous trouver au milieu des enfants, assis à l'ombre en train de lire un polard. Ce pourra être très professionnel ou tout le contraire. Tout dépendra comment les enfants vous percevront et alors votre présence pourra être plus sécurisante et apaisante ainsi que si vous êtes aux aguets.

 

La posture de l'adulte, on n'en parle pas beaucoup. Comme si cela était évident, naturel, et ne pouvait se décortiquer ou se travailler. Je pense pour ma part que ce n'est pas aussi évident que cela. C'est sûr, elle n'élimine pas les problèmes de comportements, mais elle permet d'y faire un peu plus lucidement face. Quand j'avais visité l'école de Bruce (banlieue lyonnaise), j'avais été justement particulièrement frappé par la posture de tous les instits de cette école qui avaient eu à faire face à des comportements plutôt hard. Même chose quand j'avais été voir Philippe Lamy pour prendre les exemples difficiles. Je suppose que cela n'est pas venu tout seul et qu'il y aurait peut-être... à chercher !

 

Thomas

le gamin qui avait été si insolent  s’est mis à pleurer lorsque je parlais avec ces parents et qu’il a lâché un  « je m’ennuie »

Hé oui... Et c'est là aussi mon drame. Ce cercle vicieux dans lequel je me suis auto-empêtrer. Les conditions de travail ne sont pas réunies (chahut, insolence, refus de travailler) alors on va faire de la M.... On fait de la M..... les élèves s'ennuient, ils s'ennuient ils chahutent et ainsi de suite jusqu'à avoir ma peau.
Ce que disait Phillipe Lamy est aussi intéressant dans mon cas qui ressemble parfois à celui de la fameuse maîtresse de son fils. Je mets comme prélable au fonctionnement coopératif, aux ateliers (etc...) un calme relatif dans la classe (on en est vraiment très loin, je vous assure qu'il ne s'agit pas juste de bavardage ou de règles qui tombent), la capacité à s'écouter, à se déplacer sans mettre un coup de pied à son voisin. Ainsi dès la rentrée je leur promets Conseil, travail individualisé, projets, responsabilités, ceintures et je leur retire de sous le nez deux jours plus tard en leur signifiant qu'ils ne sont pas prêts. Depuis ils réclament et je les renvoient à leur comportement.
Ils n'apprendront pas la coopération, la démocratie et la responsabilité avec un instit qui leur interdit tout et leur hurle dessus, ils ne prendront pas goût au travail avec de la copie de manuel suivie des exercices A et B p 38. C'est bien en coopérant qu'on devient coopératif non ? Alors comment faire ?
Oui je sais... On m'a dit... doucement... Petit à petit l'oiseau fait son nid... Mais en attendant d'avoir un nid l'oiseau se les pèle !!!
Allez je vais à nouveau tourner tout ça dans tous les sens histoire d'avoir une illumination... Après tout le pape est passé par là il y a pas si longtemps.

PS: J'ai eu un exmple criant (c'est le cas de le dire) de ce qui se passe dans ma classe hier. La directrice dont j'assure la décharge est restée dans la classe 15 min pour finir un exercice qu'elle avait commencé avec eux. Calme relatif, déplacements tranquilles, de mon côté j'en profite pour aider A. à réaliser un problème de géométrie qui semble le passionner... Dès que la directrice est partie, à peine elle avait passé la porte (je vous assure qu'on aurait dit un dessin animé de Tex Avery) les enfants ont explosés. A. qui était si calme s'est levé, a crié, a immédiatement oublié son problème de géométrie, F. a lancé une boullette sur E... (je vous épargne la suite).
Il y a donc un paramètre important dont parle Bernard je crois c'est la posture... Mais une posture à quoi ça tient ? Ça se travaille ? C'est naturelle ? C'est quoi en fait ?

 




Carole

Je suis un peu dans le même cas que Marie. J'ai du mal à me contenir face au comportement irrespectueux des gamins que ce soit envers moi qu'en vers un autre enfant!! Alors j'ai des coups de sang à ce moment là et ça m'énerve profondément de m'emporter mais je n'arrive pas à me contrôler!!!! J'ai l'impression que ça ne sert à rien, car on rentre dans un rapport de force qui ne me plait pas!! Mais comment faire autrement ? Mettre une règle de vie qui dit "je ne dois pas manquer de respecter à mes camarades ni à la maîtresse?" C'est fait mais ça ne les empeche pas de recommencer et moi aussi de mon coté j'ai l'impression que je fais trop dans l'autoritarisme ce qui pousse certains à rentrer dans ce rapport de force!! J'ai bcp de mal à jauger entre autorité et autoritarisme, c'est peut être l'expérience qui me manque... PS: j'ai fait un plan de travail pr mon cM1 cm2 assez simplifié en ce début d'année, si ça vous intéresse, je le mets en pièce jointe! Carole CM1/CM2 Saint- denis(93)

 

Bernard C

Cela bouillonne sous la super-cocotte capable de contraindre une forte pression. Tu ouvres brutalement le couivercle et tu es brûlé au 3ème degré. Et tu n'arrives plus à remettre la soupe qui te salit la gazinière dans la cocotte !

Tous les vieux comme moi vous le dirons : on ne peut faire passer, du jour au lendemain , des enfants formatés pour être sous contrainte, dans une structure plus ou moins libertaire à laquelle ils auront peu participé dans sa conception (on les y met comme on les mettait dans la cocootte), qui leur sera quelque peu étrangère et dans laquelle il leur faut trouver leur propre direction. C'est en somme une cocotte sans couvercle avec le robinet du gaz grand ouvert !

Je suis très souvent admiratif de ce que vous mettez en place d'entrée et à la fois très inquiet. Il s'agit d'abord de passer d'un état à un autre, et c'est là que c'est difficile. Que ce soit dans l'organisation qui permet la vie ou dans une autre approche des apprentissages qui en découle. Avant toute plongée dans les pédagogies modernes et encore plus dans les avancées de 3ème type, c'est ce que les anciens doivent asséner sans cesse : ce n'est pas une autre approche ou une autre pédgogie qui est difficile, c'est le passage des enfants, de l'enseignant, des parents, de celle qui les a formatés à l'autre.

En soi, ce que vous décrivez me paraît tout à fait... normal ! Revenir provisooirement à l'état préalable, c'est à dire à celui qui constitue le repère des enfants, n''est à considérer que comme une opération technique, sans plus. A partir de cette position, on peut doucement avancer. Il m'a fallu un an pour commencer à entrevoir l'auto-organisation. J'aurais changé d'enfants l'année suivante qu'il aurait fallu recommencer la marche, avec un peu plus de technique acquise pour aller un peu plus vite.

Pour la posture, oui ça se travaille. Elle est différente de celle du "policier" qui fait assurer un ordre décrété par d'autres ; elle est celle de l'adulte référant, nécessaire à un groupe d'enfants qui n'est qu'un groupe naissant, un "groupe enfant".

Dans beaucoup de tribus dites primitives, il n'y a ni police, ni sanctions. Il y a des sages qui ne sont plus dans l'action mais dans l'écoute et reconnus comme les garants de l'harmonie de la communauté, donc de sa survie et de son bien être  comme de celuii de de chacun. Leur reconnaissance en tant que tels provient de la reconnaissance de leur longue expérience, donc ils sont écoutés. Dans le groupe classe, l'adulte, même jeune, a cet écart avec les enfants qui confère la sagesse. Ce n'est pas l'ordre ou la règle qu'il fait respecter, c'est l'harmonie du groupe. Ce n'est pas tout à fait pareil et ce n'est pas perçu pareil. Et cela fait moins "péter les plombs" ! "désolé, JE ne peux te laisser faire ceci, et TU ne le feras pas, s'il le faut je prendrai les dispositions nécessaires pour que TU ne le fasses pas"... reste le problème des dispositions ! et à sortir peu à peu les légumes de la cocotte minute,  mais baissez le gaz avant et levez la soupape avant d'ouvrir le couvercle !

 

Pascale B


Sans doute ai-je rejoint le clan des "vieux"...pas encore sage mais bon....
Sans doute ai-je beaucoup de chance aussi, mon école est plutôt douce
comparée à certaines et je ne me sens pas le droit de donner des conseils
à ceux qui en vivent d'autres mais, en lisant Nathalie tout à l'heure,
je pensais que la priorité des priorité c'était face à cette violence
si souvent générée par le monde lui-même violent des adultes,
de prendre le temps qu'on n'a soi-disant pas, de se foutre des programmes
et des textes officiels au moins le temps de s'apprivoiser, de ne pas foncer
sur les autoroutes du savoir pour se retrouver ensuite en plein bouchons
dans un périphérique saumâtre.
Depuis la rentrée j'essaie de construire avec eux notre classe,
d'en ouvrir les portes mais de savoir aussi les fermer pour nous protéger
ou tout simplement nous retrouver entre nous lorsque cela est nécessaire.
L'année dernière m'a au moins appris ça: on peut se faire bouffer par ses pairs
sans guerre, sans violence, simplement par compromis.
Alors sans haine ni violence mais avec détermination, je tente cette année
de construire une "aire de confiance" comme les nomme si joliment Laurent OTT.
Merci à tous de vos témoignages sensibles.

 

Mathieu

Thomas,il me semble en lisant ton message que les élèves s'engouffrent dans des faiblesses que tu n'identifies pas vraiment. Tu vois bien que ça "dérape", mais tu ne sembles pas voir quand. C'est bien difficile de donner des conseils à quelqu'un  à ce sujet, en particulier par mail, mais je me rappelle avoir été dans ton cas il y a plusieurs années, et avoir serré des dents et culpabilisé. J'avais alors rencontré un vieux de la vieille qui m'avait proposé de venir m'en parler en classe. Il a pris ma classe en main en 5 minutes pour qu'ils puissent nous laisser tranquilles, et la facilité apparente avec laquelle il avait fait ça m'avait sidéré. Il m'a alors dit une chose que je me répète souvent : ce n'est pas naturel, c'est des années de travail que d'apprendre à parler à un groupe. Patience, et les pièces du puzzle vont s'assembler. En attendant ? Oui, tu peux serrer la vis, oui tu peux faire du frontal, oui tu peux mettre de côté tes convictions, un temps, ça ne les bafoue pas. Il s'agit juste de se donner vraiment du temps pour comprendre comment on peut, petit à petit, année après année, faire correspondre ce qu'on voudrait avec la réalité du terrain, c'est-à-dire toi, eux, ici, et maintenant. Oui, ils ne sont pas prêts pour ce à quoi tu rêves. Peut-être toi non plus. Par exemple, après avoir été "à fond dedans" pendant 3 ans, je reviens cette année à un fonctionnement très classique : lectures suivies, Ermel, séances d'histoire-géo. Et 3 fois par semaine, seulement, c'est expression-création pendant 45 minutes. (en plus de l'écriture automatique chaque jour). Je n'ai renoncé en rien à ce que je veux faire de mon métier. Mais je suis dans une nouvelle école, sous contrat privé, dans un pays où la loi officielle est la charia, avec un fonctionnement d'école ahurissant d'autoritarisme (on parle aux élèves de leurs "manquements moraux" !). Alors, je laisse tout doucement les choses passer du gris à la couleur, mais doucement, pour ne pas leur faire mal aux yeux. J'ai décider de commencer par 3 petits trucs, sur 3 petits temps. Textes, dessins noirs, créa math. Présentations. Rien de plus. Leurs textes libres, je sais que certains deviendront des mini-livres, et qu'à partir de là on pourra peut-être vivre une aventure incroyable de coopérative scolaire...peut-être, peut-être. En attendant, je leur dis : "je trouve inacceptable de ne pas être rangés pour aller en classe " (on a 200 mètres à faire depuis la cour de récré jusqu'à la classe !) . Et en classe je sépare les élèves qui discutent. Peut-être qu'ils se racontent des choses passionnantes, qui auraent porté des projets géniaux dans ma classe l'année dernière. Mais non. La main sur le couvercle de la cocotte. Et puis, de temps en temps, seulement de temps en temps, je désserre le couvercle de cette cocotte, pendant les présentations de travaux, mais très peu : "Untel, je propose que tu présides la présentation, je vais t'aider. Non, personne d'autre ne présidera aujourd'hui. Non, on ne vote pas, c'est moi qui décide." Tout ça pour dire que la petite phrase de Freinet "ne lachez pas les mains avant d'être sûr d'avoir les pied bien à terre" n'est pas vaine, et qu'il ne faut pas avoir de remord par rapport à une posture que l'on a, dans la mesure où on sait pourquoi on l'a, et qu'on sait que c'est transitoire.
Je pense qu'en étant plus autoritaire, on s'expose moins au chahut ; bien sûr on maintient un niveau bas d'entropie, donc de créativité et de vie, du moins au début. Mais cela est nécessaire - parfois - pour ne pas se faire brûler par la cocotte, et surtout pour que la cocotte ne brûle aucun enfant.

 

L'adulte !

Nathalie

En " arrêt santé" depuis 1 semaine et pour encore 15 jours pour une maladie liée au stress.

Ce stress que je sens depuis 2 ans : la petite école du village doit vivre, il faut être au top, sur tous les fronts.

La boule de colère dans le ventre qui ne doit pas sortir: non, ne pas être une maîtresse qui crie, qui s'enerve, tenir, respirer.... et puis parfois ça sort quand même!

Et la souffrance qui petit à petit s'installe: les montagnes que je regarde par la fenêtre et qui m'appellent, le dégoût devant les nouveaux programmes à faire avaler, l'envie d'une école qui libère, construit, élève...

Alors cet été, pour éveiller mon désir de reprendre, un stage avant la rentrée avec le réseau école et nature: ne pas refermer la porte de la classe, faire entrer la nature dans l'école, aller écouter encore le vent dans les feuilles.

Pas le temps de tester longtemps, le corps est malade, il a besoin de temps, de calme, de solitude.

Est il possible de faire ce métier quand on a une sensibilité trop forte? un trop grand besoin de liberté? de nature ?

Et à la fois, un fort attachement à ces minos avec lesquels je chemine depuis 2 ans, une envie de continuer la route mais pas au mépris de ma santé.

Je me sens en dehors de ce qu'on attend de moi au niveau de l'institution et peu la force de m'opposer.

Et plein de questions: comment avez vous fait pour tenir aussi longtemps ( pour ceux qui enseignent depuis 10-15ans) ? pour vous réaliser dans votre métier? Pour gérer le stress? La demande institutionnelle?

 

 

Marie-Claire

C'est vrai, non? On peut se mettre en colère, ça n'est pas défendu! Mais Je n'ai pas envie d'être en colère, parce que c'est un sentiment qui me fait du mal comme pour vous! Alors j'ai décidé d'avertir mes élèves avant quand je sens que je commence à être bien gonflée, je leur dis.   Mes élèves sont tous difficiles, ce sont des enfants d'itep dans une classe intégrée. La violence ils connaissent bien, alors au début mes colères ils s'en fichaient pas mal. J'ai donc parlé avec eux de ce sentiment de colère et ils m'ont paelé du leur. On s'est mis d'accord, mais il faut le rappeler souvent: quand l'un d'entre nous sent l'énervement ou la colère ou quelque chose d'autre venir, on doit le dire. Les autres doivent alors l'aider. Si on y arrive pas on sort de la classe pour respirer un coup (sauf moi). Parfois ça marche et parfois non. Parfois leurs sentiments les submergent complètement et je suis obligée de protéger les enfants de la violence d'un seul! Alors ma colèrecontre l'enfant serait dérisoire et mal venue et elle se transforme en sentiment d'injustice. En fait ça marche plutôt bien et je reste attentive aux situations que j'ai repérées comme pouvant être problèmatiques et déclancheuses de "bazar"et souvent je passe par l'humour comme Laurent je crois qui fait le clown pour désamorcer la tension. Et puis parfois je me fâche fort et même très fort. Alors le soir je passe à l'itep pour en parler avec l'une ou l'autre des psy des enfants, ou avec mes collègues sur place, ou avec un des éducateurs et souvent les enfants qui me voient dans cet instant sont tellement contents de ma visite dans leur institution que je sens que le fil est renoué. Maintenant j'y passe souvent sans raison bien définie, pour tisser des liens, pour me rassurer, un peu comme je faisais avant dans ma classe ordinaire, je rencontrais souvent les parents, là ce sont les éducs.
Je pense fort à toi Nathalie,ta souffrance me touche.

Capitalisation à partir de Octobre

 

   

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