J'avais déjà une petite expérience de journal d'école Les P'tits Futés et du journal de classe intitulé "Tous capables" de l'année précédente, journal qu'on échangeait avec l'école de Longechenal. Ce titre avait été choisi par les enfants sans doute inspirés par la devise du GFEN affichée depuis toujours dans ma classe.
"C’est moi qui gérais le journal"
Du point de vue de la technique, dans le but qu'ils s'approprient davantage ce journal, j'ai décidé de l'afficher tout au long de son élaboration et donc de me passer de l'outil informatique, du moins pour sa mise en page. J'ai donc retenu la solution technique suivante : une feuille A3 accrochée au mur. Les enfants étaient donc forcés de mesurer la place disponible et de spécifier la longueur et la largeur de ce qu'ils imprimaient (après numérisation des images, dessins et photos) ou après la frappe de leurs texte dans le logiciel AbiWord. Ils collaient ensuite leurs productions directement sur la feuille A3 affiché au mur. Une fois pleine, la feuille A3 était photocopiée, réduite au format A4 et envoyé par fax ou par courrier.Les exigences de l’adulte plus ou moins satisfaites ….
Evidemment, on ne sortait pas un numéro par jour. L'idée d'un Quotidien était un objectif à plus long terme et pas une obligation, surtout en début d'année. Le seul objectif important était que les enfants s'approprient le journal. Objectif qui reste d'ailleurs préalable à tout autre, et ce, à n'importe quel moment de l'année.
A cette période, ils étaient également chargé de produire le titre, le numéro, la date ...
Même si nous nous efforcions de penser à la décoration (encadrer les articles au feutre par exemple), le rendu n'était pas terrible : tâches de colle, traces sur les photocopies autour des articles découpés et collés. Cela fut confirmé par les enfants ou plutôt par leurs parents qui leur faisaient remarquer que le journal de l'année précédente était mieux car plus joli. On a donc de nouveau utilisé l'outil informatique. Les numéros suivants (à partir du 6) devenaient donc archivables sous forme de fichier informatique et donc consultables sur Internet.
« Le Quotidien que j'espérais ne vit donc pas le jour. »
Nous sortions environ 1 numéro tous les 2 jours. Chaque numéro contenait une seule page. Je trouvais la formule très pratique pour l'affichage et j'invitais d'ailleurs les correspondants à faire la même chose.Mais, c'était moi qui gérais le journal dans la mesure où je devais rappeler où on en était, inciter les uns et les autres. Bref, c'était moi qui avais le souci du journal.
Après les vacances de Printemps, j'ai décidé de ne plus avoir ce souci et de voir si ce souci allait se transférer au groupe. On voit en consultant les archives qu'à partir du numéro 20 les intervalles entre les numéros grandissent. Le souci s'est plus ou moins transféré et, régulièrement, les enfants en parlaient à la réunion quotidienne. Mais, évidemment, la parution est devenue moins fréquente. On sortait le numéro lorsqu'il était plein. Personne ne se prenait la tête avec ça.
Le Quotidien que j'espérais ne vit donc pas le jour.
La part des enfants…
« la feuille A3 recto/versé plié en deux ne leur convenait pas. »
Au début du mois de Juillet (à 2 ou 3 jours des vacances), Antoine a proposé qu'on fasse comme les autres écoles, à savoir un journal à plusieurs pages. La classe étant constituée de 4 groupes hétérogènes, Il proposait que chaque groupe fasse une. Je lui ai dit de refaire cette proposition à la rentrée car les vacances allaient commencer, certains enfants allaient quitter la classe et d'autres arriver.A la rentrée, il relance sa proposition en réunion. On réfléchit à sa fabrication et du coup, on arrive à un journal à 6 pages (un format A3 recto/verso et un A4 recto/verso inséré au centre de la feuille A3). Ainsi, chaque groupe avait une page complète. Aucun groupe ne souhaitait avoir la première page car l'entête, le titre, l’ours réduisait l'espace disponible. C'est pourquoi, la feuille A3 recto/versé plié en deux ne leur convenait pas.
« Il devenait le souci de tous »
Jusqu'au mois de Novembre, j'ai sollicité chaque groupe que je rencontrais pour qu'ils aient le souci de leur page. Le contenu de la première et de la dernière page du journal était discuté en réunion et on peut dire qu'il devenait le souci de tous.Ainsi, grâce à la proposition d’ Antoine, le journal ne reposait plus sur mes seules épaules : je n'étais plus le seul à avoir le souci de sa sortie. On sortait un numéro chaque semaine (numéros 28 au 31).
Toutefois, je continuais à devoir rappeler à certains groupes le souci de leur page du journal.
« Le souci transféré à un comité de rédaction »
Dans le but d’un transfert total, depuis le numéro 32, j'ai proposé qu'il y ait un comité de rédaction dont la tâche consiste à savoir ce qu'il contient et à en parler en réunion. Ma proposition fut acceptée. Antoine fait partie de ce premier comité de rédaction.Bien évidemment, le numéro 32 n'est pas sorti une semaine après le numéro 31 mais Antoine a pris à cœur son "métier" :
Quelques extraits des comptes rendus des réunions de classe :
24/11 : Antoine propose que, pour la 1ère page du journal, "on explique ce qu'on fait en entrant dans la classe". Organisation d'un vote. Le choix du titre de l'article est : "La semaine des schtroumpfs".
28/11 : Antoine fait le point sur leur journal. Il présente ce qu'il y a et ce qu'il y aura sur chaque page.
29/11 : Antoine se démène pour gérer le journal des Schtroumpfs, rappelle les uns et les autres."
01/12 : Antoine dit que la page des Tortues est vide. Il félicite les Girafes car leur page est pleine."