Je suis aussi un modeste apprenti dans ce domaine. Pouvez-vous m'expliquer la différence (ou les similitudes) entre les arbres de connaissances et les brevets ? Merci de bien vouloir de prendre le temps d'éclairer ma lanterne.Amitiés à tous !Yves
Essais de réponses
Bernard Collot
Lors de la conception des Arbres de Connaissances, Michel Authier s'est inspiré en partie de la pédagogie Freinet et en particulier de la Pédagogie Institutionnelle : Il a participé une époque de sa vie à un groupe "analyse institutionnelle" dont l'origine était ausssi Jean OURY (psychanaliste, frère de Fernand OURY l'instit). Il a à cette époque co-écrit un bouquin avec Robert Hess "l'analyse institutionnelle". Il a d'ailleurs aussi été marqué , entre autres, par l'expérience (ou les bouquins!) de Claire Hébert Suffrin et les réseau réciproques d'échanges de savoirs (elle aussi, ancienne instit, a appris l'essentiel... dans la pédagogie freinet). Or la Pédagogie Institutionnelle est axée en partie sur les "brevets" et/ou "ceintures" permettant à l'enfant l'appropriation de ses savoirs. Mais il attribue aussi au brevet bien d'autres valeurs (identité, reconnaissances, partage, recherche d'un langage commun etc....)
Le rapport, et ce n'est qu'un rapport, c''st qu'un "arbre de connaissances" est constitué de brevets. Un brevet pouvant représenter la représentation d'une compétence mais aussi bien d'autres choses (Les "richesses" d'une communauté).La conceptualisation d'une richesse appartenant à un individu ? Sa représentation ?.......
C'est leur mise en commun qui constitue l'arbre. Cette mise en commun peut être faite de mille façon et avoir mille objectifs (La liste en donne la preuve!). On pourrait dire par exemple que dans certaines tribus amazonniennes qu'on ose encore appelées "primitives" constituent en elles-mêmes un fabuleux "arbre de connaissances" sans qu'elles aient besoin de "passer des brevets" et de les mettre dans des "arbres" qu'elles puissent voir !
Le brevet, on peut peut-être dire aussi que c'est un moyen pour faire apparaître ce que l'on ne voit pas ou l'on ne voit plus. De même pour la représentation de l'ensemble des brevets d'une personne (ce que Michel Authier a appelé le blason) de même que l'ensemble des blasons d'une communauté ou d'une organisation. Si l'on voulait parler le même langage que Michel Authier, l'arbre individuel, dont parle par exemple Christian, s'appellerat plutôt "blason". La "carte de visite" plastifiée ou la pochette en plastique également.
Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a mille façons de concevoir le brevet, sa représentation,la façon de le construire, de se l'attribuer ou de l'attribuer, son rôle,......
Il en est de même pour la représentation de l'ensemble et qu'on appelle"l'arbre". On pourrait dire que la base de données de Laurent, ou le planning de Catherine... sont des arbres. Le problème auquel s'est attaqué Michel Authier comme vous tous, c'est comment faire pour rendre cette représentation utile aussi bien aux personnes qu'à leur ensemble, pour qu'elle permette d'autres approches, pour qu'elle soit un outil au service de l'UN comme de TOUS. C'est pour cela aussi que la question du "pourquoi?" (objectif) est importante, comme celle du contexte : Si à la tribu amazonnienne que j'ai pris en exemple on proposait de déposer des "brevets" et de faire son "arbre", il est évident qu'elle se demanderait bien pourquoi puisqu'elle vit déjà dans un système où la visibilité, le partage, la transmission, la co-formation... sont naturels ! Mais quand les enfants d'une classe, par ce moyen, peuvent se voir et voir les autres, certains d'entre vous ont déjà dit le plaisir qu'ils éprouvaient. Bien sûr ce n'est pas aussi simple, peut-être pas aussi ou pas toujours aussi provocateur.... c'est bien ce que l'on va savoir dans nos échanges, nos tâtonnements.
La question :un brevet, qu'est-ce que c'est ? Comment cela s'inclut dans la pratique le fonctionnement et la structure de la classe, appelle naturellement une multitude de réponses différentes. Peut-être distinguerons-nous dans cette diversité, de nombreux points communs.
Et l'autre question qui va suivre naturellement : Qu'est-ce qu'on fait des brevets? comment on rend visible l'ensemble (arbre ou toute autre dénomination)? pourquoi ? quels effets s'en suivent ?, cette question amènera probablement la même diversité.
Et, à travers tout cela, nous verrons aussi apparaître (j'espère), la réflexion qu'elle induit, les transformations possibles de nos représentations, comment cela peut s'intégrer dans les sytèmes où nous vivons etc.... Peut-être (PEUT-ETRE) cela confortera les idées de Michel AUTHIER et de Jean-Louis CHANCEREL) ou peut-être (PEUT-ETRE) pointerons-nous des difficultés, des lacunes ou des impossibilités !
Je ne sais pas si j'ai répondu clairement à ta question. Mais comme d'autres vont le faire aussi à leur façon et de leur point de vue et dans leur contexte, cela va le devenir !!!!!!!