sur le déplacement et le travail en autonomie

Auprès de Lionet Jospin (1988)
Auprès de François Bayrou (1996)
Auprès de François Bayrou puis Ségolène Royal (1997)
Auprès de Ségolène Royal (1999)

 

auprès de Lionel Jospin, le 20-8-88

Demande et proposition

"Nous vous demandons, monsieur le Ministre, de bien vouloir reconsidérer les textes sur l'autodiscipline et leur application, et, d'une façon générale, de réexaminer la question de la surveillance dans les écoles élémentaires , afin de la mettre en cohérence avec les impératifs de formation à la liberté et à la responsabilité et avec l'évolution de l'exercice des droits et libertés fondamentales par les enfants. Ne serait-il pas possible, dans un premier temps, en attendant les résultats d'une nécessaire étude générale, d'apporter un additif au règlement départemental: 
  1.  

    TITRE 5- SURVEILLANCE: Les obligations des instituteurs

    Article 22 ( texte actuel)

    "La surveillance des élèves doit être continue. Elle s'exerce chaque demi-journée pendant les périodes d'accueil ( dix minutes avant l'entrée en classe) au cours des activités d'enseignement et des récréations et durant le mouvement de sortie à la fin de la classe. Elle est de même obligatoire au cours des activités scolaires se déroulant à l'extérieur de l'école et notamment pendant le fonctionnement des classes de nature."

    Additif proposé:

     

    " Ces dispositions ne s'appliquent pas aux activités incluses dans un projet éducatif élaboré, par l'instituteur, pour permettre aux enfants d'accéder à l'autonomie et à la responsabilité, par l'exercice de la liberté dans la cadre de la vie coopérative, en application des textes officiels sur le régime d'autodiscipline à l'école élémentaire"

     

Réponse

Le 2 novembre 1990, Lionel Jospin répond à Jean-Mars AYRAULT, député-maire de Nantes, à qui j'ai demandé d'intervenir.
  1.  

     "Vous avez bien voulu appeler mon attention sur les problèmes de surveillance des élèves dans les écoles élémentaires en rappelant une note de M. LE GAL, responsable de l'Institut Coopératif de l'école moderne.

     Les dispositions de la circulaire n° 86-018 du 9 janvier 1986 portant directives générales pour l'établissement du règlement type départemental des écoles maternelles et élémentaires sont toujours en vigueur. Elles prévoient que la surveillance des élèves doit être continue et que leur sécurité doit être constamment assurée en tenant compte de l'état et de la distribution des locaux scolaires et de la nature des activités proposées qu'elles se situent ou non à l'intérieur de ces locaux.

     Dans certains cas cependant, il est admis que les élèves peuvent se déplacer sans accompagnateur à l'intérieur des locaux scolaires ( pour se rendre dans les locaux des bibliothèques centres documentaires).

     Il appartient alors aux directeurs d'école de prendre les décisions appropriées étant entendu que l'instituteur responsable de la classe doit savoir constamment où se trouvent tous ses élèves."

     

Commentaires

- Pouvoir se rendre seul dans les B.C.D. : une avancée ? 

En indiquant que  "dans certains cas cependant, il est admis que les élèves peuvent se déplacer sans accompagnateur à l'intérieur des locaux scolaires ( pour se rendre dans les locaux des bibliothèques centres documentaires)" la réponse de Lionel JOSPIN semble apporter une avancée puisque les directives générales pour l'établissement du règlement type départemental ne précisent pas cette possibilité.

Mais cette possibilité, avait été déjà, officiellement envisagée dans la circulaire n° 84-360 du 1er octobre 1984, "Action conjointe Education nationale / Culture dans le domaine de la lecture. Procédure expérimentale lancée dans les académies de Créteil, Grenoble, Lyon et Poitiers pour favoriser le développement de bibliothèques/centres documentaires(BCD) dans les écoles" (B.O. n° 36 du 11 octobre 1984)

 

" 2.1. La B.C.D. un lieu central de l'école.

b) La B.C.D. est un lieu central de l'école où tous les enfants peuvent accéder seuls ou avec la classe

2.2

a)La B.C.D. rend nécessaire l'autonomie de l'élève dans ses mouvements et ses choix: l'élève peut se rendre seul à la B.C.D. afin d'y rechercher de la documentation ou d'y accomplir une tâche nécessaire à l'activité menée en classe;.. "

 

  1. - La parole du ministre est-elle un point d'appui pour le changement ?

     Ayant fait référence à cette disposition avancée par Lionel Jospin, lors d'un travail d'élaboration du règlement intérieur d'une école, un I.E.N. m'a fait remarquer qu' " une circulaire n'est pas un décret, ni un arrêté, et ne serait pas prise en compte par un juge en cas d'accident. Quant à la réponse du ministre, elle n'engage que le ministre".

    Cette prise de position pose un problème : les circulaires du ministre et ses réponses à des demandes d'informations, peuvent-elles servir de points d'appui aux enseignants pour organiser le fonctionnement de l'école? En particulier peut-on s'en servir pour l'élaboration du règlement intérieur?

     

     

auprès de François BAYROU, le 29-9-96

Demande et proposition

" Le Règlement départemental ne fait aucune référence aux conditions d'exercice de la liberté d'aller et venir à l'intérieur de l'établissement, soit pour des activités pédagogiques, soit pour des activités éducatives (pendant la récréation, par exemple), soit pour se rendre aux toilettes, durant le temps de présence en classe..... De même il n'indique aucune possibilité de travail en autonomie, sans surveillance directe d'un adulte.

 Il précise, dans son chapitre " Participation de personnes étrangères à l'enseignement":

 

" Certaines formes d'organisation pédagogique nécessitent la répartition des élèves en plusieurs groupes rendant impossible une surveillance unique.

Dans ces conditions, le maître tout en prenant en charge l'un des groupes ou en assurant la coordination de l'ensemble du dispositif , se trouve déchargé de la surveillance des groupes confiés à des intervenants extérieurs...sous réserve que :

Le maître par sa présence et son action assume de façon permanente la responsabilité pédagogique de l'organisation et de la mise en oeuvre des activités scolaires;

Le maître sache constamment où sont tous ses élèves; "

Or, dans la brochure éditée par le Ministère, sur le PROJET D'ECOLE, il est indiqué que:

 " L'enseignant est responsable de l'organisation pédagogique de la classe. Cette responsabilité est liée à la notion de sécurité et de surveillance des élèves.

Cela n'implique pas que l'enseignant soit présent à tous les instants auprès de chaque enfant - certaines formes d'organisation pédagogique nécessitent la répartition des élèves en petits groupes et rendent impossible une surveillance unique, mais il doit savoir constamment où sont tous ses élèves et s'assurer de façon permanente que toutes les conditions de sécurité sont remplies".

 Doit-on entendre que cette possibilité d'organisation, déjà mise en place dans des écoles et autorisée par certains I.E.N., pourrait, ou devrait, être insérée au règlement intérieur d'une école en précisant, évidemment, les modalités d'organisation s'appuyant sur l'obligation de protection des enfants?

 Concernant les déplacements à l'intérieur des écoles, des I.E.N. les autorisent et Lionel JOSPIN, Ministre de l'Education nationale, en réponse à Jean-Marc AYRAULT, Député-maire de Nantes, a indiqué que " dans certains cas cependant, il est admis que les élèves peuvent se déplacer sans accompagnateur à l'intérieur des locaux scolaires ( pour se rendre dans les locaux des bibliothèques centre documentaires). Il appartient alors aux directeurs d'école de prendre les décisions appropriées étant entendu que l'instituteur responsable de la classe doit savoir constamment où se trouvent tous ses élèves".

 Ne serait-il pas nécessaire d'inscrire les modalités d'exercice de cette possibilité dans le règlement intérieur de l'école, en précisant les cas où elle sera autorisée et les conditions de sa mise en oeuvre? Le règlement intérieur étant soumis au contrôle de l'autorité administrative, cette pratique s'appuierait alors sur un principe de légalité.

Réponse

Le 10.12.96, je reçois une réponse émanant de la Direction des écoles, Bureau de la vie scolaire et des initiatives pédagogiques, signée du Directeur des écoles, Marcel DUHAMEL

 "Enfin, en réponse à la question du déplacement des élèves à l'intérieur des locaux scolaires, je vous précise que les rôles respectifs des enseignants et des intervenants extérieurs vis à vis des élèves qui leur sont confiés sont prévus par le titre 5 de la circulaire n° 91-124 du 6 juin 1991 ( directives pour l'établissement du règlement type départemental des écoles maternelles et élémentaires) et rappelés dans la circulaire n° 92-196 du 3 juillet 1992 relative à la participation d'intervenants extérieurs.

C'est sous la responsabilité pédagogique du maître que se déroule pour ses élèves toute activité prenant place sur le temps scolaire. C'est à lui qu'il appartient par conséquent de définir les conditions d'exercice des activités et les règles de sécurité à mettre en oeuvre, à moins que celles-ci ne soient, dans le cas de la participation régulière d'intervenants extérieurs, fixées par convention.

 De même, c'est sous sa responsabilité que des élèves de sa classe peuvent être autorisés à se déplacer seuls dans les locaux scolaires, le maître devant savoir constamment où ils sont. Il ne semble pas qu'il y ait lieu de prévoir expressément dans le règlement intérieur de l'école toutes les occasions de déplacement des élèves."

 

Commentaires

- Le maître peut autoriser un élève à se déplacer seul : faut-il inscrire cette possibilité dans le règlement intérieur ?

La possibilité indiquée par Lionel JOSPIN est confirmée et généralisée par Marcel DUHAMEL. Il rappelle que le maître doit savoir constamment où sont ses élèves et que cette décision est engagée sous sa responsabilité.

Lionel JOSPIN estimait que si le déplacement des élèves sans accompagnateur était admis pour aller à la BCD, il appartenait "aux directeurs d'école de prendre les décisions appropriées".

Je pensais personnellement qu'il serait plus pertinent d'inscrire les modalités d'exercice de cette possibilité dans le règlement intérieur de l'école, en précisant les cas où elle sera autorisée et les conditions de sa mise en œuvre. Je voyais à cette inscription un double avantage :

  • réglementaire : le règlement intérieur étant soumis au contrôle de l'autorité administrative, cette pratique s'appuierait alors sur un principe de légalité.
  • pédagogique et institutionnel : l'inscription dans le règlement intérieur, voté par le conseil d'école, pourrait être précédé d'une étude des modalités d'exercice d'un déplacement autonome, à laquelle pourraient participé les enseignants, les enfants et les parents. Il en résulterait un accord pouvant tenir lieu de contrat.

L'observation de Marcel DUHAMEL qui précise qu'il " ne semble pas qu'il y ait lieu de prévoir expressément dans le règlement intérieur de l'école toutes les occasions de déplacement des élèves", n'exclut pas cette possibilité. Le fait pour un maître de permettre et d'organiser le libre déplacement de ses élèves se ferait ainsi dans un cadre institué, ce qui pourrait éviter des conflits soit avec le directeur, soit avec ses collègues, opposés à une telle pratique.

 

. Continuer à réfléchir à la question : 

Au cours du stage du Plan national de formation, organisé en 96-97, intitulé " Education civique et Nouveaux programmes, Droits de l'enfant et citoyenneté. Discipline et prévention de la violence dans la classe, l'école", réunissant des I.E.N., des conseillers pédagogiques, des formateurs IUFM, des maîtres formateurs, que je co-anime, nous avons constaté que les informations, apportées par la Direction des Ecoles, ne nous permettaient pas de répondre, avec suffisamment de certitude, aux interrogations des équipes pédagogiques avec lesquelles nous sommes amenés à travailler. que ce soit sur les droits et obligations des élèves, sur leurs déplacements dans l'école ou sur l'application de la loi pénale.

 A la session de mars 97, le groupe travaillant sur le règlement, s'appuyant sur ses observations et son analyse de la situation sur le terrain, a estimé que l'inscription au règlement intérieur est une nécessité et qu'il faut l'étendre aux droits de l'enfant prévus par la Convention internationale des Droits de l'Enfant. Il a donc rédigé une nouvelle demande d'information au Ministre de l'Education Nationale, concernant trois points :

1. Quel est aujourd'hui le statut du règlement intérieur des écoles maternelles et élémentaires?

2. Les enfants peuvent-ils circuler librement dans l'école et mener des activités autonomes?

3. Comment tenir compte de la Convention internationale des Droits de l'Enfant dans le fonctionnement de la vie scolaire?

 

 

Auprès de François BAYROU, le 13-4-97,

puis après les élections, à Ségolène ROYAL, le 29-6-97

 

Demande et proposition

 "En application de vos recommandations, encourageant la mise en place d'activités faisant appel à l'initiative et à la responsabilisation des élèves, des projets, d'écoles avec lesquelles nous travaillons, prévoient la libre circulation des élèves dans le cadre des activités autonomes à l'intérieur de l'école, pendant les heures d'enseignement et les temps de récréation.

Or la circulaire n° 91-124 du 6 juin 1991, portant sur les "directives générales pour l'établissement du règlement type départemental des écoles maternelles et élémentaires" ne prévoit pas la possibilité de mise en oeuvre de telles pratiques.

Dans une réponse , à une question qui vous a été adressée par M. Jean LE GAL, le 29 septembre 1996 ( double de la lettre en annexe), M. Marcel DUHAMEL, Directeur des Ecoles, indique que c'est sous la responsabilité de l'enseignant "que des élèves de sa classe peuvent être autorisés à se déplacer seuls dans les locaux scolaires, le maître devant savoir constamment où ils sont."

Un certain nombre d'inspecteurs autorisent de telles pratiques mais d'autres, ainsi que des directeurs d'écoles, s'y opposent.

Pour éviter des conflits, ne serait-il pas nécessaire d'inscrire les modalités d'exercice de la libre circulation des élèves et du travail autonome dans le règlement intérieur?

-Nous vous soumettons un règlement intérieur qui a été élaboré dans ce sens-

Cette initiative locale implique -t-elle une modification du règlement type départemental? " 

 

Réponse

Je reçois une réponse de Marcel DUHAMEL, le 30-10-97, émanant du Bureau de la Vie scolaire et des initiatives pédagogiques.

 

 "Concernant plus spécialement la sécurité des élèves et leur déplacement, la circulaire du 13 juin 1979 a été abrogée par la circulaire n° 87-178 du 18 septembre 1997 parue au bulletin officiel n°34 du 2 octobre 1997, relative à la surveillance et à la sécurité des élèves dans les écoles élémentaires et maternelles.

C'est sous la responsabilité du maître de la classe que ses élèves peuvent être autorisés à se déplacer, le maître devant savoir constamment où ils se trouvent. Il ne semble pas nécessaire de prévoir expressément dans le règlement intérieur d'une école toutes les occasions de déplacement des élèves" 

Commentaire

. le maître peut autoriser un élève à se déplacer : aucun élément nouveau

La réponse, comme la précédente, émane du Bureau de la Vie scolaire et des initiatives pédagogiques, mais l'affaire n'est pas suivie par la même personne.

Elle est accompagnée par la circulaire sur "Surveillance et sécurité des élèves dans les écoles maternelles et élémentaires publiques" à laquelle la réponse fait référence.

Elle n'apporte aucun élément nouveau, je note que le terme " seuls" présent dans la précédente réponse a disparu.

Par ailleurs aucune mention n'est faite du règlement que nous avons soumis au contrôle du ministère, ni à la nécessité de modifier le Règlement type départemental soit sur le plan général, soit sur le plan local, ce qui est une possibilité laissée à l'initiative de l'Inspecteur d'académie.

A l'initiative de Madeleine ALARY, alors présidente de l'OCCE et adjointe à l'I.A. de l'Essonne, le règlement départemental de l'Essonne du 23 avril 1979, avait prévu une disposition exceptionnelle, sur laquelle j'avais d'ailleurs fondé mes propositions à Alain SAVARY en 1982 et à Lionel JOSPIN en 1988.

 

" La surveillance des élèves doit être continue. Elle s'exerce chaque demi-journée pendant la période d'accueil (dix minutes avant l'entrée en classe), au cours des activités d'enseignement et des récréations et durant le mouvement de sortie à la fin de la classe.

Elle est de même obligatoire au cours des activités se déroulant à l'extérieur de l'école et notamment pendant le fonctionnement des classes de nature.

Ces dispositions ne font pas obstacle à l'organisation d'activités en groupes éclatés en dehors de la classe, dès lors que l'autonomie des élèves s'inscrit dans un projet éducatif."

 

Auprès de Ségolène ROYAL, le 10-7-99

Demande et proposition

 "Vous avez bien voulu prêter attention à ce dossier, qui a effectivement circulé de bureau en bureau. Je l'ai complété depuis, en particulier suite à plusieurs stages du Plan national de Formation que j'ai co-organisés avec Monsieur Patrick ROBO sur le thème de l'Education citoyenne, par des règlements intérieurs d'écoles élémentaires qui organisaient la liberté d'aller et venir dans l'école.

Je sais combien ces questions sont difficiles à traiter mais nous espérions cependant que la Direction des Ecoles nous ferait des réponses précises sur l'état des lieux actuel, tant sur le plan pédagogique que sur le plan juridique…

Les questions et les problèmes demeurent. Nous sommes prêts à coopérer avec vos services, à la recherche de solutions qui concilient deux impératifs incontournables, l'éducation à l'autonomie et la nécessaire protection des enfants." 

Réponse

Le 1 mars 2000, Ségolène ROYAL répond à Jean-Marc AYRAULT qui lui a adressé un courrier le 8 septembre 1999, où il évoquait la question de l'accès à l'autonomie et mes contributions.

"Vous avez bien voulu appeler mon attention sur les réflexions et les travaux menés par M. LE GAL sur les principes éducatifs relevant de la pédagogie FREINET.

C'est avec le plus grand intérêt que ces travaux ont été étudiés, mais tout en comprenant les préoccupations exprimés par M. LE GAL, je ne peux que confirmer les réponses qui lui ont déjà été apportées : une totale liberté de circulation des enfants dans les locaux des écoles maternelles et primaires est à l'évidence incompatible avec les responsabilités qui incombent aux personnels du ministère de l'Education nationale, en matière de surveillance et de sécurité des élèves.

Dès lors, il n'est pas envisagé de modifier le règlement intérieur des écoles en ce sens. "

 

Commentaire

. Aucune donnée nouvelle

La réponse de Ségolène ROYAL n'apporte pas de données nouvelles concernant le règlement intérieur et l'exercice des déplacements dans l'école. La ministre affirme qu'une totale liberté de circulation des enfants dans les locaux des écoles maternelles et primaires est à l'évidence incompatible avec les impératifs de surveillance et de sécurité des élèves.

Là où je parle de " concilier", elle répond "incompatibilité". Je lui avais proposé notre coopération pour tenter de rechercher des solutions " qui concilient deux impératifs incontournables, l'éducation à l'autonomie et la nécessaire protection des enfants". Je me situais là dans la stratégie éducative qui est celle de tous les éducateurs responsables. Elle va d'ailleurs dans le même sens que celle développée en 1996, par Alain BOISSINOT, Directeur des Lycées et des Collèges, et par Serge LASVIGNES, Directeur des affaires juridiques, qui préconisent de " Conjuguer l'impératif de surveillance des élèves et la nécessité d'apprentissage progressif de la responsabilité et de l'autonomie"

Pour eux, il ne s'agissait que des lycées. Mais les textes officiels sur l'éducation civique, à l'école maternelle et à l'école élémentaire, préconisent aussi un apprentissage progressif de la responsabilité et de l'autonomie. Et depuis 1982, nous affirmons qu'il faut chercher des solutions éducatives car nous savons que l'éducation à la liberté et à la responsabilité est plus garante de sécurité pour les enfants qu'une surveillance continue.

Nous n'avons jamais parlé de " totale liberté de circulation" mais d'une liberté de circulation qui soit prévue au règlement intérieur avec des modalités d'exercice, des limites et des obligations, comme pour toute liberté individuelle dans un lieu où le droit est appliqué.

 

 . Mais la Ministre confirme les réponses du Directeur des écoles :

Dans le texte paru dans le Journal du Droit des Jeunes (185-mai 1999), communiqué à la ministre, j'écrivais que " Sans doute serait-il temps qu'une réflexion approfondie soit menée pour que l'école devienne un lieu de droit, où la sécurité des personnes serait mieux assurée mais où les libertés individuelles et collectives pourraient aussi s'exercer, le règlement intérieur précisant les droits et obligations de tous les membres de l'institution scolaire et devenant le point d'appui de l'exercice progressif d'une citoyenneté participative à l'école.". Il ne semble pas que cette réflexion avec tous les intéressés soit à l'ordre du jour des projets ministériels. Mais peut-être avec le nouveau ministre ?

Les ministres passent, les problèmes restent !

En attendant, je ne peux donc que confirmer mes propositions et conseils antérieurs aux écoles qui ont pour objectif une formation à l'autonomie et à la responsabilité individuelle et collective :

. élaborer leur règlement intérieur avec la participation des enfants et des parents ;

. y inscrire les modalités générales d'exercice de la liberté d'aller et venir et du travail en autonomie dans différents lieux, ainsi que les procédures en cas de non respect des obligations et des interdits ; faire référence aux réponses du Directeur des écoles confirmées par la ministre . faire voter ce règlement par le Conseil d'école et le soumettre au contrôle de légalité de l'administration ; c'est ainsi qu'un règlement intérieur, accepté par l'inspecteur, prévoit que :

. élaborer dans les conseils d'enfants, de classe, d'école, de BCD, de restaurant scolaire… les règles de vie qui organisent concrètement l'exercice de ces libertés ;

. tenir un registre des décisions prises dans les différents conseils existant dans l'école, en particulier concernant les transgressions.

Ces deux derniers points pourraient témoigner que l'équipe pédagogique agit avec discernement et de façon responsable, en tenant compte des objectifs éducatifs retenus par le projet pédagogique et des impératifs de sécurité et de protection de l'enfant.