Pour un monde meilleur

La libre circulation ne concerne pas que les enfants dans les écoles, nous sommes confronté aussi à la libre circulation des êtres humains sur cette planète. Or, tels que nous sommes partis, il y aura bientôt des droits de circulation pour les plus fortunés, et un monde clos et contraint pour tous les peuples de pauvres.

Mais quel rapport avec la libre circulation des élèves dans une école ?

Un rapport simple, en habituant les enfants à circuler librement, en habituant les enfants à s'exprimer librement, à défendre leurs point de vue, à rechercher des solutions qui respectent les personnes plutôt que se battre sauvagement dans la cour, nous les habituons à ne pas supporter d'être traités comme des moutons, ni pour eux, ni (je l'espère) pour les autres.

En ce sens, nous contribuons à construire les conditions d'un monde meilleur, alors que la pédagogie frontale, qui fait taire, qui range, qui monopolise la parole contribue plutôt à l'avènement du Meilleur des Mondes (pour ceux qui aiment les références littéraires) à Soleil vert (pour ceux qui préfèrent les références cinématographiques).

Bref, pour moi, refuser l'expulsion des roms, refuser qu'ils soient parqués dans une cave (le centre de rétention de Bobigny, c'est une cave sans fenêtre sous le commissariat, lui-même logé dans un baraquement de fibrociment), bref défendre la dignité des personnes et leur droit inaliénable à circuler librement, c'est la même ligne de conduite que ce que nous faisons à l'école avec la libre circulation.