La recherche de solutions

 

C'est aussi dans l'immédiat, sans attendre que les collègues, l'administration, les instructions, l'opinion publique... aient changés qu'il faut essayer de trouver des solutions, même si ces solutions ne sont que des pis-aller.

Le libre pipi

Inscrire la libre circulartion dans le projet d'école et le règlement intérieur

La réunion pour s'organiser

Rendre la circulation nécessaire

Et chez les petits ?

Les permis de circulation

Comment organiser sa classe lorsque la libre circulation est interdite dans l'école ?

Libre circulation à l'école de Feuillade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment organiser sa classe
lorsque la libre circulation est interdite dans l'école ?
Catherine CHABRUN

Pour en revenir à nos écoles où la libre circulation est de fait "illégale"et non discutée dans l'école, nous devons aménager une certaine "liberté" aux enfants.

Nous avons heureusement notre organisation de classe avec les réunions qui la gère et qui insuffle cette liberté partagée. Car l'éducation à la citoyenneté (terme répandu) est bien cet apprentissage du respect de la liberté de l'autre. Seule une gestion coopérative permet de mettre les enfants dans cette situation.

Donc au sein de la classe, pas de problème. Cette gestion de classe peut déborder pour les toilettes. Dans ma classe : les enfants y vont en évitant les moments de présentation par ex, ils me le signalent et laissent la porte de la classe ouverte (ce qui nous permet d'être plus attentifs). Il n'y a pas d'effet "boule de neige", en début d'année pour les nouveaux peut-être. Mais lorsqu'ils se sont appropriés l'organisation de la classe, les toilettes ne sont pas un prétexte, une fuite mais un réel besoin. Et je crois que la confiance doit être de règle, pourquoi toujours suspecter la faute !

Pour les récréations, nous nous les sommes aménagées (lors des réunions) : une récréation décalée (ce qui leur permet d'avoir la cour en entier); quand il pleut et que je ne suis pas de service ils peuvent rester avec moi en classe (je les laisse le temps d'aller me chercher un café que je bois avec eux); certaines récréations sont aussi utilisées par certains enfants pour aménager leurs ateliers : échanges de savoirs, jeux de société ; puis le jour de la réunion (le vendredi) : le bureau se prépare et l'équipe du journal le plie. Pendant ces moments, ils sont forcément un peu seuls car j'accompagne les autres...Et le vendredi, je suis de service.

Dans nos règles de vie, c'est vrai que ce droit peut être repris ou non donné si l'enfant montre qu'il ne peut pas.

Et puis sur le temps du midi, quelques enfants (selon leurs besoins vont avec moi sur l'unique ordinateur connecté de la salle informatique).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout seul chez les petits petit à petit
Catherine S.

Bonjour, dans ma classe se serait plutôt moi la moins libre d'aller aux toilettes.( 25 petits de 2 à 3 ans). Biensûr les sacro-saints passages aux toilettes ont lieu 2 fois par matinées, pour arranger l'atmosphère j'ai essayé d'être organisée pour que les enfants puissent l'être.(déroulement très ritualisé : une chanson à l'aller, une autre à la fin, une consigne pour se retrouver assis,etc... idem pour le lavage des mains). A côté de ça ils pouvent y aller dès qu'ils abordent le sujet. Pour certains la demande ne pouvait pas se faire par manque de langage ou choc d'une scolarisation (trop) précoce, ça va mieux.

Mi-avril ils commencent à simplement m'informer de leurs envies et certains font même l'opération tout seul : aller retour dans le couloir d'une bonne vingtaine de mêtres, et déshabillage- rhabillage. Bon, c'est pas si mal, finalement.

L'idéal serait d'organiser le passage collectif par petits groupes de 5 ou 6. Il faut une ATSEM très motivée et qui ne rechigne pas sur les aller-retour et qui se conçoive comme responsable des enfants et non pas d'une tâche matérielle. C'est déjà arrivé mais pas cette année!

 

 

 

 

 

La réunion de classe pour s'organiser
Véronique Feutelais

Nous avons eu la réunion en classe pour nous organiser.

Certains enfants demandent souvent à sortir pendant la classe pour aller aux toilettes. Ils ont eu du mal eux-mêmes à oser demander ce droit pour la classe. Une élève a dit que c'était bien de respecter leurs droits. Une autre a dit, mais il y en a qui vont jouer au lieu d'aller aux toilettes. Il y en a qui vont sortir tout le temps. D'autres enfants ont eu cette remarque, c'est à nous de faire attention. Nous devons respecter nos droits.

Je suis contente de voir qu'ils commencent à avoir des réflexions sur ce qu'ils vivent au quotidien et qu'ils le partagent avec les autres.

Nous allons mettre en place une décision qui s'est votée à 22 voix pour contre 4 voix contre. Ce "libre-pipi" sera mis en place à partir de lundi dans la classe. Nous verrons bien comment cela se passe. Je leur ai dit que cela évitait que les enfants dérangent les copains en demandant pour aller aux toilettes pendant qu'un autre est occupé à présenter une conférence ou lire un conte. Une petite restriction peut-être encore, il faut inscrire son nom quand on sort de la classe sur un feuille "libre-pipi" et le barrer lorsqu'on est revenu.

 

 

 

 

L'école de Feuillade
Guy Landry

A Feuillade, mes 16 élèves de grande section au CM2 circulent librement entre les différents lieux de l'école: deux salles de classe (non reliées entre elles) avec différents espaces aménagés, un grand atelier, des tables sous le préau pour ceux qui veulent s'isoler pour travailler dans le calme, des instruments de musique dans l'entrée du restaurant scolaire,... Tous ces lieux, aménagés pour qu'ils soient attractifs, motivants et amorces de projets, sont dispersés autour de la cour et même avec la meilleure volonté il me serait impossible d'avoir un oeil dans chacun d'eux en même temps, car comme tout un chacun la nature ne m'en a doté que de deux, alors il faut que je fasse avec et que les enfants fassent également avec (parfois je le confesse, je m'imagine remplissant un formulaire de déclaration d'accident, vous savez ceux où il faut à l'aide d'une flèche indiqué le regard de l'enseignant au moment des faits, mais depuis que je suis en classe unique je n'ai pas eu d'accident à déclarer).

Il m'importe peu de savoir que Lucile sorte pour aller aux toilettes, s'isoler sous le préau, préparer une recherche au coin bidouilles, où écrire une poésie au bord de la mare,... si elle le fait pour cela et s'en perturber ceux et celles qui se trouvent près d'elle quand elle sort, pourquoi interviendrais-je? Une confiance réciproque est nécessaire et elle s'installe rapidement. Les débordements des uns et des autres (car cela arrive heureusement) finissent toujours par être soulevés à l'Agora et le fait d'en parler permet de les résoudre rapidement sans problème. Les plus petits en début d'année sont surpris mais trouvent vite leurs marques et j'ai souvent la chance d'assister en me déplaçant d'un lieu à un autre, à des petits moments succulents: ce petit bout de 6 ans qui sortant des toilettes reste calmement quelques minutes supplémentaires pour admirer les toiles impressionnistes qui y sont exposées, cet autre de 8 ans, qui suçant son crayon, assise seule, au bord de la mare, les yeux plongés dans la plaine bordant la rivière toute proche, vient de coucher sur son cahier quelques instants d'éternité etc..., pour les petitous et les grands plus besoin de faire le clown car pour cela il faut un public désoeuvré, si les autres sont affairés ils vous remettent très vite à votre place quand ils sont dérangés et pour moi plus besoin de me déguiser en flic, je deviens ainsi un instit sympa aux yeux des gamins et l'on embête pas ceux que l'on trouve sympa, n'est-ce pas? Donc tout baigne et cela surprend bien du monde, même l'inspecteur qui, un jour, au bout d'une heure d'échange dans la cour resta bouche bée, en entrant dans la classe et trouvant les uns et les autres occupés à leurs petites affaires, sans que la classe soit transformée en champ de bataille, je n'osais imaginer à quoi il avait pu assister ailleurs. Même les plus récalcitrants finissent par accepter la règle du jeu, pour preuve ces deux garçons, enfants du voyage, en grande difficulté que j'avais les années passées, et qui après quelques tentatives pour profiter différemment du nouvel espace de liberté qui leur était offert, ont été gentiment mais efficacement (plus que si je l'avais fait moi-même) mis devant leurs responsabilités par les autres...

 

 

 

 

 

 

 

Rendre la circulation nécessaire
Marguerite Vigne

Dans notre école c'est flou. Concernant le " libre pipi" je pense qu'il est respecté dans les classes, quoi que parfois accompagné de remarques...

Pour la circulation dans l'école beaucoup de liberté cette année. Des ateliers décloisonnés et des ateliers sur le temps de midi ont permis que s'installe sans trop de contraintes, une libre circulation des enfants, mais pas d'écrits là dessus dans le règlement donc....

Je suis pour cette libre circulation et je pense qu'il faut être couverts par les textes afin que les pratiques soient identiques au sein d'une école. Les enfants ne comprennent pas les règles si tous les adultes n'ont pas les mêmes. Certains maîtres se donnent le droit de laisser des enfants seuls pour qu'ils finissent leur travail.

La liberté gagnée un peu à la sauvage a aussi été permise par la présence d'aides éducateurs dans la classe. et par le besoin d'allées et venues des enfants pour les échanges et l'enseignement des langues.