L'hétérogénéité est le 4ème ingrédient que nous considérons comme nécessaire pour qu'un système devienne vivant, qu'un espace devienne éducatif.
Les langages créent des mondes, des espaces représentés. C'est la présence de ces mondes à conquérir, à jouir, à poursuivre, à étendre... qui provoque l'engagement de chacun dans les processus. Dans un même espace ces mondes n'existent que par la grande diversité des langages utilisés par chacun. Plus grande sera l'hétérogénéité, plus grandes seront les raisons de grandir.
Mais la nécessité de l'hétérogénéité a bien d'autres raisons : elle donne la durée, permet l'inscription du groupe dans son histoire et l'inscription de l'histoire de chacun dans l'histoire du groupe, elle substitue la complémentarité à la concurrence, elle induit l'organisation sociale....
Cette hétérogénéité, soit elle est imposée (classes uniques), soit elle va être le résultat d'un choix. Et chacun sait bien qu'un tel choix va à l'encontre de toutes les représentations encore admises.
18.01 : Sophie B. L'hétérogénéité ? parlez-m'en tiens !
20.01 : Sylvain. Réponse à Sophie : La réponse est d'ordre structurel (plan de travail, ceintures,...)
Sophie
Je m'épuise un peu à jongler de
semaines en semaines avec l'organisation de la classe. |
Sylvain Tu poses plusieurs questions auxquelles je ne peux pas répondre.. Je peux en revanche t’indiquer comment nous nous y prenons dans nos classes qui ont un fort caractère hétérogène et qui accueillent des enfants de profils identiques aux tiens. Concernant la prise en compte de cette hétérogénéité et de manière à en faire plus un atout qu’un handicap, nous avons fait le choix d’un emploi de l’outil « ceinture » tel qu’il a été pensé par Oury dans une école d’ailleurs pas très loin de la tienne mais il y a plusieurs dizaines d’années de ça. J’ai posé à la suite de ce message un document qui explique ce qu’il en est. Ce qui me semble central au regard de la problématique que tu soulèves est que d’une part chaque enfant sait ce qu’il doit faire tout en connaissant ce que l’école attend de lui. D’autre part, lors des moments collectifs, la priorité est donnée aux plus « petits », les enfants les moins avancés dans les ceintures. En même temps que la valorisation des réussites, une sorte de responsabilité est donnée aux nouveaux titulaires de ceintures, ce qui les conduit à laisser de la place aux plus petits afin de mieux les aider à grandir. Concernant les enfants qui « zonent » dans la classe, c’est plus l’outil plan de travail qui est mobilisé.. En début de semaine, chaque enfant détermine les activités à réaliser et s’il arrive qu’en fin de semaine le minimum demandé n’ait pas été fait, mon degré de guidance les concernant augmente et donc contraint leurs espaces de libertés dans le travail. L’intention est toujours la même, ce sera par cette frustration que le désir naîtra. Au sujet des enfants qui ne font pas ce qu’ils ont choisi (les messages Marelle par exemple), c’est une question qu’on se pose actuellement. On vient d’essayer d’inscrire ces projets dans les plans de travail mais on n’a pas d’effets à ce jour. Le problèmes des enfants qui gênent et se montrent irrespectueux n’est pas à mon avis du même domaine de préoccupations mais plutôt du statut de la Loi et de la sanction dans la classe. Mais ceci demande bien plus de développements… |