02.10 / Philippe R : J'ai bien galéré cet après-midi(...) Jean-Claude M : moi aussi... créer un atelier défouloir... Sophie B (...) un putching ball (...) Laurent B : ... ils feront du bruit ! donc faut pouvoir que ça se passe loin,(...) PhilippeR : (...) dois-je leur laisser du temps ou être strict ?
05.10 C'est quoi des "conneries ? Sophie B (...) La parole est tellement libérées (...) Fred M :ce genre de conneries et de réactions de l'adulte semble un incontournable Jean-Claude M,
Sylvain C : Institutionnaliser les classes
08.10 Vivian H. (...) rappeler à Anaïs que le lieu n'est pas très bien choisi pour parler de sa love story, certes très importante.
Mireille R : dessin libre pendant la réunion - Philippe R : L'atelier pusching ball est en place.
09.10 Ludo : (...) ça débloquait totalement et j'étais malheureux et je sentais que les enfants aussi(...) Comment faire pour qu'un enfant soit dans la classe quand dans sa tête, il y a suffisamment à faire ?
20.01.05 : Questions de Sophie - Réponse de Sylvain : Agir sur la structure (ou l'institution)
29.05.05 : Bérangère : Est-ce le Bordel ? "Oui mais mes collègues se plaignent que des enfants en profitent pour parler fort..."
Les réponses à Bérangère : Benjamin "J'ai l'impression que les enfants font plus de théâtre que de vrais boulots" . Hélène : ..." mais je flippe aussi de cette situation que je crée souvent avec mes élèves.". Christian R : "... les élèves ont besoin de cadres..." . Sylvain Face à de telles situations d'utilisation abusive des droits que possèdent des enfants dans le cadre de leurs activités scolaires, c'est le rapport à la loi qui est posé. Philippe L : Je n'ai jamais hésité à arrêter une réunion, ... Marc le canadien : "Si on était seul on pourrait supporter un certain chaos jusqu'à ce qu'il soit bénéfique mais...
01.06 : Daniel G : "Le pire c'est qu'en ce moment cela se passe plutôt bien..." d'où 3 questions.. - Mireille : "si nous refusons de leur donner de vrais cadres..."
02.06. Bérangère : ..."...je vais être beaucoup plus rigoureuse sur les sanctions"
02.06 Juliette G : Plutôt que des sanctions, aider les enfants à faire des liens 0
02.06 Bérangère : Rectificatif pour les sanctions (lapsus ?)
Philippe R (...) Bon, à part ça, j'ai bien galéré cet après-midi : beaucoup de bruit, des enfants qui pensaient plus à faire les cons qu'à être en activité. Grrrr , cette hétérogénéité en âges qui manque !!!! Car il me semble que s'ils n'étaient pas tous du même âge, ils feraient moins les cons entre eux. Ce n'est le cas que de 6 à 7 enfants, mais ça m'énerve et donc je m'enerve et donc ça casse l'ambiance saine et reposante nécessaire à ce type de fonctionnement.
Sophie
B : peut être mettre un putching ball dans l'atelier "faire
des conneries ou se défouler", je pense réellement que certain y verrait
du bon ...... Laurent B : (marteau avec des clous) Si cet atelier voit le jour, pour les enfants tu pourras aussi l'appeler bricolage, menuiserie, activités manuelles, fabrication de jouets... et c'est là dedans que j'ai vu en colo les enfants les plus "perturbateurs" faire le meilleur boulot ! (je mets les filles "hors catégorie" dans ce résultat parce que ce sont de trés loin les plus appliquées et propres dans les découpes et les assemblages) Ceci dit, s'il peuvent avec ces bouts de bois et ces pointes (et colle ! :)) se construire des bateaux, des cerfs volants, des avions, des voitures, des instruments de musique, ou des boomerangs,etc. c'est pas sur qu'ils soient trop chiants. Par contre, ils feront du bruit ! donc faut pouvoir que ça se passe loin, et pour ça il faut de la place. Je rêverais aussi d'avoir un truc comme ça à l'école, pour que je puisse moi aussi de temps en temps y passer mes nerfs et y laisser reposer quelques angoisses sans qu'aucun enfant n'en pâtisse, ce qui n'est sûrement pas toujours le cas ... Après, pouvoir là dedans y crier, y sauter partout, y frapper..., je me demande si cet atelier ne pourrait pas susciter des comportements d'enfants qui n'auraient pas forcément existés sans lui, comme un atelier "inventions mathématiques" qui va donner envie de créer et d'inventer des trucs en s'inspirant de ce que font les autres à l'atelier ? retour sommaire Philippe R - Nous avons un atelier "Observation de la langue/codage de la langue" qui est assez éloigné de la salle principale de la classe ; elle est en haut d'escaliers entre ma classe et celle de Annick. Les enfants qui sont là-bas sont loin de moi, je ne peux même pas les entendre. Là, certains en profitent à un moment donné et Annick n'hésite pas alors à me les renvoyer s'ils ne travaillent pas. Elle m'a demandé si elle faisait bien. Je lui ai dit que oui. Qu'en pensez-vous ? Je ne suis pas sûr de moi ; pourtant, je m'aperçois d'une évolution, et que, même aujourd'hui, certains enfants ont été en activité là-bas ; vu les questions qu'ils m'ont posées sur cet atelier et vu ce que certains ont voulu me montrer ; mais bon, ce n'était pas mes zigotos de service ; dois-je leur laisser du temps ou être strict ? Je pense qu'on arrivera au même résultat (indépendant de notre action car résultat davantage fonction de l'environnement) mais je ne sais pas si le temps pour y arriver sera plus court si je suis strict ou si je laisse faire; j'opte pour l'instant pour la première hypothèse. Mais ce soir, le multi-âge me hante la tête ... retour sommaire |
Sophie B - type de conneries qui m'énervent : Alors voilà : - concours de haricots auquel nous participons : on chahute autour des pots et deux ou trois tombent : reste plus qu'à replanter ! - un de nos jardiniers annonce que les premiers radis sont prêts : une bande d'allumés arrache en quelques secondes des dizaines de radis à l'état filaire et sans aucun état d'âme : j'arrache tout et n'importe quoi, l'essentiel étant que j'ai MON radis. - je rencontre quelques difficultés pour faire mon travail et si au lieu de demander de l'aide à un copain ou au maître... j'en profitais pour discuter de tout autre chose avec les copains : de préférence on échange sur des trucs qui font rire histoire de bien perturber la classe.... - je rends un travail bâclé, non relu : le contrat est rempli, le travail est fait, n'importe comment mais il est fait !!!
Et oui, il y a des jours plus ou moins faciles. Que l'on soit du 2ème ou 3ème type, ce genre de conneries et de réactions de l'adulte semble un incontournable... ;)) retour sommaire Nordine ( CM2 ) met un pain à Audrey ( CE2 ) devant l'ordinateur. Iman est le souffre-douleur de Meryem, Kamélya et Hafida depuis deux semaines. Vivien et Bryan se lancent du papier mouillé dans les toilettes. Des brevets sont régulièrement supprimés dans bingo. Vivien est une véritable puce sauteuse et il pertube assez souvent ses voisins. Renaud et Abdel nicassent beaucoup et ça m'agace un peu même s'ils sont plutôt actifs sur l'ensemble de la journée. L'attention n'est pas toujours très soutenue au moment de la réunion. Philippe R : Bah, je dirais que c'est lorsqu'ils font quelque chose que je ne supporte pas genre courir, zapper, se balader/errer (ne rien faire) - évidemment, l'enfant est peut-être en train de prendre des repères mais pas sûr ou plutôt j'en sais rien. En fait, je crois que la plupart du temps, c'est de la relation que chaque perturbateur engendre lorsqu'il me dérange et c'est sans doute fondamental pour lui ; le problème, c'est que je n'arrive pas à supporter car je n'arrive pas à me dire que c'est positif. retour sommaire |
Sylvain C - Juste quelques lignes quant à cette idée de ces enfants qui me dérangent, moi en tant qu’enseignant et adulte de la classe. Il me semble qu’il ne s’agit pas du facteur hétérogénéité … nous sommes plutôt ici confrontés à tout autre chose, à savoir le fait de prendre de plein fouet l’ensemble des relations que libèrent nos classes coopératives, relations qui sont optimisées par le retrait de l’enseignant via les contraintes de la complexité. Dans le même sens, il me semble aussi qu’une telle classe épurée de toutes les barrières de la scolastique favorise fortement l’émergence de phénomènes très humains tels que la séduction, l’agressivité, la manipulation, la domination, … C’est pourquoi il me paraît salutaire et donc pédagogique de penser des systèmes de médiations entre les acteurs de la classe afin que les relations à deux, prépondérantes dans nos classes, ne deviennent pas sclérosantes et inhibitrices. Le conseil, les messages clairs, les rendez-vous collectifs, les métiers, les ceintures, les équipes, les référents de ces équipes, la monnaie, les ateliers, le journal, Marelle, … représentent chacun des systèmes de médiations différents. Ils permettent l’installation de relations par l’intermédiaire des tiers et s’expriment par les « à propos de… » et « en tant que… » Ainsi, au lieu d’être en situation de face à face, les personnes sont mutuellement face à un objet (souvent symbolique et immatériel) autre qu’eux-mêmes et en ce sens non dépendant et libérateur. Et ce qui est valable pour les enfants l’est aussi pour moi en tant qu’adulte d’autant plus que nombreuses sont les situations où notre inconscient nous joue des tours, ne serait-ce qu’à travers les transferts dont on est la cible ou ce que l’on projette sur certains enfants qui nous rappellent au combien d’autres rencontres. C’est pourquoi il est à mon sens important que nos classes soient institutionnalisées, non pas pour en faire des machines autosuffisantes et rigides mais plutôt pour qu’elles deviennent des lieux où la force des rencontres interpersonnelles n’aille pas à l’encontre de son développement et sa fécondité. |
Pour ma part, je ne peux pas me permettre un
fonctionnement trop libre dans ma classe sous peine de révolution dans le
village (déjà que là tout le monde croit que j'anime une colonie de
vacances...) |
L'an dernier avec les CE1 j'avais institué le "dessin libre avec stylo noir imposé"-;))...(format A5, avec support chemise car notre budget ne permettait pas l'achat de 20 bloc notes à 1,50 E) pendant la réunion et cela (en plus du fait que le dessin en noir et blanc est très intéressant et que les enfants aiment beaucoup cette activité) créait le calme et n'empêchait pas la plupart des enfants de participer lorsqu'ils le voulaient. Pour les présentations rares étaient ceux qui ne participaient pas. Cette année, avec les CP pour l'instant je supporte qu'ils triturent leurs chaussures (un peu) mais je verrai où replacer l'activité dessin stylo, je ne suis pas sûre de le refaire pendant la réunion ... |
Philippe R
Aujourd'hui, j'ai fermé l'atelier dessin (mais pas le coin peinture). Et oui ! Je n'ai pas supporté le bruit.
Du coup, j'en profiterai pour le réintroduire lorsqu'il y
aura une information à transformer ; ça risque d'être sous peu car ils
ont trouvé des bestioles dans le terreau qu'ils ont apporté pour planter
des graines d'haricots.
L'atelier Pushing ball a été véritablement mis en place
au même titre que les autres suite à une demande d'un enfant qui
rentrait de récréation ; je n'ai pas craqué, l'ai laissé aller avec un
camarade pour tenir le sac et ... j'ai bien fait :-) Yaouh ! Ils sont
revenus bien fatigués, juste 5 minutes après, et près à travailler !
|
Dans la classe, ça fait deux semaines que c'était n'importe quoi à mon
sens : Voila, C'est en vrac, mais ça fait du bien. |
Tu n'as pas à avoir honte de ton choix. Certains de tes élèves ont besoin
à retour sommaire - retour menu 3type T'as pas avoir honte Ludo, bien au contraire ! Quand je vois que aller courir dehors, se reposer sur la canapé à tout moment est devenu un fait établi, c'est déjà vachement bien. Alors, s'il faut remettre quelques croix pendant un petit moment, y a pas danger me semble-t-il. Au niveau de la réunion, elle n'est plus obligatoire à présent chez nous mais avec quelques règles définis ensemble : - lorsque l'on y va, on reste jusqu'à la fin (règle implicite puisque le lieu est différent) - si on décide de ne pas y aller, c'est parce qu'on a quelque chose à terminer et qu'on a déjà commencé. Au vue de la semaine écoulée, ça a l'air de fonctionner plutôt bien. Peut-être que la première règle permettrait à celui dont sa proposition n'a pas été accepté tout de suite de rester en réunion, et au final, de pouvoir aller tester les bateaux sur l'étang, non ?
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Sophie Réponse de Sylvain à droite
Je m'épuise un peu à jongler de
semaines en semaines avec l'organisation de la classe. |
Sylvain en réponse à Sophie à gauche ! Tu poses plusieurs questions auxquelles je ne peux pas répondre.. Je peux en revanche t’indiquer comment nous nous y prenons dans nos classes qui ont un fort caractère hétérogène et qui accueillent des enfants de profils identiques aux tiens. Concernant la prise en compte de cette hétérogénéité et de manière à en faire plus un atout qu’un handicap, nous avons fait le choix d’un emploi de l’outil « ceinture » tel qu’il a été pensé par Oury dans une école d’ailleurs pas très loin de la tienne mais il y a plusieurs dizaines d’années de ça. J’ai posé à la suite de ce message un document qui explique ce qu’il en est. Ce qui me semble central au regard de la problématique que tu soulèves est que d’une part chaque enfant sait ce qu’il doit faire tout en connaissant ce que l’école attend de lui. D’autre part, lors des moments collectifs, la priorité est donnée aux plus « petits », les enfants les moins avancés dans les ceintures. En même temps que la valorisation des réussites, une sorte de responsabilité est donnée aux nouveaux titulaires de ceintures, ce qui les conduit à laisser de la place aux plus petits afin de mieux les aider à grandir. Concernant les enfants qui « zonent » dans la classe, c’est plus l’outil plan de travail qui est mobilisé.. En début de semaine, chaque enfant détermine les activités à réaliser et s’il arrive qu’en fin de semaine le minimum demandé n’ait pas été fait, mon degré de guidance les concernant augmente et donc contraint leurs espaces de libertés dans le travail. L’intention est toujours la même, ce sera par cette frustration que le désir naîtra. Au sujet des enfants qui ne font pas ce qu’ils ont choisi (les messages Marelle par exemple), c’est une question qu’on se pose actuellement. On vient d’essayer d’inscrire ces projets dans les plans de travail mais on n’a pas d’effets à ce jour. Le problèmes des enfants qui gênent et se montrent irrespectueux n’est pas à mon avis du même domaine de préoccupations mais plutôt du statut de la Loi et de la sanction dans la classe. Mais ceci demande bien plus de développements… |
Cela fait plus d'un mois que 2 fois par semaine, pendant une demi-heure,
10 de mes élèves ( qui ont la ceinture de comportement adéquate),
préparent un spectacle de danse pour le samedi 4 juin, le fameux samedi
des parents, et ce, en toute autonomie,dans le préau, sans surveillance de
la part de'un adulte ( le préau étant au RDC et moi au premier étage).
en effet c'est plutôt le bordel,
je pense que ça va être une sacré
surprise quand tes élèves passerons les tests théâtre et danse des
évaluations ce2.
N'oublie pas Bérangère que ces
élèves ont besoin de cadres et que l'ordre est la condition de la
réussite sociale qui les fuit depuis qu'ils sont tous petits.
Il ne faut pas hésiter à mettre de
l'autoritaire là où il n'est même pas envisagé.
D'ailleurs obéir de temps en temps
n'a jamais fait de mal à personne.
Et ce qu'ils ne savent pas, ils le
méditeront dans le temps.
Les élèves ne peuvent pas tout
inventer, il faut les aider à grandir en leur montrant le chemin.
Ils sont trop démunis pour se
faire une idée précise de la réalité qu'il leur faudra affronter pour
réussir.
Un principe un peu trop oublié :
dans les milieux défavorisés on se
trompe souvent en pensant les aider en étant trop à l'écoute, en
agissant avec un peu trop de bienveillance.
les bons sentiments n'ont jamais
aidé à faire de la bonne pédagogie. Il faut donc placer la barre très
haut pour qu'ils aient une ambition qui permettra à certain de s'en
sortir. Et pour ça il faut de la rigueur et pas de concession.
Philippe L (réaction au "bordel") La PF n'a pas
réponse à tout et c'est bien comme cela. Elle permet d'ouvrir des portes
qui ne seraient jamais ouvertes autrement, nous en sommes tous persuadés
sinon nous ne serions pas là. Je suis d'accord
avec le point de vue de Sylvain. Je pense aussi que c'est là |
Benjamin (réponse à Bérangère)
C'est marrant, j'ai l'impression que
tu parles d'enfants que je connais :-) Voilà, j'ai l'impression en ce moment que les élèves ne font que danser Chez nous, cette semaine, les élèves ne font que de l'art plastique... et c'est tant mieux!! C'est l'époque de l'année, non, qui veut que les enfants se lancent dans des projets artistiques??!! et alors? moi je n'ai pas envie de culpabiliser de ne pas faire ceci ou cela parce que les élèves sont à fond dans autre chose....Ne vaut-il pas mieux faire que danser (un temps parmi tant d'autres sur l'année!!) et que ce soit un choix des enfants, un projet dans lequel ils s'investissent, que faire coute que coute des choses que, nous, et seulement nous, voulons faire?? Bon, c'est mon sentiment spontané, mais je flippe aussi de cette situation que je crée souvent avec mes élèves.
Oui, chez nous c'est le projet fresque....toujours.....2eme étape que je peux continuer de raconter: Cette semaine, tous les après midi, les classes deviennent des ateliers d'art. Les élèves sont répartis en groupes, chaque niveau est représenté dans chaque groupe. Nous recevons un groupe par atelier, pour travailler autour d'un artiste, et s'entrainer à réaliser à sa manière. Pour moi c'était Chaissac et Cragg, et jeudi c'est Miro. Jeudi soir, on va leur demander de choisir leur artiste préféré parmi leurs 3 essais, et nous referons des groupes pour la réalisation finale prévue vendredi. Et voilà des grands qui vont chercher les maternelles par la main pour les aider à grimper les marches, voilà des groupes d'enfants agés de 3 à 11 ans qui coopèrent, pinceaux à la main, pour faire une oeuvre "qui déchire", voilà des élèves qui discutent art à la récré, genre :"et toi, tu fais quoi en ce moment? ah, moi, je m'exerce à Mondrian....ah! moi c'est avec pollock que je travaille....", et les parents: "c'est qui Pollock?.....".....et voilà des oeuvres de toutes sortes qui commencent à orner les murs, l'école qui s'ouvrent et les classes qui se mélangent....ENFIN!!!!! et ça au prix de nombreuses négociations, je peux vous le dire!!!!comme quoi ça sert d'insister....Et les gamins sont ravis, et motivés, de consacrer la semaine à ça, au point qu'on se demande si l'année prochaine, ça ne vaudrait pas la peine de se bloquer 2 ou 3 semaines à thème.... à suivre! Eneignant
à l'école Balard avec des enfants de profil semblable, ce sont des
situations que nous rencontrons bien évidemment.
Une institution est une organisation symbolique de l'organisation du
groupe, qui lui est ontologiquement dépendante et ne peut évoluer qu'en
fonction de l'intérêt que les agents y porteront. |
Daniel G (réaction au "bordel") Je pense que les
questions de Bérangère sont de vraies questions et on ne peut pas les
balayer simplement en la rassurant (même si le faire est bien), en les
relativisant (fin d'année, fatigue du moment) ou en restant sur "C'est
nous qui avons raison." (ils ne sont pas habitués ; on est dans un
contexte politique/médiatique pas favorable)
Autres réactions à propos du "bordel" retour sommaire - retour menu 3type
L'atelier danse se termine vendredi car samedi, c'est le grand jour! |
Oui en effet et ce contexte socio/pol/média... nous ne le
changerons pas |
Je vous soumets
un conseil qui me vient de mon inspecteur, qui est favorable à une
éducation "vivante", mais qui m'a inspecté comme un autre, pour me
noter.... |
Bérangère Rectificatif pour les sanctions !!
Je m'explique: |
Jenvier 2006 : Laurent L : Je ne suis pas satisfait du grand conseil (des enfants ne sont pas concernés, pas concentrés....)
|
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Laurent L
Je propose un sujet : "le grand
conseil ".
Je suis insatisfait par rapport au
fonctionnement de mon grand conseil. Je le décris. Tout au long de la
semaine les élèves déposent dans les boîtes "je présente", "je propose",
"Quand tu m'as fait ça, ça m'a fait ça", des petits papiers. Ces papiers
sont alors recopiés le jeudi par les deux co présidents sur le "cahier
du grand conseil".
Les conseils de classe et d'école sont des lieux
d'apprentissage de la citoyenneté;
Mais avant tout aussi le vivre ensemble est régi par
des lois dans l'école plus des règles dans la classe auxquelles
personnes ne peut se dérober sous "peine" de sanctions ... comme dans
la vie.
Cela suppose que les enfants ont des droits en plus des
droits fondamentaux bien sûr.
S'il y a des activités à choisir, des activités en
autonomie, cela suppose un degré de responsabilité, un degré de
confiance mutuelle...
Le foot à la récréation n'est pas un droit,... alors la
règle est le respect des règles et de l'arbitre. Sinon rien ne
t'empêche d'interdire le foot à celui qui ne respecte pas...
(exclusion pendant une semaine)...
Moi j'ai des CP/CE1 et je fais des réunions et non
plus des conseils. A l'intérieur de la réunion il y a : "qui a
quelque chose à raconter", "qui à quelque chose à présenter", "qui a
une proposition" et les critiques et félicitations + les ceintures
de comportement. Les élèves ne sont pas obligés de participer aux
réunions mais dans ce cas ils sont à une place et ne doivent pas
déranger. En fait la plupart viennent à l'espace réunions , ils
aiment beaucoup, et seuls les gêneurs sont renvoyés à leur place par
le responsable de la réunion.
En rapport avec les lois, s'il va de soi qu'il ne
faut pas confondre lois et règles de vie de la classe, pour ma part
je fais valoir que le respect de la tranquillité de chacun est un
droit pour tous et s'il y a plusieurs avertissements sur le
comportement, je note une loi non respectée.
A 5 lois les droits sont retirés pour une semaine.
Plus le droit de se déplacer seul, plus le droit de faire les
ateliers sans la présence de l'adulte...
Cela dit, tu auras toujours les récalcitrants ou des
enfants très perturbés imperméables à toute règle de vie
collective (apparemment ce sont des enfants difficiles aussi dans
ton école ?) mais bon il faut savoir que cela ne se fait pas en un
jour.
Moi cette année je suis un
peu étonnée par l'attitude extrêmement éclatée des élèves (alors
que je les avais en CP, qu'ils connaissent le
fonctionnement de la classe, que nous le gérons ensemble). En effet
ils sont encore vraiment dans l'égocentrisme, et ne se sentent
pas tous, loin de là, concernés par ce que font leurs pairs, ce que
peut leur apporter la vie de la classe, la coopération. Ils sont
très agités, bavards (mais pas dans le bon sens, ils se croient
toujours en récréation... bonjour l'ambiance de la classe...). C'est
la première année que je vois ça !
Donc "gérer" pour moi revient beaucoup à rappeler à
tous moments les règles et les lois... et donc à "ramer" beaucoup.
|
Claire : réponse à Laurent L
Peut-être que tes élèves ne posent
pas de questions à la fin des exposés parce qu'ils n'ont pas été habitués
à le faire (mais je me trompe peut-être...).
C'est évident qu'ils n'ont pas
l'habitude. Je suis bien d'accord avec toi. Rester dans les propos de
l'échange et aller plus loin dans les débats sont des compétences qu'ils
n'ont pas travaillé et qui leur font cruellement défaut. Comment me positionner par rapport au groupe ?
J'ai parfois l'impression d'être pris dans une
"marée noire"... Ils viennent continuellement me voir pour des petits
problèmes qui ne sont jamais résolus. Je pense au problème des wc par
exemple. Je leur explique que le problème a été abordé en grand conseil
depuis le début de l'année, une décision a été prise mais elle n'est pas
appliquée. Je leur explique que pour ce problème je ne détiens pas la
solution. Y a-t-il une solution ? Bien sûr que je suis passé par cette étape (et je n'en suis jamais réellement sorti), je trouverais même suspect d'un point de vue humain de ne pas l'avoir vécu. On peut difficilement attendre des enfants ce que des adultes n'arrivent pas encore à faire et le propre de l'école et justement de proposer aux enfants du temps qui va leur permettre de développer une famille d'attitudes que nous souhaitons développer. Tu soulèves différentes résistances et je ne pourrai pas les étudier toutes.
Au sujet des petits différends que les enfants font remonter au conseil, nous faisons référence à un élément de la culture de classe qu'est le "message clair." Avant d'avoir le droit d'en parler devant tout le monte (et de demander implicitement l'attention et l'intérêt de tous quitte à prendre du temps sur d'autres questions motivant un panel d'enfants plus large), chacun d'entre nous doit d'abord avoir essayé le message clair. Celui qui ressent une souffrance (ou un problème) demande à celui qu'il désigne comme en étant la source d'accepter un message clair. Les deux personnes s'isolent et se regardent. Le demandeur exprime alors deux éléments : - ce qui s'est passé (d'un point de vue factuel) - ce que cela a provoqué en terme d'émotion ou de sentiment ("ce que ça t'a fait dans le cœur" comme expliquent les enfants) La personne à qui s'adresse le message clair prend alors la parole et dit s'il a compris, peut éventuellement proposer une réparation (ce qui n'est pas obligatoire). Si le demandeur ne s'estime pas apaisé, il a alors la possibilité d'en parler au conseil. Sinon, le différend ne va pas plus loin. Des étudiants qui se sont intéressés à l'impact de cet outil sur les conflits ont pu mesurer qu'environ 3/4 d'entre eux trouvaient réponse équitable. Ils ont aussi montré que celui qui s'identifiait comme la victime profitait de ce moment comme un soulagement et que celui qui était désigné comme persécuteur prenait réellement conscience de l'impact émotionnel d'une action que très souvent il jugeait bénigne.
Quand un problème concernant tout le monde est abordé lors du conseil, la discussion tend à se terminer par une prise de décision. Celle-ci est alors relue en entame du conseil suivant et l'on s'interroge sur sa pertinence. Elle peut alors être validée, modifiée ou abrogée. S'il s'avère qu'elle n'a pas été respectée, le conseil a pouvoir de poser une sanction qui se traduit toujours par la privation de l'exercice d'un droit. En occurrence, pour les histoires de foot (fréquentes dans notre quartier de La Paillade), c'est arrivé bien souvent que cela donne lieu à des interdictions de jouer au foot pendant une semaine ou plusieurs, pour un, plusieurs, ou tous les membres de la classe. Je crois que le fait de poser une loi n'est que le début de notre travail autour de l'apprentissage de la limite sociale. Cet apprentissage est d'autant plus important que c'est souvent à partir de lui que tout le reste va pouvoir se construire et que des langages vont réellement pouvoir se construire. C'est en tout cas une option salutaire avec les enfants que nous accueillons. Laurent L Je leur propose diverses situations qui donnent lieu à des jeux de rôles dans lesquels les enfants s'entraînent à formuler le message clair.
Pourrais tu présenter
plus précisement ces diverses solutions ? retour sommaire - retour sommaire 2006 Réponse de Laurent B les élèves en question n'assument pas du tout leur responsabilité et passent leur temps à revoyer la remarque sur les autres "Toi aussi tu parles !". Résultat les élèves se revoyent le problème comme une patate chaude et le problème n'est pas réglé ! Ils ne reconnaissent pas leur "tord". "Non c'est pas vrai c'est pas moi !". > Je trouve ça aussi assez déconcertant. Nous avons convenu cette année qu'il est interdit de ne parler que des autres lorsque la parole est donnée sur un sujet précis ('t"as pas le droit de dire oui mais toi aussi") On répond d'abors si on comprend ce qui est exprimé (actes, sentiments, émotions) et on discute ) ârtir de ça. J'ai proposé cette règle, qui comme beaucoup de chose que je propose, a été acceptée. Mais ils s'en servent plus que la plupart des trucs qu'ils ont pu accepter ainsi. Bref, y'a au une règle chez nous pour éviter ça. On s'en sert encore mais de moins en moins. Je peux imaginer qu'elle sera oubliée lorsque nous n'en aurons plus besoin.
> > Ils ont beaucoup de mal pour
rebondir et poser des questions. Lors des présentations au cours du
grand conseil il > > Certains élèves ont énormément de mal à rester dans les propos de l'échange. Il y a une présentation sur un fossile par exemple et au moment de poser des questions patatra :"Moi aussi j'ai vu des fossiles à la télé !" une remarque qui coupe court et qui tombe à plat. > Faut peut être voir, pas sur. Ca tombe à plat pour quoi ? pour qui ? Au moins, y'en a un autre (celui qui a la télé !) pour qui ça tombe pas ! Le propre d'un propos (j'ai pas fais exprès ) n'est il pas aussi de dériver un peu ? Le "propos de l'échange" est peut être plus large qu'on ne l'avait vu au départ et il va peut être déboucher sur quelque chose d'encore plus intéressant...ou pas. J'ai les mêmes questions. Leurs échanges sont souvent surprenants et quand c'est vraiment la leur, de réunion, ils se disent des trucs qui les intéressent vraiment. Que se passe t'il si on laisse faire ça. Ca fait un peu de peine au début pour celui qui était arrivé avec son fossile et qui se voit privé de la "vedette" . Au début, et même après bien sur (c'est con ce que je dis ) ce qui est important c'est qu'ils (les enfants) soient valorisés. Ils ont envie d'être au centre comme s'ils étaient plus importants que les fossiles. Et puis peut être que quand ça sera fait, qu'ils auront tous pu briller une fois ou deux et qu'ils se (re)connaîtront mieux, ils verront mieux le propos ?
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Sylvain Le président du jour Il se trouve que la vie coopérative de la classe s’appuie sur une série d’éléments du contrat de vie de classe qui garantissent la sécurité, le respect et la mise en confiance de chacun. Ces lois, règles de vie et codes de conduite font régulièrement l’objet d’études de la part du conseil de classe et tout un chacun sait s’y référer quand il en éprouve le besoin. Or ce n’est pas parce qu’une règle est écrite, même si elle a été proposée, discutée, votée et parfois comprise et signée, qu’elle va automatiquement être respectée par tous les membres de la communauté pour qui elle existe. Je crois même que le réel travail d’apprentissage de la loi sociale, de sa portée et des limites qu’elle pose, commence à partir du moment où elle a été écrite. Il est tout à fait judicieux de penser que c’est à l’adulte de la classe qu’incombe cette fonction de rappel de la règle. Le plus souvent, cela évite contestations, interprétations et indulgences pour les copains mais pas pour les mal-aimés. Et pourtant, … L’enseignant de la classe est une personne tout aussi faillible que n’importe quel enfant et l’on sait combien les erreurs d’interprétation de l’adulte peuvent engendrer des sentiments d’injustices chez les enfants. Les plus souvent, tout du moins pour les enfants les plus dégourdis dans la classe, l’enseignant est le principal référent pour les problèmes rencontrés. On imagine mal comment un enfant ne reconnaissant pas les phrases minimales ou se trouvant devant un problème informatique insoluble pour lui va bien pouvoir poursuivre son activité sans l’aide de l’adulte. Pendant les moments de travaux personnels, il est donc utile que l’enseignant soit disponible pour aider à l’évolution des activités dans lesquelles les enfants se sont engagés. Du fait que le don d’ubiquité ne fait pas encore partie de la formation IUFM, nous nous trouvons souvent en train de gérer deux types de demandes : celle concernant le respect des petites règles de fonctionnement coopératif et celles autour des activités et apprentissages en cours. La solution pourrait être de réduire la part de liberté des enfants dans la classe mais on voit bien combien celle-ci contribue pleinement à l’exercice de la coopération et à l’aboutissement des projets de chacun.
C’est avec toutes ces interrogations que je me suis présenté il y a environ deux ans au sein du conseil de la classe unique dans laquelle je travaille. Je demandais que l’on trouve une solution pour me permettre d’être plus disponible auprès des enfants qui en ont le besoin pour leurs activités. Et c’est ainsi que progressivement, la fonction de « président du jour » s’est construite pour en arriver aujourd’hui au fonctionnement que je vais détailler.
A la fin du bilan météo de journée, le président du jour choisit parmi les enfants volontaires ayant le moins dérangé celui qui va lui succéder. Le lendemain, son prénom est écrit sur une affichette prévue à cet effet. Il préside tous les moments de réunion de la journée : Quoi de neuf, réunion, conseil, choix de textes, présentations, bilan météo. Quand il le juge nécessaire, il s’occupe aussi de modifier le « code du bruit dans la classe », celui qui permet de travailler dans un calme relatif permettant les concentrations. Il peut éventuellement noter sur une feuille les gênes provoquées par certains. Le soir, après le bilan de journée et avant le choix du prochain président, les enfants de la classe sont amenés à donner leur avis sur la manière dont le président du jour a fait vivre cette fonction : a-t-il rappelé les règles quand il le fallait ou s’est-il contenté de vaquer à ses activités ? a-t-il pu aider les enfants qui en avaient besoin ou ne s’est-il intéressé qu’à ses copains ? A-t-il crié pour se faire respecter ou s’est-il référé aux institutions de la classe ? … C’est souvent lors de cette discussion qu’une sorte de déontologie du président du jour apparaît et se construit. Les quelques enfants qui, à plusieurs reprises, n’ont pas tenu compte de ce qui se disait lors de ces moments peuvent se retrouver mal à l’aise lorsqu’il est question de s’en expliquer et ne se proposent pas ou ne sont pas forcément choisis immédiatement pour reprendre cette fonction. Il va de pair avec cette fonction que parfois rien ne tourne comme il le faudrait. Mais qu’importe ? Dans ces cas, en tant qu’enseignant, je peux demander à reprendre l’animation de la classe au détriment de ma disponibilité. Mais ce n’est que temporaire. Certains enfants ne souhaitent plus être président parce qu’ils se sont aperçus que cela entravait la portée de leur travail. D’autres ne se donnent plus le droit de le devenir parce qu’ils ne sont pas arrivés plusieurs fois à rappeler certaines règles auprès de leurs copains ou ont beaucoup de mal à s’interdire de faire le petit chef dans la classe. Certains en revanche ont pu disposer d’une place qui a montré une facette positive de leur personne, qui a pu contribuer à les faire sortir d’une réserve personnelle nocive à leur engagement dans diverses activités ou divers lieux de parole et de décision. D’autres enfin arrivent très bien à concilier la présidence de la classe et la gestion des projets qu’ils souhaitent mener. En ce qui me concerne, j’ai adopté le réflexe de ne plus m’occuper de ce qui est du ressort du fonctionnement de la classe et de renvoyer au président ou au conseil toutes les demandes m’étant faites à ce sujet. Les enfants président du jour savent toutefois que je peux à tout moment les aider ou répondre à leurs demandes. Je peux donc accorder toute mon attention aux groupes que je suis ou aux enfants qui viennent me trouver pour les aider à débloquer certains nœuds de problèmes.
Voici donc une nouvelle institution coopérative dans la classe, au service du développement des activités, qui se trouve être le terrain d’une foule d’apprentissages, dont la principale caractéristique est son humanité, avec toutes les surprises et aventures que cela génère…
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