Juliette
Je vous soumets un conseil qui me vient de mon inspecteur, qui est
favorable à une éducation "vivante", mais qui m'a inspecté comme un autre,
pour me noter....
Il m'a demandé ce que je répondrais à un IG (ou à un IEN, j'ai pensé!) qui
ne s'esbaudirait pas devant "les projets foisonnants"...et "les élèves
passionnés",mais qui demanderait des comptes par rapport aux compétences
de fin de cycle : je lui ai parlé des compétences transversales, qui
consistent à choisir, à construire sa personnalité autour de références et
de référents culturels communs aux trois cycles, et plein de choses
encore, et il m'a répondu que ce n'était pas suffisant.
Il m'a donc suggéré de prendre des moments, avec les élèves, (après les
avoir pris avec les enseignantes des autres cyles pour se construire des
progressions dans les compétences de fin de cyle -de tous les domaines-,
bien entendu....) pour expliciter les compétences mises en jeu dans les
projets, avant et/ou après les projets, et de nous en fixer deux ou 5 ou x
"évaluables" par projets, et de s'en servir pour lire et guider les
foisonnements des élèves, compétences que sa stagiaire inspectrice a
comparées au goulot d'étranglement d'un sablier... au début, le projet
foisonne de direction, et à la fin, sa réalisation a aussi une grande
ampleur ; mais au niveau institutionnel, le projet permet d'activer et
d'évaluer seulement qqs compétences, qui gagneraient à être connues...
Il semble que ce soit une manière de procéder qui nous légitimerait tant
vis à vis des parents, de l'institution et de nos élèves que de nous
mêmes. Je vais tenter de voir si ça arrive à rompre la quadrature du
cercle qu'est pour moi l'évaluation des projets... ça veut quand même dire
construire des grilles de progression sur les compétences de fin de cycle
dans beaucoup de domaines, dis-donc ça !
Suivant son conseil, nous on va en choisir 3 ( en plus du français et des
maths) et s'y tenir, genre "le protocole expérimental en sciences", "la
représentation du temps et du lieu", en espérant que ça va servir à
tous...
et je suppose que dans chaque projet il sera bon de trouver des éléments
du "vivre ensemble"....
là où je veux en venir, rapport à Bérengère et ses loulous danseurs, c'est
qu'au lieu de te proposer de trouver des bonnes sanctions, tu pourrais
te proposer de bien clarifier avec eux avant les compétences du programmme
qu'ils vont travailler, et choisir ensemble celles sur lequelles tu les
évalueras :
tu leur montre qu'ils travaillent plus de 10 compétences
tu en choisis 3 ou 4, dont la moitié sont du ressort de la citoyenneté,
histoire de bien montrer ce qui compte pour toi...
ça me semble un bon compromis entre tes devoirs de pédagogue et tes
besoins de liberté...
enfin, je dis ça, mais je merdouille dans mon projet théâtre, et je n'ai
pas eu le courage de me décortiquer les programmes, mais cet été je
le fais, parce que mon inspecteur m'a dit que sans ça, j'allais me
noyer dans la pédagogie de projet, et je ressens bien un besoin de
clarification de mon travail par rapport à l'institution :
je dois rendre des comptes aux élèves et à leurs parents, et ces comptes
doivent être faits "programme sur table"....
Donc Bérangère, au lieu de repartir vers des horizons-sanctions qui te
blesseront plus qu'eux, trouve-toi des chemins de compromis entre
l'institution et eux qui te"professionnaliseront" à ton propre regard...
et qui pourront même aider les enfants à faire le lien entre la société (=
les programmes) et leur Bérangère à eux!
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