On pourrait aussi mettre comme titre "La parentalité"comme droit qui devrait être revendiqué par les parents ! Il est impossible de concevoir la construction de l'enfant en tant que personne et citoyen en éliminant le parent ! De même qu'il est impossible d'évincer du fonctionnement de l'école le parent, premier éducateur de l'enfant et de surcroît citoyen. Sans lui, éducation et démocratie perdent leur sens.
Si l'on cessait de considérer le parent comme un problème mais qu'on le pense comme élément important d'une problématique où il doit être aussi acteur ? Peut-être peut-il devenir aussi a contrario le meilleur allié d'une transformation de l'école à laquelle alors il participerait et qu'il assumerait aussi.
2004/2005 - 2005/2006
20.09 Fred : Pour établir la confiance, organiser le dialogue.
09.10 Philippe R : On essaye de faire rentrer les parents dans l'école
Daniel G : il y a ce qui est né à l'occasion de cette mobilisation : une formidable coopération parents-enseignants.
Laurent O : Nous avons ouvert les conseils d'école à tous les parents qui le souhaitaient
Philippe R : Présence régulière d'UN parent dans la classe.
Isabelle : LA parente dont parle Philippe : à partir du moment où certains parents se sont aperçus que j'étais la seule à continuer à venir à l'école,....
Fred Voici pour info, remarques et critiques le courrier que j'ai fait passé aux familles pour la rentrée et l'organisation que je pense mettre en place.
Juliette G (en réaction mess de Philippe à droite) Je pense comme toi que l'ouverture aux parents est une des clés fondatrices de notre façon de faire, sans compter qu'on ne pourra pas sauter cette étape;
les caractéristiques de notre image d'instit qui cherche et qui bosse, "et ben je vais m'inquiéter des résultats en sixième des anciens élèves... aller écouter les parents qui ont des enfants en difficulté en sixième, que l'instit n'as pas complètement sorti des ronces (et des ornières de cette maudite orthographe) et qui la vilipendent, cette instit qui ne fait pas de dictées, sans reconnaître que leur gamin a fait des progrès, ne serait-ce que dans le désir, dans son rapport au savoir..." et là, les parents se reprennent à douter, il faut bien qu'il y ait une erreur, soit c'était mon enseignant qui était dans le faux ("mais alors, on apprenait trop?") soit c'est celle que j'ai en face, pour ma fille... et c'est là qu'il faut argumenter pied à pied, et que sous prétexte d'avoir été élève, les parents ne reconnaissent pas toujours notre professionnalisme... retour début - retour menu 3type
Depuis une semaine, dans notre école,
nous nous battons, enseignants et parents réunis, contre une fermeture de
classe non justifiée : grève, occupation des locaux, manifestations,
pression sur les élus, etc... Il ne manque rien pour essayer de faire plier
l'Institution. Et pour l'instant, face à nous, on entend sans entendre, on
reçoit sans recevoir, on parle pour parler, et on attend les vacances, que
la mobilisation s'arrête. C'est mal parti, quoi.
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Philippe R Nous à St Sorlin où on essaye de faire entrer le maximum de parents dans l'école mais où on sent quelques réticences (municipalité mais aussi certains parents - très minoritaires - qui considèrent l'école trop ouverte ! ; et aussi, malgré toute notre volonté, réticences encore pour certains par rapport sans doute à l'image que leur renvoie l'école de manière générale). L'année dernière, j'avais essayé de faire fusionner la biliothèque municipale avec le CDI : presque réussi mais certains ont freiné des 4 mains ! (notamment la femme du gérant de la bibliothèque municipale, qui a convaincu son mari de freiner ! De quoi elle se mêle celle-là !!!). Y a réellement un potentiel à l'école qui pourrait être exploité par les villageois (liaison permanente internet, nombreux ordinateurs, grande salle, ordinateur relié à une TV). Je garde ton idée de club informatique sous le coude ; dès que j'ai une occasion de la suggérer ...
Ce soir, j'avais la réunion de parents et j'ai commencé par leur annoncer mon projet avec eux : des réunions plus informelles que ce soir tous les 1er et 3ème vendredi de chaque moi ! Suite à une discussion générale (axé davantage d'ailleurs sur leur rôle à la maison et à l'école) dans la salle où on fait nos réunions, on s'est rendu dans la classe où j'avais sorti quelques outils, la recherche mathématique de Nicolas, mis quelques logiciels sur les ordis, etc. Discussions à bâtons rompus autour de tables, dans des ateliers puis échanges plus pointus autour de la poésie au cours desquels je me suis rendu compte que les parents, de manière générale, seraient bien prêt à abonder dans notre sens voire aller encore plus loin. Certains suggéraient de ne pas réciter des poésies mais de les lire simplement. Je leur dis que j'irais volontiers dans ce sens mais que l'Education Nationale tenait à ce que les enfants récitent des poésies pour travailler la mémoire. J'ai été assez prudent car je savais que les parents d'une fille de la classe, présents tous les deux, et qui écoutaient, n'allaient pas du tout être de cet avis. D'ailleurs, ça n'a pas raté puisqu'ils ont dit juste ensuite que c'était important et qu'il fallait le conserver (récitation de poésie). Mais, j'ai trouvé les parents très positifs ; j'ai même senti ces parents en question -le père est militaire- commencer à évoluer en remettant en cause ce qu'ils ont connu, en évoquant le plaisir, le désir ... Ce qui les impressionne, je crois, c'est la richesse de l'environnement, les activités multiples et des tous petits détails (dès fois, un seul!) qu'ils perçoivent et dont ils se rendent compte qu'on les connaît, qu'on les maîtrise et qu'on sait pourquoi on les a mis en place. Ils partent ainsi rassurés sans forcément avoir compris grand chose mais en pensant qu'ils ont un professionnel devant eux (une pensée tout à fait subjective mais rassurante/apaisante pour moi).
Ceux qui viendront lors des prochaines réunions seront ceux qui voudront mieux comprendre ; mais vouloir mieux comprendre, c'est déjà adhérer, non ? Bref, je suis très optimiste pour la suite et je pense que cette idée de réunion toutes les 2 semaines (plutôt que réunion, on pourrait dire échanges avec les parents jusqu'à 19h maxi le vendredi 1 fois sur 2) devrait être profitable à tous les niveaux y compris au niveau des enfants (effet indirect).
Autre chose qui, il me semble, marche pas mal au niveau de l'image qu'on renvoie aux parents : leur faire passer l'image qu'on travaille beaucoup (choix et tri de logiciels éducatifs ou site Internet pour les enfants, atelier électricité à la maison pour tester le matériel qu'on met à disposition des enfants ensuite) et, ce qui peut leur paraître paradoxal mais peut-être preuve aussi d'un certain professionnalisme à leurs yeux, leur dire qu'on est en recherche permanente, qu'on est sûr de rien, qu'on modifie souvent pour tenter d'améliorer les choses, qu'on leur demande leur avis, qu'on rencontre d'autres instits pour trouver des solutions etc etc.
Même si on voit que dans quelques cas, on serait plus efficace si on était un peu plus fainéant (cela éviterait des mises en places d'outils/pratiques compliqués), l'image a donner doit être celle d'un instit passionné qui travaille beaucoup. Ca les rassure énormément. L'image n'est certainement pas totalement fausse mais je l'entretiens consciemment auprès des parents. C'est un sacré garde fou. |
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Dans notre école, nous avons vécu une
situation un peu comparable suite à deux fermetures, deux années de suite,
afin de laisser à la directrice de l'école d'à côté ... une pleine décharge,
tandis que j'avais accepté de faire fonction de direction. - nous n'avons jamais appliqué la fermeture de nos grille,s nous comptons beaucoup sur le cordon "des mères" devant l'école qui est très efficace,
- Nous avons ouvert les conseils
d'école à tous les parents qui le souhaitaient |
Philippe R Mme Montagnier passe des demi-journées complètes avec nous. Evidemment, quelques parents lui ont fait remarqué qu'elle passait beaucoup de temps à l'école et visiblement ça les dérangeait. Je la laisse préciser les détails qui sont toujours être intéressants pour tenter de s'imprégner du contexte.
Bref, avant hier, dernier jour d'école, on décide ensemble de stopper ces présences continues pour revenir à ce qui les a déclenché à savoir l'encadrement d'une activité précise (ça, les parents l'ont accepté par ... habitude). Nous projetons donc de trouver une activité l'après-midi mais pas toute l'après-midi. Ainsi, elle ne serait plus là le matin, ce qui tranquilisera sans doute quelques parents.
Grand grand dommage, car pour moi, c'était un réel PLUS bien mieux qu'un aide éducateur pris au hasard. Cette décision peut paraître comme un recul. Mais que faire ? Comme son fils est dans ma classe, sa présence peut paraître ambigue. Du coup, pour éviter de faire cafouiller cette entreprise voire même engendrer des problèmes relationnels, nous avons décidé de stopper cette présence continue .... momentanément ;-) Et oui, lorsque son fils ira dans la classe d'Annick l'année prochaine, sa présence dans ma classe devrait être mieux vécue. On verra.
Avez-vous des suggestions par rapport à cette problématique ? On a évidemment essayé et on continue de le faire, de faire entrer davantage de parents MAIS : - ils résistent ! ;-) - il ne faut pas non plus qu'il y en ait trop dans la classe en même temps. Cela dit, on peut faire un roulement - ceux qui ne peuvent pas - qui travaillent par exemple - peuvent continuer de mal le vivre - et puis, ce ne peut être n'importe qui. On pense à un papa qui aurait bien tendance à "utiliser" l'école et sa présence pour être davantage avec sa fille (parents séparés) - déjà plus ou moins fait via une activité qu'il a encadré). retour début - retour menu 3type - réaction de LA parente dont parle Philippe
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2005-2006Sophie : réunion de parents |
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Sophie Ce matin réunion
de parents |
Philippe R au sujet de la réunion avec les parents, c'est uniquement depuis le mois de janvier que je mets un thème (et que je fais un CR aussi) ; l'histoire d'avoir un fil conducteur ou du moins un truc pragmatique pour eux (en repartant, ils en savent ainsi davantage sur la classe ; ce qui n'était pas forcément le cas avant !) car l'essentiel est bien dans la discussion pour moi. Les parents m'apportent beaucoup même si je parle encore trop (mais, d'un côté, ça les met à l'aise) et eux se rendent compte petit à petit qu'ils peuvent tout dire. Concrètement, je passe un mot après chaque vacances où j'indique les dates de ces réunions (3 entre début janvier et le 17 février par exemple). Ils se rendent aussi compte que ce qui se passe dans la classe est réfléchie (alors que cela pourrait être très mal perçu de l'extérieur), que je suis prêt à tout remettre en cause, et que leurs dires sont aussi importants pour moi que ceux d'enseignants. Bref, ça me demande de passer du temps (en gros 2 bonnes heures 1 vendredi sur 2) mais, même si je n'ai pas attendu d'avoir des soucis pour le faire, je crois que c'est nécessaire ! |