2004-2005 - 2005-2006
12.09 Un des premiers thèmes abordés a été la réunion. On peut donc supposer que c'est un élément clef pour l'ensemble des colistiers, tout au moins dans les hypothèses de début de rentrée !
15-09 Il semble se dégager deux termes qui ne recouvrent pas forcément la même chose ni le même rôle dans la structure sans que cela ait été pour l'instant défini: La réunion et le conseil
23.09 Sophie B : (...) A partir de demain 2 réunions hebdomadaires sont programmées (...)
26.09 Laurent B : (...) 1er projet d'écriture : "envie d'écrire ...à notre maîtresse de l'année dernière" !!!
05.10 Philippe R : (...) Bref, c'est le moment de présentations qui leur plaît bien du moins beaucoup plus que celui d'organisation,(...)
La participation aux réunions est-elle obligatoire ?
08.10 Emmanuelle E : (...) une réunion en fin de journée qui est constituée uniquement de présentations(...)
11.01.05 Hélène : la prise de parole (ou de l'influence des loups garous) : Alors un gamin a proposé de ne plus demander la parole ... Suite de Ludo : laisser vivre la réunion. Chez Jean-Claude on continue à la demander (la parole). Chez Philippe R... D'abord des méthodes lourdes, puis ... "plus on lache, plus c'est dense" puis, "c'est le merdier mais rapproche les chaises" - Philippe L : Il était parfois nécessaire de revenir à la distribution de parole, mais Hypolite est le spécialiste de la non distribution ! Emmanuelle : Comment ne plus avoir à lever la main ?
12.01.05 Hélène : La position de l'enseignant dans la réunion - Jean-claude : La prise de parole.
11.02.05 Philippe R : Comment réguler la durée de la réunion ?
02.02 Emmanuelle : Comment ne plus avoir à lever la main ? Mireille Je ne vois pas pourquoi
22.06 Corinne : Je me lance... par le quoi de neuf... pendant 15 minute je ne parle plus
22.06 Philippe R : Un truc pour la prise de parole : c'est celui qui a la parole qui donnera la parole
2006
Philippe Ruelen
Je sors de notre réunion, et c'était une catastrophe.
Premier conseil d'enfant à Curie
aujourd'hui : c'était intense. |
Bérangère Labalette
Pour se
remettre dans le bain, j'ai
commencé à instaurer 4 réunions ou rendez-vous de présentation par jour
(
de 30 mns chacune) pendant la première semaine, histoire de redonner une
cohésion au groupe, de pouvoir remplir le tableau des projets, de présenter
quelque chose au groupe, bref, de se re-souder. |
Sophie Billard Classe de Cycle 3 A partir de demain 2 réunions hebdomadaires sont
programmées. retour début - retour menu 3type
Le "quoi de neuf" du matin qu'on appelle maintenant "la réunion" commence à comporter les rubriques habituelles: la cantine, le facteur, le mot du jour (un enfant de CE2 qui n'est pas encore "entré dans la lecture" à qui je demande de noter 4 mots par jour sur son reppertoire et de faire ensuite jouer la classe au "pendu" avec un de ces "mots à trous"1) , quelques présentations, le déroulement de la journée ... Ce matin, c'est peut être la 1ere fois que la parole a rebondie 6 ou 7 fois sans que j'ai eu à intervenir (pour dire un truc hyper intéressant comme râler pour qu'on s'écoute...). Et de ces échanges est arrivé la proposition d'une enfant, qui a intéressé également 3 autres enfants, leur 1er projet d'écriture : "envie d'écrire ...à notre maîtresse de l'année dernière" !!! On s'organise: ce sera possible de le faire lundi après midi pendant les ateliers (non permanents...) j'ai été étonné qu'il se dégage plus d'écoute et d'enthousiasme de cette proposition que de mes perches pour écrire des trucs dans le journal, ou des messages marelle... J'espère quand même qu'ils écriront un jour à d'autres personnes qu'aux instit... ça m'a un peu fait penser à l'année dernière où leur 1ere vraie décision avait été de remettre les tables que j'avais changées ... en frontal ! (avant de re-modifier ça ensuite) J'avais halluciné. Doit y avoir un genre de truc autour du fait de se rassurer, de d'abord repartir de là où on en est resté pour éventuellement ensuite aller plus loin... (remettre les tables, écrire pour la maîtresse, ...faire comme c'était avant que t'arrives !... ) j'avais presque oublié qu'ils étaient dans cette école, qu'ils se connaissaient et faisaient des choses avant que j'arrive... retour début - retour menu 3type
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Bruce Demaugé (en réponse à Sophie) Dans la pratique
> De : Sophie BILLARD une fois les
propositions votées et |
- l'un le matin (entre 9h45 et 10h15) - l'autre le soir (entre 16h et 16h30)
le premier appelé "réunion", le second "présentations".
On vient de décider de mélanger les 2 contenus pour faire 2 réunions dans lesquelles on pourra ainsi présenter des productions terminées, réciter des poésies, présenter des livres etc.
Et du coup pouvoir parler des messages arrivés le soir également car on a constaté qu'il n'y avait pas assez de temps pour certains de prendre connaissance de ces messages avant la réunion du matin. De ce point de vue, j'y voyais moi un avantage. Mais je crois que les enfants ne voyaient pas cet avantage là mais surtout la possibilité de pouvoir présenter (donc d'avoir une reconnaissance) le matin également. Bref, c'est le moment de présentations qui leur plaît bien du moins beaucoup plus que celui d'organisation, d'échanges sur des informations venus de l'extérieur (messages, journaux).
Bon, à part ça, j'ai bien galéré cette après-midi : beaucoup de bruit, des enfants qui pensaient plus à faire les cons qu'à être en activité. Grrrr , cette hétérogénéité en âges qui manque !!!! Car il me semble que s'ils n'étaient pas tous du même âge, ils feraient moins les cons entre eux.
Ce n'est le cas que de 6 à 7 enfants, mais ça m'enerve et donc je m'enerve et donc ça casse l'ambiance saine et reposante nécessaire à ce type de fonctionnement. retour début - retour menu 3type |
La participation aux réunions est-elle obligatoire ? (Patrick G)
Juliette G - On a discuté
de cette question à Belley cet été, et si j'ai bien compris Sylvain C - Il me semble qu'à Belley nous avons bien avancé quant à cette idée. Ce n'est pas la participation au conseil qui est obligatoire mais plutôt l'acceptation des décisions qui pourraient éventuellement se prendre en mon absence lors de ces moments de vie du groupe.
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Pour l'instant je n'ai mis en place qu'une réunion en fin de journée qui est constituée uniquement de présentations d'exposé, d'article de crea math, de dessin , de création de jeu de société.
Le
problème que je rencontre c'est que tout le monde n'est pas très concentré
sur ce que le copain raconte, ils sont plutôt calme mais font autre chose et
quand je leur signifie que ça serait sympa d'écouter il s me répondent mais
j'écoute! |
Hélène : La prise de parole J'ai commencé à me poser la question de la prise de parole.....en jouant au loups-garous!!! (comme quoi on ne soupçonne pas l'étendue des apports de ce jeu...). Jusque là, mes gamins levaient le doigt pour parler pendant le jour et accuser les autres. Et depuis la rentrée, on en a tous eu marre de procéder comme ça. Alors un gamin a proposé de ne plus demander la parole (et je suis super soulagée de ne plus la donner), parce que c'est un jeu après tout!!! Et bingo (!), chacun a pris la parole à son tour, l'interet pour le jeu a fait qu'ils se sont écoutés, et les arguments n'ont pas été plus pauvres qu'avant! Alors depuis la réunion vécue avec les élèves de Philippe jeudi, vous imaginez bien que je n'ai pas attendu pour poursuivre cette libre parole, et je l'ai proposée dés vendredi matin. Même constat que la veille à St sorlin: les élèves ont très bien régulé la parole, j'ai senti une vraie écoute, et même les timides osent parler....c'est vrai que la parole spontanée semble plus accessible, et surtout pour ceux qui n'osent pas la demander d'habitude!! Nous allons donc continuer comme ça... suite Ludo dessous à suivre... etour début - retour menu 3type
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Hélène et Ludo : la place de la maîtresse dans la réunion
Ludo
: Autre point : dans je ne sais plus
quelle brochure des CREPSC, j'avais lu le conseil de Bernard :
l'enseignant change de place. Il n'est pas dans un
coin Hélène Jeudi à St Sorlin, j'ai noté que Philippe n'était pas assis avec les gamins, mais restait derrière eux, à son poste "bingo", ce qui lui permet d'enregistrer quelques brevets oubliés, et de laisser les enfants s'auto organiser....Les regards ne se centrent pas sur lui puisqu'il est en retrait.
Je vais essayer cette semaine de repenser ma place pendant la réunion....retour début - retour menu 3type Dans ma classe, un enfant distribue la parole pendant la réunion. Les enfants lèvent le doigt pour prendre la parole, ça marche pas mal. L'enfant qui dirige la réunion demande en premier qui fait quoi ? Il enchaîne en demandant quels sont les brevets qui ont été passés et réussis. Vient ensuite le moment de présentation et la conclusion avec des remarques ou questions sur le fonctionnement de la classe. Je trouve les réunions trop longues. Ils ne semblent pas s'ennuyer mais, moi, ça me stresse. Je pense mais n'en suis pas encore convaincu (d'où le stress) qu'ils développent quelque chose dans les réunions ; on pourrait peut-être parler de maturité, de compréhension, de développement des langages/mise en place de structures mentales ?
Hier, 1h30 de réunion le matin ! + 30 minutes du Grand Conseil de l'école (qui a été filmé par l'INRP) + plus de 30 minutes l'après-midi !!! Aujourd'hui, 1h10 ce matin. Comme il y a eu des moments collectifs cette après-midi (lecture offerte+sport), j'ai supprimé la réunion ; pourtant, certains s'étaient déjà assis et voulaient la faire !
Ils ne discutent pourtant même pas de critiques/vie de la classe, du Quoi de neuf mais uniquement sur ce qui est fait, ce qui sera fait, le journal, le site de l'école, les messages, projets, les demandes d'aides, les présentations de poésies, de problèmes, d'écrits etc. Vu les réunions qui s'allongeaient, on avait déjà dû retirer les présentations de livre qu'on a intégré dans le moment hebdomadaire de lecture offerte.
Le problème, c'est qu'ils veulent maintenant tout présenter. Je l'ai voulu, je l'ai eu et bien eu !! C'est vrai que, du coup, lorsqu'ils ne sont pas en réunion, ils sont tous actifs ! Ils ont tellement de choses à faire que c'est difficile de s'organiser. Ils s'approprient le pense-bête même s'il présente l'inconvénient suivant : "j'ai plein de trucs de notés sur mon pense-bête DONC je me retiens pour traiter spontanément tous les événements qui arrivent (découverte d'un outil/d'un logiciel, du travail du copain, d'un fax ou d'un message qui arrive ..."
La spontanéité, l'apprentissage dans l'action immédiate me semble être pourtant bien plus efficace mais peut-être contraire à l'idée qu'on termine quelque chose sur laquelle on s'est engagé. Il faut donc différer le premier engagement d'où le pense-bête mais au final, à force d'être sollicité à droite et à gauche, ils ne les font pas ! Le concept "En autonomie" "En accompagnement" "Sous la tutelle de" est une bouée de secours pour moi et m'aide à maintenir le bateau au dessus du seuil de flottaison. Ainsi, cette après-midi, j'ai surpris un enfant ne supportant pas la contrainte du pense-bête, l'effacer. Pas étonnant, cet enfant ne souhaite être que dans l'instant et faire ce qu'il veut au moment présent. Je lui ai dit de préparer un nouveau pense-bête pour les 4 jours suivants à partir des activités proposés par Bingo pour lui (activités liés à des brevets) ; rien d'autre sur son pense-bête puisque mis sous ma tutelle il n'a pas d'autres choix. Au final, c'est peut-être rassurant pour lui car dépassé par la multitude d'activités possibles (nombre qui s'accroît quasi chaque jour !). Quelques minutes plus tard, je l'ai vu en activité et il semblait satisfait. En recentrant ainsi 2 ou 3 enfants, le bateau a remonté d'un cran et a navigué plus sereinement. C'est peut-être cette guidance qu'on évoquait récemment, et qui est nécessaire dans le processus de transformation. Guidance en osant (sans doute dois-je l'être davantage ! j'en sais trop rien ! Qu'en pensez-vous Isabelle ?) être un peu plus directif pour quelques enfants.
Je reviens sur la réunion. J'ai l'impression qu'il y a un compromis à trouver. Le groupe a évolué, il se sent bien, il s'écoute, il parle beaucoup mais trop à mon goût. C'est de la discussion relativement intéressante mais je trouve que certains, en prenant plaisir à parler, font perdre du temps au groupe. On pinaille, certans sujets traînent. Evidement, ce n'est pas toujours le cas et je suis complètement favorable à une réunion d'1h30 lorsque c'est nécessaire (cela a déjà eu lieu). Et puis, 1h30 de réunion un matin, ça ne laisse que 1h15 pour les activités personnelles !! découpées en 2 plages (l'une avant la réunion, l'autre après) qui, au final, semblent trop courtes pour une réelle efficacité.
En modifiant l'ordre du jour et en acceptant qu'il ne soit pas suivi, on le commence souvent au bout de 20 minutes voire plus des fois ! D'autant plus qu'on a du mettre en place un cahier pour noter (c'est moi qui le fais) les engagements pris pour le groupe. Ainsi, on en reparle à la prochaine réu. Le journal fonctionne bien, on a relancé les pages perso du site, les mini-livres. Comment faire pour qu'ils optimisent davantage le temps ? Je ne pense pas revenir aux inscriptions pour les présentations (système trop lourd) ; on utilise de plus en plus un panneau d'affichage pour punaiser ce qui va être présenter. J'ai l'impression qu'il faut que je simplifie pour aller davantage vers l'essentiel.
ordre du jour actuel (l'objectif était de dynamiser message/fax/journal/mini-livre/site de l'école/brevets) :
et pourquoi pas un ordre du jour du type
Que pensez-vous de tout ce binz ? retour début - retour menu 3type
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Ludo
C'est rigolo parce que depuis la rentrée, nous avons aussi
changé : avant,
Jean-Claude Dans ma classe, un enfant distribue la parole pendant la réunion. Les enfants lèvent le doigt pour prendre la parole, ça marche pas mal. L'enfant qui dirige la réunion demande en premier qui fait quoi ? Il enchaîne en demandant quels sont les brevets qui ont été passés et réussis. Vient ensuite le moment de présentation et la conclusion avec des remarques ou questions sur le fonctionnement de la classe. J'insiste beaucoup sur le respect de la parole donc tous les enfants doivent se taire quand quelqu'un parle. début - retour menu 3type
Philippe R
Avec les enfants et Hélène, on a essayé plusieurs
manières d'organiser la prise de parole à la réunion. Avant nos essais,
ils levaient la main et un enfant, différent chaque journée choisi par
l'ancien donneur de parole parmi les volontaires, distribuait la parole.
Mardi dernier, lors d'une réu au GEM01 (GD Ain), on
reparle de la méthode GLEM utillisée par 2 de nos collègues.
Cette méthode consiste à noter ceux qui lèvent la main
pour prendre la parole de sorte qu'ils peuvent la baisser. Le donneur de
parole distribuant la parole dans l'ordre. Ainsi, un enfant lève le
doigt, le donneur de parole le note, lui fait un p'tit signe de tête et
peut ainsi baisser la main ; il aura la parole puisqu'il est inscrit.
Je trouvais la méthode trop lourde, trop distante
coupant toute spontanéité mais j'ai retenu un argument. Cet argument
présentait non pas un avantage de cette méthode mais un inconvénient du
"levage de main classique avec donneur de parole" : un enfant levant la
main n'écoute plus car il veut se montrer de plus en plus pour que
l'animateur le voit et lui donne la parole ; bref, il ne pense qu'à
avoir la parole, n'écoute plus les autres et finit même des fois par
oublier ce qu'il voulait dire. Argument que j'ai retenu car je l'avais
également remarqué.
Du coup, donc, lors de la réu de jeudi, j'vois mon
Anthony la main en l'air, qui s'avançait de plus en plus en tenant son
bras comme s'il était de plus en plus lourd, la tête enfouie sous son
bras qu'il soulevait le plus haut possible ! Bref, j'me dis,
qu'effectivement, y a un sacré inconvénient à fonctionner comme ça.
Du coup, je demande la parole et parle de la réu du GEM01
et d'une autre méthode pour prendre la parole. V'là donc qu'on essaie la
méthode "GLEM" (j'lavais déjà essayé une autre année). On a tenu 5
minutes. C'était super dur pour le donneur de parole qui ne pouvait plus
écouter les échanges puisqu'il était consacré à plein temps à la gestion
des mains qui se levaient et se rabaissaient. On a également pu faire la
constatation que des enfants ayant demandé la parole pour réagir à ce
qui venait de se dire, ont parlé d'autre chose (mais toujours sur le
même sujet) lorsqu'ils ont eu la parole. On a du coup tout arrêté mais
comme y avait toujours ce soucis de bras levé longtemps, il fallait
faire quelque chose et ne pas rester sur un échec. On a donc dit qu'on
n'était bien embêté car ça ne marchait pas super, qu'on ne connaissait
pas d'autres méthodes. Tiens, et si on essayait de ne plus lever le
doigt ; du coup, on est obligé d'écouter pour pouvoir placer sa parole
et s'arrêter si on est plusieurs à parler en même temps.
La minute qui a suivi et qui a correspondu à un moment
de la réunion où chacun dit ce qu'il a réussi ("Qui a réussi quoi ?") a
été géniale. Ils plaçaient leur parole et y a eu une quantité
impressionnante d'informations données en un minimum de temps. Et oui,
puisqu'on ne perdait plus de temps à donner la parole !
C'est en ce sens que je disais que le message
précédent avait un lien avec celui-ci : "Plus on lâche, plus
l'activité est dense."
J'entends déjà quelques collègues me dire. C'est bien
joli tout ça mais t'oublie celui qui n'ose pas parler, le timide etc etc
Et c'est là que ça devient intéressant (Hélène dirait que
c'est ENORME !) car très étonnant aux premiers abords :
Julien qui ne demande quasi jamais la parole, très
discret, timide, un peu renfermé, a dit ce qu'il voulait dire au cours
de cette minute. C'est en fait l'inverse de ce qu'on pouvait s'attendre
: le timide parle dans cette situation, il ose davantage parler et
placer sa parole que lever le doigt.
Forcément, ça m'a interrogé, j'ai donc essayé de me
mettre à sa place et ai peut-être trouvé un début d'explication :
Le timide n'a pas envie qu'on le regarde, qu'on lui donne
la parole devant tout le monde, qu'on le regarde ; il ne va donc pas
faire l'effort de lever la main. Par contre, au sein d'un groupe où les
échanges vont très vite, il sait que, dès qu'il aura fini de parler, un
autre enfant va enchaîner ; on ne va donc pas s'arrêter sur lui ...
Un lieu restreint où les membres de groupes sont très
proches sont des conditions favorables - peut-être nécessaire - à cette
non-méthode de prise de parole. Nous faisons auparavant la réunion dans
une autre salle, autour de grandes tables ; nous n'aurions jamais pu
fonctionner comme ça
Philippe R On a essayé différemment, la fameuse prise de parole libre, je ne te raconte pas le merdier ( gloups, désolée mais il n'y a pas d'autre mot). Sans doute lié à l'aménagement de la réunion. Enlève les tables, fais un cercle avec les chaises, rapproche les, c'est plus intime ... Et là, ça va marcher ;-) ce sera même drôlement plus efficace. Si c'est trop dur à accepter, psychologiquement, ne change rien ;-) Le groupe a parfois besoin de mettre une certaine distance entre ses membres.
Philippe L Les réunions qui ont le mieux fonctionné sont celles qui se sont déroulées l'année dernière lorsque Hippolyte fut président. Manifestement, distribuer la parole le gonflait prodigieusement et il s'en tira en annonçant qu'il laissait la parole libre, c'est à dire que la prenait celui qui voulait. L'on fit un essai pendant 15 jours (le temps de la "présidence" d'Hippolyte). La parole fut vivante, spontanée, réactive. Nous gardâmes cette façon de faire, à la restriction prêt que cela dépendait de la personnalité du président ou de la présidente ou de l'état de la classe. Il était parfois nécessaire de revenir à la distribution de parole (pas d'inscription, lève la main celui qui veut parler...), mais à chaque fois que cela faut possible nous revenions à la parole libre (Hippolyte restant cependant le spécialiste de cette non distribution) Bérangère
Côté
adultes:
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Ayant lu les échanges sur la
prise de parole j'ai demandé aux élèves (CM1/CM2) ce que l'on pourait faire
pour ne plus à avoir à lever le doigt pendant la réunion. Ils ont proposé
d'inscrire ceux qui veulent parler( je trouve ce système efficace mais
freinant les échanges spontanés) d'avoir un système de code (pas très clair)
et de parler en faisant attention à ne pas se couper la parole. |
Mireille
Je ne comprends pas bien pourquoi le fait de lever le doigt
empêche d'écouter ? Ou alors avec les petits (CP) "c'est pas pareil".
Pour les réunions, je n'ai pas fait longtemps le système
des pré-inscriptions car je trouvais ça très contraignant et ça ne
marchait pas bien.
Les réunions (deux d'une demie heure par jours) se
déroulent en :
Le matin : Qui a quelque chose à raconter , Qui a quelque
chose à présenter (objets, lectures, "point" ou résultats d'ateliers, de
projets...)
L'après-midi : Qui a des critiques, Qui a des
félicitations, Qui a des propositions (école, classe, d' animations
d'atelier...)
Le vendredi s'ajoute une partie de réunion consacrée
aux considérations, synthèse sur le comportement...(ceintures...)
Les enfants lèvent la main le président de réunion donne la
parole à un enfant.
Ainsi bien sûr, en écoutant celui qui parle les autres
baissent la main en attendant que le précédent ait fini
L'enfant parle puis dit "j'ai fini". Le président pose la
seconde question "Qui a des remarques ou des questions ?" idem (3
enfants).
Puis le président donne la parole à un autre enfant...
C'est moi (pour l'instant) qui note les enfants qui sont
passés -pas de perte de temps puisque cela se fait en même temps-
pour que le lendemain la priorité soit donnée à ceux qui
n'ont pas parlé. Je pense d'ailleurs qu'à mon retour de stage c'est le(la)
président(te) qui pourra le faire.
Il est vrai cependant que je pensais trouver avec les
enfants un système plus particulier peut être pour le "bilan" des
réalisations projets ou ateliers, mais en même temps je ne suis pas
convaincue de la nécessité. J'attends de voir si lors des "présentations"
arrivent davantage de choses, (cela commençait à être le cas
avant (j'allais dire mes vacances mais non ! avant mon départ en stage...)
alors je suis optimiste (de temps en temps c'est mieux !!...)retour début -
retour menu 3type
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Corinne : Je me lance, j'ai mis en place le "quoi de neuf ?", je ne parle plus pendant 15 minutes !
Je me lance à prendre part aux échanges pédagogiques que je lis avec beaucoup d'intérêt depuis mon stage "vivre l'école autrement" dans l'Aube . En effet, à la suite de ce stage j'ai mis en place un quoi de neuf qui se déroule de la façon suivante au niveau de la prise de parole : je donne la parole au premier inscrit au tableau puis je ne parle plus durant 15 minutes !!! (durée du quoi de neuf).Le premier enfant présente son actualité, les enfants qui veulent en savoir plus lèvent le doigt, il leur donne la parole, au fur et à mesure les questions s'épuiset. Il finit par "il n'y a plus de questions ?", il passe alors la parole au deuxième enfant inscrit au tableau et ainsi de suite. Je fais de même quand il y a présentation des travaux individuels faits pendant le contrat de travail. L'enfant s'est inscrit, il présente son texte libre, son dessin libre, son poème, son livre... Les autres ont pour mission de le questionner pour l'aider à enrichir sa production, et c'est celui qui a présenté son texte qui est l'animateur momentané avant de passer la parole au deuxième inscrit. Quand au bilan journalier (une sorte de j'ai aimé/je n'ai pas aimé), c'est celui qui a la parole qui donne la parole lorsqu'il a terminé et je ne la prends que lorsque me la donne en levant la main au même titre que les autres. Mais toutes mes mauvaises habitudes passées et encore d'actualité d'instit traditionnelle qui mobilise la parole fait que les enfants ont tendance à me donner la parole dès que je lève la main bien que j'attends de plus en plus longtemps ... L'avantage c'est quand un enfant a une critique à formuler, celui qui est concerné, lève le doigt automatiquement mais est très rarement directement interrogé par celui qui l'a critiqué. ce qui fait, que lorsqu'il a la parole à son tour, la critique a été digéré et il n'est plus virulent et parfois d'autres ont déjà nuancé les évènements. Je fais de même pour le bilan de la journée du type 'j"ai aimé, je n'ai pas aimé" et au conseil de vie bi-hebdomadaire sous forme de le dernier qui a parlé donne la parole. Mais j'ai le problème avec un enfant qui prend des temps de parole trop long. Les enfants ne soulevant pas le problème en conseil de vie (c'est un leader) je ne sais comment le résoudre. C'est actuellement dans ces échanges que je prends le plus de plaisir pour le reste il me reste encore beaucoup de chemins à parcourir pour trouver une voie moins cahotique que celle empruntée à ce jour !!! Mais grâce à vos e-mail, je souhaite poursuivre, je ne veux plus retourner en arrière mais la nouvelle route est très embrouillée retour début - retour menu 3type
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Philippe R
Voilà, c'est arrivé alors qu'on était tous ensemble dans la
salle de motricité pour chanter : la prise de parole avait du mal à
fonctionner car il n'y avait pas d'animateur. Les enfants se retrouvaient
dans un autre lieu, et partageaient une activité nouvelle. Et bien sûr,
ils avaient besoin de parler pour donner leur avis, pour suggérer une
organisation etc.
Comme il n'y avait pas d'animateur désigné, les enfants
avaient du mal à s'organiser dans la prise de parole.
Une idée me passe alors dans la tête ; je les arrête, leur
dis que je viens d'avoir une idée et leur propose de la tester :
c'est celui qui a la parole qui donnera la parole
lorsqu'il a terminé. Lorsqu'on a la parole, on parle et on s'en
"débarrasse" ensuite en choisissant un enfant qui lève le doigt. Ce fut
génial et on décida de continuer ainsi pour tous les moments de parole.
Du coup, à la réunion, ça se passe beaucoup mieux car les
échanges sont plus rapides. C'est d'ailleurs logique puisque la parole au
lieu de revenir sans cesse à l'animateur continue son chemin le plus
naturellement possible. J'ai pas encore fini de constater tous les effets
positifs de ce fonctionnement.
Un simple schéma, qu'on fera, montrera facilement que le
chemin de la prise de parole (qu'on peut imager via un bâton de parole qui
se déplace) est bien moins long qu'en utilisant le principe de
l'animateur.
L'un des effets constatés :
2 sujets peuvent "vivre" ensemble sans aucune gêne.
L'ordre du jour (par exemple "1- Qui fait quoi ? 2- Qui a
réussi quoi ? 3 - Les messages Marelle etc" etc ou plus récemment dans ma
classe "1-Retour sur les engagements pris 2-Qui a une information
importante ...") devient inutile. Et tant mieux ! Car cet ordre était
souvent frustrant car les enfants devaient attendre (et moi aussi !) qu'on
arrivait à tel point du jour pour pouvoir dire ce qu'on avait à dire et
qu'on trouvait important et pire même parfois, on ne pouvait pas le placer
car on n'avait pas le temps d'arriver à ce point pendant le temps imparti
à la réunion. Grosse frustration qui avait déjà été exprimé et pour
laquelle je n'avais trouvé aucune solution.
Du coup, ce n'est pas un ordre du jour qu'on a besoin mais
d'une liste de trucs qu'on peut dire pour amorcer les échanges (en début
d'année) ; cette liste devenant inutile ensuite.
Et ça marche du tonnerre.
On sait, et j'ai pu le vérifier lorsque j'ai revu un moment
filmé, que les enfants sont multi-tâches ; nous aussi d'ailleurs ! Combien
de fois, ouvrons-nous des "parenthèses" pour évoquer un truc suite à un
autre truc échangé (ça me fait penser à ...) et qu'on revienne ensuite aux
précédents trucs en fermant petit à petit les parenthèses. Sur une K7, on
voit un enfant décidant de travailler un truc en conjugaison (suite à un
projet écrit), et qui, au passage, va voir un autre enfant pour lui dire
qu'il a trouvé comment fixé un poteau électrique sur la maquette.
En réunion, idem, différents sujets peuvent être évoqués et
traités en même temps tout en permettant à un autre de placer une info de
type "J'ai réussi à faire tel truc" ou " je suis en train de faire
tel truc". Lorsqu'il y a un animateur, il gère un sujet et lorsqu'un
enfant évoque autre chose, il lui fait gentiment remarquer qu'il est hors
sujet (ça arrive souvent chez nous lors du Grand Conseil). Ca me semble
inévitable avec un animateur (impossible pour lui seul de suivre et gérer
différents sujets en même temps). En revanche, lorsqu'il n'y a pas
d'animateur (ou que des animateurs), tout devient possible et ça se passe
très naturellement.
Autre effet positif constaté : les enfants écoutent
davantage celui qui parle puisque c'est lui qui donnera la parole. Avec un
animateur, ils sont davantage focalisés sur l'animateur que sur celui qui
parle.
Le gros avantage, c'est que ça marche naturellement quelque
soit le type de moment de parole et le lieu où l'on se trouve. Plus besoin
de l'adulte pour désigner un animateur lors d'une situation nouvelle.
Nous avons fait de manière naturelle un ajustement. Si un
enfant pose une question, on lui répond naturellement mais il garde la
parole.
Autre chose : la spontanéité n'est pas perdue. On peut bien
sûr réagir sans lever le doigt ; de toute manière, c'est tellement naturel
pour tout le monde que ça se passe même si l'adulte ne le veut pas ! Si
bazarre il y a, y a toujours un enfant (ou moi parfois) pour rappeler où
est la parole (leur terme), cad qui a la parole et donc qui va la donner.
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2005-2006La réunion, c'est avant tout un espaces-temps de la structure où tout le monde se trouve "réuni". Toutes les structures du groupe de recherche ont de tels moments. Mais tous n'ont pas forcément la même fonction. Cet espace-temps ne prend sens qu'en interrelation avec les autres éléments de la structure et fait partie d'une cohérence. Reste à savoir laquelle. Du coup est-ce en terme de "fonctions" qu'il faut analyser son rôle ? Sophie : la réunion est bien l'organe essentiel de ma classe
Deux approches ; sont-elles très différentes ou contradictoires ? Laurent B : la réunion, outil ou moyen à diverses fonctions - Sylvain : distinction entre réunion et conseil - Ludo Toutes les fonctions peuvent être réalisées dans le même espace temps. Sylvain : Pourtant les problèmes de comportements et la loi qui en découle doivent être spécifiques - Ludo : pas d'accord ! Sophie met son grain de sel ! Sophie est encore interpellée par Ludo : le conflit ! (mais finalement peut-on considérer les conflits comme indépendant... de la règle de trois ?! ndlr) Sylvain : règles mathématiques et règles sociales ne sont pas du même ordre Ludo : un exemple de réunion pour étayer son argumentation précédente Ludo : Problèmes de comportement pendant la réunion Frédéric G : On doit savoir pourquoi on se réunit... (une approche issue des méthodes actives qui se rapproche de l'approche de Sylvain issue de la pédagogie institutionnelle ndlr) Philippe R : mes réunions Sylvain : mes réunions Frédéric G : trop de réunion tue les réunions.
Laurent L : premier "conseil" Philippe R : La place de la réunion Philippe R : réunion de "vie de classe" |
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Sophie la réunion est
bien l'organe essentielde l'organisation de la classe. Sophie En ce moment je
fais deux réunions : une le matin après la récréation qui concerne les
productions des enfants dans la classe (recherche maths, création maths,
texte libre, ...), c'est à ce moment la que les enfants prennent ce qui les
intéressent, ce qu'ils veulent reproduire ou améliorer, ou transformer. Les
propositions servent à certain pour construire un projet. En ce moment
j'influe bcp, je leur donne des pistes. C'est un peu long.
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En rédigeant le ptit guide qui devrait permettre aux enfants de se passer de moi le plus possible pour animer notre réunion de la mi-matinée, il m’a semblé y voir plusieurs niveaux : * La réunion comme moyen de faire entrer des infos de l’extérieur dans la classe : c’est « l’info du jour » (une présentation de mon quotidien), un court moment de « quoi de neuf ? » et le point sur le courrier et messages (« avons nous reçu des messages ? en avons nous envoyé » ?) * La réunion comme outil de régulation du travail personnel et/ou collectif : « Qui a commencé quoi ? qui est en train de faire quoi ? qui a terminé quoi ? qui a besoin d’aide ? qui va faire quoi ? »… * La réunion comme moyen de valoriser les productions écrites et … d’en profiter pour d’éventuels apprentissages (présentation de textes libres affichés dans la classe et remarques du groupe) * La réunion comme outil de régulation de la vie collective : j’étais très peu satisfait du conseil hebdomadaire de l’année dernière. D’abord à cause du « je critique » dont je finissais par me demander s’il ne générait pas des choses qui n’aurais pas existé sans ce moment et qui induisait des trucs trop judiciaro-moraliso-culpabilisant :)) sans apporter de vrais éléments de résolution. Et puis parce que j’avais envie que ce qui pouvait faire problème puisse se verbaliser au quotidien de manière courte et le plus efficace possible. Je me suis donc notamment mis aux « messages clairs » grâce à Sylvain et Hélène, qui peuvent être dis ou lus à la réunion, tous les jours. Personne n’a encore parlé du « conseil » et ce n’est pas moi qui le ferait. On verra ce que ça donne. * La réunion, lieu d’organisation : « quelqu’un a t’il des propositions ? Est ce qu’il y a des inscrits et besoin de faire une autre réunion cet après midi pour faire des présentations ? …) Il peut sûrement sans doute y avoir d’autres fonctions. Ca fait quand même plein de choses. Pour l’instant, en 30 minutes, ça passe et ça me déplait déjà moins que l’année dernière, même si je suis très présent pour l'instant. Peut être aussi parce que nous avons cette année un coin réunion, que nous n’avions pas l’année dernière. Je crois aussi comme vous 2 que c’est vraiment le lieu « carrefour » d’une organisation en évolution. Parce que c’est le lieu des constats quant à ce qui marche…ou pas, et l’endroit où on peut débattre et décider, elle pourrait être pour la structure-plante, un genre de graine perpétuelle, celle qui lui permet de toujours renaître, de se transformer, de rester vivante… :))))))))))
Je tenais à vous faire par de mon premier conseil de classe. L'ordre du jour
était "la remise des permis".
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- entrée d'informations dans la classe - suivi des projets personnels et collectifs - valorisation des productions - régulation des conflits - organisation de la classe
Dans nos classes, nous avons conservé une distinction entre conseil et réunion, ce à l'image de la réflexion menée à Belley. La réunion, c'est l'instance d'accueil et de transformation de l'information, de l'événement. Elle est quotidienne et se matérialise par l'organisation et la distribution des informations sur les plans de travail (individuels et collectifs). Le conseil, c'est l'instance de régulation de la vie sociale et symbolique du groupe. Il est hebdomadaire et tend à laisser une place à ce qu'apportent les enfants en termes de critiques, modifications de règles, demandes de ceintures et permis.
A ce jour, cette distinction nous semble opportune parce qu'elle permet à la réunion d'exister pour ce qu'elle est sans être parasitée par ce qui fonde le conseil. La priorité est clairement donnée à la réunion et l'intention est de voir petit à petit le conseil perdre en intérêt, mais ce n'est pas encore à l'ordre du jour tant les enfants accordent de l'importance (à juste titre d'ailleurs) pour la considération de leurs petits déboires et la reconnaissance des attitudes responsables qu'ils deviennent progressivement en mesure de manifester.
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Ludo en réaction à Sylvain (mess à gauche) A propos de cette réunion, on en revient finalement à cette idée de circulation de l'information dans la classe : qu'elle vienne de l'intérieur ou de l'extérieur. On présente ses idées, ses observations, ses réflexions et ses conclusions qui à leur tour deviennent des entrées qui peuvent être à nouveau traitées. (ce qui n'est pas le cas de la valorisation des productions, même si le fait de présenter ce qu'on a fait, ce qu'on a appris, ce qu'on sait faire, ce qu'on peut faire fait, de fait, plaisir à celui ou à celle qui le fait). Donc en fait, pour moi, la réunion est un lieu d'organisation du traitement de l'information. Après, c'est plus l'information que j'essaierai de classifier si besoin est, mais je n'en suis pas sûr car des informations à priori très différentes (la poule de l'école a soif, comment sautent les poissons ou volent les oiseaux, j'ai une crampe, je voudrais savoir pourquoi on a des os, on a reçu un poster de squelette, etc...) pourront mener à des choses très différentes comme à quelque chose de très semblable (recherche, moment collectif ou autre sur "comment on se déplace" par exemple). En fait, la classification de ce qui se passe à la réunion semble épineuse : prend-on les entrées, les sorties, les traitements donnés pendant la réunion ?
A propos du conseil, au début, il était hebdomadaire (mais la réunion aussi... donc non distinguée et non suffisante). Quand la réunion est passée quotidienne, la gestion des conflits a continué (avec la boîte à critiques, félicitations, projets) quotidiennement. Et puis l'an dernier, on a rapidement laissé tomber cette boîte qui finalement apportait beaucoup de problèmes à la réunion. Du coup, maintenant, il y a toujours des conflits mais ils viennent rarement à la réunion. Et quand ils viennent, ils sont traités comme les autres informations : en fonction des souhaits, des besoins, des envies. Cela donne naissance à des projets( qui aboutissent ou non d'ailleurs).
Et puis j'en viens à me demander carrément : pourquoi donner de l'importance aux problèmes ou comportements divers (positifs ou négatifs) au point de les traiter spécifiquement ? Demandent-ils un traitement particulier par rapport à un problème maths qu'on n'arrive pas à solutionner ou par rapport à un problème orthographique ou par rapport à une création plastique à laquelle on n'arrive pas à faire exactement ce que l'on souhaite ? Pour ma part, j'aime bien quand le soir, comme ce soir d'ailleurs, un enfant dit qu'il a appris que "et", ça faisait comme "é" et qu'un autre dit qu'il a réussi à rester concentré et donc à lire plus dans le roman qu'il a commencé et qu'un autre dit qu'il a appris que les bébés phoques se cachaient dans la neige quand ils étaient en danger. Que des informations différentes à priori mais qui finalement sont les mêmes quand on considère qu'elles sont toutes un aboutissement. Finalement, ne découpe-t-on pas encore trop la réflexion selon les découpages classiques (projets disciplinaires (à l'intérieur desquels maths, français, histoire, sciences, arts...), comportement, sorties,...) ?
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j'en viens à me demander carrément : pourquoi donner de l'importance aux problèmes ou comportements divers (positifs ou négatifs) au point de les traiter spécifiquement ? (Ludo) Sylvain : en réaction au mess de Ludo au-dessus à droite Je pense au contraire à l'importance donnée aux comportements divers parce que l'on soulève ici la question du rapport à la loi. Pour les maths, il n'y a pas nécessité d'un recours à du symbolique par que c'est propre au langage mathématique que de véhiculer ses propres lois, ses rigueurs à travers son code. Il en va de même pour l'orthographe. Quant aux arts platiques, c'est la double contrainte de la rencontre matière-outil qui crée la résistance et permet la "catharsis" de l'expression. Pour le développement des attitudes (dont les comportements ne sont que des manfestations), c'est la Loi qui représente le levier à partir duquel des constructions vont être possibles. Pour beaucoup d'enfants, cette Loi fait l'objet d'une construction initiale par l'intermédiaire de la famille et de ses traditions. Pour d'autres, parce qu'ils sont à cheval sur plusieurs cultures sans être complètement dans l'une ou l'autre, parce qu'ils sont conduits à s'émanciper dans des milieux avec des normes de violence ou de soumission, parce que le rapport à l'adulte est tellement épars qu'il en devient diffus, cette Loi est absente. Cela se caractérise le plus souvent par un sentiment de toute puissance, un refus de l'acceptation de la contrainte, une attirance-dépendance pour la consommation, ... C'est justement pour ces enfants que le travail sur les comportements me semble essentiel, si l'on a pour projet bien entendu de leur permettre de devenir des citoyens à la fois capables de critiques et adaptations. Or, je ne pense pas que ces constructions identitaires peuvent se faire dans de la dépendance à un adulte. J'opte plutôt pour une mise en relation avec la loi sociale et coopérative par l'intermédiaire d'un dispositif matérialisant des barrières symboliques pouvant se déclencher lorsqu'elles sont sollicitées (comportement "responsables" ou gênes). En tout cas, pour le temps où ce dispositif est nécessaire .. |
ludo en réaction au message de Sylvain à droite Je ne pense pas que le fait de laisser les informations sur le groupe et son fonctionnement émerger à toutes les réunions empêche le traitement de la loi et la construction déconstruction des règles propres à ce groupe. Je ne pense pas non plus que cela entraîne nécessairement une dépendance à l'adulte. Ensuite, les règles sociales semblent ne pas être différentes d'autres systèmes de règles : - une enfant qui a des soucis avec les règles sociales aura les mêmes avec les règles en maths, en orthographe, etc... - si l'on considère l'addition 143+15. Le résultat socialement attendu est158. Mais si l'on a 293 (nombres posés par un alignement à gauche dans l'addition), on va chercher à amener l'enfant à réfléchir sur sa règle de fonctionnement et à la déconstruire pour en construire une autre qui elle, rentre dans le cadre paradigmatique socialement partagé. Sur cette question, nous sommes bien, me semble-t-il, dans du social ou tout au moins dans quelque chose de très semblable : les règles mathématiques sont multiples et, comme les règles scientifiques, géométriques, dépendantes des croyances et dispositions du moment. On a tendance à sacraliser les maths comme une science exacte immuable mais que se passe-t-il dans le cadre des créations maths ? On modifie bien parfois la règle pour trouver autre chose (ce qui permet de mieux comprendre la règle en cours !) (par exemple, l'addition ci-dessus, je peux dire que 158 est un faux résultat et que trois cent quatre vingt douze est juste. Il suffit de parler en verlan !) Finalement, quelle différence avec un enfant qui, durant une période donnée, remet en cause toutes les règles discutées collectivement ? ça ne l'empêche pas de vivre, il y trouve temporairement son compte et il interagit toujours avec le groupe même si son action n'est pas des plus efficientes pour lui et pour le groupe. Pour plus d'efficience dans sa relation au monde, il va falloir que l'enfant arrive à déconstruire son principe de fonctionnement pour en construire un autre, comme pour la règle mathématique, non ? réaction de Sophie (en dessous) |
Pour la réunion je suis d'accord (avec Sylvain) sur la distinction que tu fais entre conseil et réunion. Mais, j'ai différé le suivi des projets personnels et personnalié que nous faisons lors des réunions de groupe dans la journée, ce qui permet à la réunion de traiter essentiellement des infonrmations extrenes et internes qui arrivent. Nous discutons des productions, nous décidons ou nous les mettons pour qu'elles profite à tous et des projets sint lançés à ce moment. Le suivi des projets ce fait par petit groupe, la réunion sera le lieu ou le projet reviendra ou pas, amélioré, transformé, évolué, .... . En ce qui concerne les conflits, tous ce règle au conseil ou pour les problèmes liés au fonctionnement, à l'organisation de la classe ou à l'utilisation des outils lors des réunions hebdomadaires ou informellemnt auprès de moi pendant mes temps libres. Pour le moment la réunion nous sert de lieu de présentation de l'information, le reste ce gère bien ailleurs pour le moment.. Ludovic : |
Sophie en réaction à Ludo (mess du dessus) Ludovic, tes
remarques sur la place du conseil me questionne. Alors faut-il ou
non ... laisser s'estomper le conseil ?.... je ne crois pas car pour moi les
deux institutions n'ont pas la même place et le même rôle dans la classe..
Les propositions de gros projets se font au conseil, la demande de ceinture
aussi, le règlement des conflits et les proposition de règles aussi. |
Sylvain, en réaction à Ludo
Il ne me semble pas que règles mathématiques par exemple et règles sociales soient du même ordre parce qu'alors que les premières sont relatives au langage mathématique et indépendantes du contexte dans lequel elles interviennent, les secondes, en plus de ne pas être constamment convoquées, sont fortement dépendante du contexte et différente selon leur environnement. Pour le dire autrement, il n'existe qu'un seul référenciel mathématique (out du moins en primaire) alors qu'il peut en exister une multitude concernant les interrelations.
C'est pour cela que les problèmes
concernant ces deux domaines peuvent à mon sens faire difficilement
l'objet d'un traitement comparable.
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Le soir, nous nous réunissons pour présenter ce qu'on a envie de présenter de sa journée, ce qu'on a appris, ce qu'on a trouvé, ce qu'on a fait, ce qu'on a aimé, ce qu'on n'a pas aimé.... Rapide présentation de celle d'hier : Alex (6 ans) a réussi à lire un petit livre avec de l'aide. Joseph (6 ans) a avancé sur la moto qu'il souhaite construire. Gaël (9 ans) n'a pas aimé les échanges de gros mots entre Mélina et Maëva. Antoine (5 ans) répond qu'il ne faut pas s'insulter. Le groupe adhère. Pierre (11 ans) montre qu'il a fait des progrès dans les tables de multiplication et dans les soustractions de tête (il a noté les résultats de l'ordi sur une feuille). Il présente les articles recueillis pour le journal et dont il est content. Il dit aussi qu'il a réussi à mieux s'organiser dans la journée pour faire ce qu'il voulait faire. Maëva (8 ans) a commencé à faire des rosaces au compas mais son problème est que l'écartement du compas change. Syndia (7 ans) a dépieuté des pelotes de réjection. Mariola (4ans) dit qu'elle a bien aimé le vélo dans la cour. Mélina (10 ans) montre des rosaces évoluées qu'elle a faites. Maëva en profite pour lui demander si elle pourra lui montrer. Tout est mêlé : disciplinaire, savoir-faire, savoir-être, organisation... Pour ma part, j'en suis heureux. ça semble vouloir dire que la vie et l'organisation du groupe a pour eux une existence et est un objet de réflexion et de suivi au même titre que le reste. Voila pour ces réflexions matinales .retour menu 2005-06
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Philippe R
Ce matin, au feeling, j'ai organisé une mini mini réunion
dès le début pour que tous ceux qui ont des idées pour écrire les disent
afin "d'alimenter" les "sans idées".
C'était assez sympa et efficace, car ça nous a permis de
nous rappeler certaines choses genre faire un message de présentation pour
les classes Marelle.
Du coup, voilà qu'il y a moins de 2 minutes, alors que je
voulais affiner la distinction entre la réunion du matin et les
présentations de la fin d'après-midi grâce au message de Ludovic, je me
disais que ça serait peut-être pas mal d'avancer la réunion.
En la plaçant à 9h (au lieu de 9h45) - on commence à 8h30
- on permet de donner plus tôt des idées aux uns et aux autres tout en
permettant une mise au travail personnalisé. A ce sujet, c'est fou
d'ailleurs de constater les différences entre ceux qui sont à DONF dès
8h20 et d'autres qui émergent tout doucement.
Je me rappelle avoir voulu la placer à 9h45 afin que
l'heure de récréation puisse être un garde fou pour couper la réunion afin
qu'elle ne s'éternise pas. Aujourd'hui, je suis moins embarrassé avec ça,
car d'une part, s'il y a matière, ça me dérange pas qu'elle dure davantage
et d'autre part, ça me gêne moins d'intervenir et donc d'être un garde fou
quelque part.
A quelles heures sont vos réunions ?
P.S1. : Je maintiens un moment de présentations le soir que je retarde cette année (16h-16h30). P.S2 : les horaires de l'école sont 8h30-11h30 et 13h30-16h30 réponse Juliette :
mes horaires : 9h10-12h10; 13h25-16h25 (on a des bus aux
horaires farfelus!)avec récrés initialement prévues à 10h30 et à 15h00
horaire prévus pour la réunion : 10h45-11h15
elle a tendance à commencer à 11h parce qu'une récré de
15 mn, c'est pas humain, et à se terminer à 11h50 parce qu'il y a trop
de trucs collectifs à partager...
je me demande donc comment répartir les thèmes et les
moments,
surtout depuis que Laurent m'a mis la panique dans la
tête avec son mess sur la réunion, qui devient une mine sans fond...
ils ont tous commencé qqchose, tous des projets, tous
besoin d'aide...tous un poème à nous présenter...
la première fois que j'ai sorti cette fiche ça a été comme une révélation... un vrai catalyseur de communication! réponse hélène Moi je la fait aussi avant la récré... je vois bien l'interet de la faire plus vite dans la matinée, mais ce qui me gêne, c'est peut être de les couper dans leurs activités au bout d'une demie heure, et puis comme on se dit ce qu'on fait, qui a besoin d'aide et tout ça, je pense qu'il n'aurait pas le temps d'etre clair avec ça...c'est là que je me rends compte qu'à la réunion, on est peut etre trop dans le jour meme, et pas assez dans une continuité.....et vous? réponse Sophie La réunion à
lieu avant la récré, mais je n'ai pas l'impression qu'ils soient coupés
dans leur activités puisque certain (group 3 et 4) sont en temps
personnel depuis le matin.
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Ludo D'abord, une première chose qui me questionne, c'est le comportement de (on va l'appeler) Maïté (9 ans) qui n'arrête pas d'embêter tout le monde en disant des "tais-toi", "arrête ça", etc... Les autres ont beau lui dire qu'elle les saoûle, j'ai beau moi, lui dire de laisser les autres, tranquilles, rien à y faire. (et en plus, elle, elle ne s'embête pas pour faire ce qu'elle demande aux autres ne de pas faire ... expérimente-t-elle le fait qu'elle puisse avoir son mot à dire ?) C'est sorti en réunion aujourd'hui. Les autres n'en ont pas fait un pâté, elle non plus et d'ailleurs, on aurait dit qu'elle avait oublié 30 secondes après. Bref, elle est chiante. Toujours est-il que cela remet en cause l'intérêt de la gestion des relations groupe à la réunion dans la mesure où elle n'en tient pas compte et donc que pour elle, apparemment, ce qui est dit la concernant à la réunion ne lui sert pas. Cela n'empêche pas qu'elle comprenne le sens et le rôle de la réunion dans la mesure où elle y participe pour présenter, pour proposer. Je crains que le groupe ne tende à la rejeter partiellement et cela m'ennuie.
Sinon, un dont j'avais parlé l'an dernier et qui m'a fait marrer aujourd'hui (bien qu'il ait été absent) : Tony (je ne sais plus si je l'avais appelé comme ça... mais finalement, peu importe dans le cas présent). Lundi, il nous balance à la réunion qu'il a balancé les ballons chez les cantonniers, exprès. Tout le monde le regarde avec des yeux ronds, n'ose rien lui dire face à sa franchise et on décide qu'on ira demander aux cantonniers s'ils peuvent nous renvoyer les ballons mais que pour ça, il faudra éviter, quand même, de leur demander trop souvent. Aujourd'hui, on voit le cantonnier. J'y pensais plus. Une élève, voyant que je disais bonjour au cantonnier, me dit qu'il faudrait lui demander. Le cantonnier va voir et.. pas de ballons... Alors, en fait, Tony nous a fait une blague... Est-ce parce qu'il souhaitait tester la réunion (il intervient énormément d'ailleurs, pour un enfant de bientôt 5 ans, pour proposer, intervenir beaucoup sur la gestion du groupe, sur ses projets...) et savoir ce qui se passerait dans cette configuration ? N'empêche, c'est culotté, non ?
Enfin, aujourd'hui, la réunion la plus intéressante a été celle qui a permis de bosser ensemble sur ce qu'on allait faire pour Chrystel (l'ATSEM qui se marrie ce WE et qui ne revient que jeudi prochain). Cette réunion avait un but précis, souhaité par tous et connu de tous. Chacun a proposé, fait attention à ce qu'avaient fait ou proposé les autres. Il semble donc important que l'objet et l'utilité de la réunion soient clairs pour tous. Même si cela est l'évidence, je tenais à le souligner. Cela expliquerait aussi en partie la difficulté avec les plus petits (dans mon cas) ou les nouveaux (dans les classes double niveau par exemple). .retour menu 2005-06
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Je crois qu'il faut effectivement bien distinguer, connaître et avoir vérifier la véracité du pourquoi on est là, collectivement et individuellement dans une réunion. La question donc de la participation de tous se pose en fonction de l'objet de la réunion: elle se pose à la fois sur le mode de qui veut y être mais aussi sur le mode qui doit y être... Là, il me semble que si tout doit être parlé, la responsabilité de l'adulte est très importante. Ensuite, la question de l'installation dans l'espace est aussi à prendre en compte: en règle générale, il me semble que chacun doit pouvoir voir et entendre chacun; il n'est pas non plus neutre de placer la réunion dans tel ou tel autre endroit de l'école, de la même manière que ce n'est pas la même chose s'il y a des tables entre nous ou s'il n'y en a pas, de la même manière enfin comme certains d'entre vous l'ont déjà dit, le choix de l'horaire et de l'institutionalisation ou pas (on peut provoquer une réunion pas prévue) n'est pas anodin. Enfin, le choix de l'animateur de séance (et voir du preneur de notes) est aussi à prendre en compte; il aura pour tâche principale et minimum de veiller à ce que la parole soit réellement distribuée. Pour ma part, je pense que pour certaines réunions, il est nécessaire que ce soit l'adulte qui soit animateur; mon expérience ailleurs que dans l'école me fait dire qu'il n'est pas facile d'être animateur d'une réunion (savoir relancer, synthétiser, questionner, opposer, distribuer équitablement la parole, valoriser les plus hésitants, faire valider une décision, raccrocher ceux qui se dispersent, recentrer sur le sujet en cours ou sur l'objet de la réunion, être le plus possible sur la forme de la réunion plutôt qu'engagé sur le fond...) Pour ma part, je vois plusieurs types de réunion dont certaines ne me paraissent pas malines à placer l'une avec l'autre, ou l'une derrrière l'autre. Deux grands types: - celles qui traitent des relations entre membres d'un groupe, du fonctionnement et des règles de vie entre chacun, entre chaque rôle, entre chaque statut, entre chaque fonction (régulation, expressions, propositions et décisions d'organisation , de changements autour des habitudes, des comportements, des règles). On peut avoir une réunion consacrée uniquement à la régulation (on s'engueule à propos d'un évènement ou d'un ras-le-bol!) - celles centrées sur le travail : bilan des travaux en cours (j'en suis à..., il me reste à..., j'ai besoin de...) socialisation des travaux finis (j'ai ou nous avons fait...archiver?.. publier?), projections (ça me donne envie de..., on pourrait...,...), organisations matérielles suite aux repérages des difficultés et/des compétences (qui fait quoi avec qui pour quand pour qui et quoi). Il me semble que là, l'instit est présent, à l'écoute, propose, note, s'engage à, favorise, diffère... - celles centrées autour d'un groupe de vie plus serré: par exemple, un groupe d'âge ou un groupe d'intérêt, ou un groupe de besoin, ou un groupe de projet... - celles qui sont plutôt de l'ordre d'une relation duelle: entre deux enfants, entre un enfant et un adulte qui peuvent permettre d'évaluer, de contractualiser, d'encourager, de comprendre, d'expliquer, etc... Il me paraît essentiel dans tous les types de réunion: - qu'on formalise bien ce qui est de l'ordre de l'expression, de la proposition ou de la décision. J'écris toujours sur un support où chacun peut lire (même s'il ne sait pas encore!) les décisions assorties des conditions matérielles d'exécution quand la nature des décisions s'y prêtent - qu'on vérifie d'une fois sur l'autre l'efficacité de la réunion précédente Voilà en vrac et en rapide ce que je voulais dire... Pour moi, il n'y a pas de quoi de neuf (c'est dans la réunion de travail type breafing) ni de conseil de coopérative (c'est dans la réunion de vie d'école). Trop de réunions tuent les réunions. Une réunion peut décider d'une réunion.On peut ne pas institionaliser des temps de réunion, les faire que quand elles sont nécessaire, demandées. retour menu 2005-06
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Philippe R Aujourd'hui, 1ère réunion de vie de classe (critiques, félicitations etc)
Elle n'est pas obligatoire.
Bah, il semblerait que vous aviez raison. Elle est utile !
J'en revenais pas !
On a aussi pu discerner son contenu de celle de la réunion
de bilan de la journée. On n'y parle pas de la même chose. L'avantage de
séparer, c'est qu'un contenu ne vienne pas prendre toute la place.
Du coup, à la réunion bilan qui a suivi (après la réunion
de vie de classe de 10 mn où y a eu des critiques et des félicitations),
on a eu des "je suis satisfait de ma journée" "j'ai appris à ..." "j'ai
réussi à ...."
J'fais vite, j'ai pas le temps.
Mais, comme je fais le secrétaire de toutes les différentes
réunions, on pourra les étudier plus tard pour voir leurs différences. A
la Toussaint ?
En ce qui concerne la réunion de lancement et LA réunion
du début de l'après-midi, la différence est moins nette.
Bref, comme vous, ce changement (mise ne place de
différentes réunions) semble positif.
Dernière chose : pour pallier à mon comportement pas
toujours enthousiaste ,j'ai ajouté quelque chose à la réunion de lancement
: "on peut présenter ou lire quelque chose qu'on a aimé chez les autres
notamment", moi compris.
Ainsi, les enfants perçoivent (enfin !) que je puisse
apprécier favorablement leur travail ;-). ça, c'est un truc utile pour moi
(sans doute nécessaire) qui va faire doucement rigoler Hélène et Sophie
notamment, qui, naturellement, arrivent à s'emballer devant les
productions des gamins. Mais, n'oublions pas que si on veut que ça marche
indépendament de l'instit (carisme, comportement, etc), il faut trouver
des trucs. retour menu 2005-06
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Laurent L : je ne suis pas satisfait du grand conseil (des enfants ne sont pas concernés, concentrés...)
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Je propose un sujet : "le grand
conseil ".
Je suis insatisfait par rapport au
fonctionnement de mon grand conseil. Je le décris. Tout au long de la
semaine les élèves déposent dans les boîtes "je présente", "je propose",
"Quand tu m'as fait ça, ça m'a fait ça", des petits papiers. Ces papiers
sont alors recopiés le jeudi par les deux co présidents sur le "cahier du
grand conseil". retour sommaire - retour sommaire 2006 Réponse de Laurent B les élèves en question n'assument pas du tout leur responsabilité et passent leur temps à revoyer la remarque sur les autres "Toi aussi tu parles !". Résultat les élèves se revoyent le problème comme une patate chaude et le problème n'est pas réglé ! Ils ne reconnaissent pas leur "tord". "Non c'est pas vrai c'est pas moi !". > Je trouve ça aussi assez déconcertant. Nous avons convenu cette année qu'il est interdit de ne parler que des autres lorsque la parole est donnée sur un sujet précis ('t"as pas le droit de dire oui mais toi aussi") On répond d'abors si on comprend ce qui est exprimé (actes, sentiments, émotions) et on discute ) ârtir de ça. J'ai proposé cette règle, qui comme beaucoup de chose que je propose, a été acceptée. Mais ils s'en servent plus que la plupart des trucs qu'ils ont pu accepter ainsi. Bref, y'a au une règle chez nous pour éviter ça. On s'en sert encore mais de moins en moins. Je peux imaginer qu'elle sera oubliée lorsque nous n'en aurons plus besoin.
> > Ils ont beaucoup de mal pour
rebondir et poser des questions. Lors des présentations au cours du grand
conseil il > > Certains élèves ont énormément de mal à rester dans les propos de l'échange. Il y a une présentation sur un fossile par exemple et au moment de poser des questions patatra :"Moi aussi j'ai vu des fossiles à la télé !" une remarque qui coupe court et qui tombe à plat. > Faut peut être voir, pas sur. Ca tombe à plat pour quoi ? pour qui ? Au moins, y'en a un autre (celui qui a la télé !) pour qui ça tombe pas ! Le propre d'un propos (j'ai pas fais exprès ) n'est il pas aussi de dériver un peu ? Le "propos de l'échange" est peut être plus large qu'on ne l'avait vu au départ et il va peut être déboucher sur quelque chose d'encore plus intéressant...ou pas. J'ai les mêmes questions. Leurs échanges sont souvent surprenants et quand c'est vraiment la leur, de réunion, ils se disent des trucs qui les intéressent vraiment. Que se passe t'il si on laisse faire ça. Ca fait un peu de peine au début pour celui qui était arrivé avec son fossile et qui se voit privé de la "vedette" . Au début, et même après bien sur (c'est con ce que je dis ) ce qui est important c'est qu'ils (les enfants) soient valorisés. Ils ont envie d'être au centre comme s'ils étaient plus importants que les fossiles. Et puis peut être que quand ça sera fait, qu'ils auront tous pu briller une fois ou deux et qu'ils se (re)connaîtront mieux, ils verront mieux le propos ?
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Claire : réponse à Laurent L
Peut-être que tes élèves ne posent pas
de questions à la fin des exposés parce qu'ils n'ont pas été habitués à le
faire (mais je me trompe peut-être...).
C'est évident qu'ils n'ont pas l'habitude. Je suis bien d'accord avec toi.
Rester dans les propos de l'échange et aller plus loin dans les débats
sont des compétences qu'ils n'ont pas travaillé et qui leur font
cruellement défaut. Comment me positionner par rapport au groupe ?
J'ai parfois l'impression d'être pris dans une
"marée noire"... Ils viennent continuellement me voir pour des petits
problèmes qui ne sont jamais résolus. Je pense au problème des wc par
exemple. Je leur explique que le problème a été abordé en grand conseil
depuis le début de l'année, une décision a été prise mais elle n'est pas
appliquée. Je leur explique que pour ce problème je ne détiens pas la
solution. Y a-t-il une solution ? Bien sûr que je suis passé par cette étape (et je n'en suis jamais réellement sorti), je trouverais même suspect d'un point de vue humain de ne pas l'avoir vécu. On peut difficilement attendre des enfants ce que des adultes n'arrivent pas encore à faire et le propre de l'école et justement de proposer aux enfants du temps qui va leur permettre de développer une famille d'attitudes que nous souhaitons développer. Tu soulèves différentes résistances et je ne pourrai pas les étudier toutes.
Au sujet des petits différends que les enfants font remonter au conseil, nous faisons référence à un élément de la culture de classe qu'est le "message clair." Avant d'avoir le droit d'en parler devant tout le monte (et de demander implicitement l'attention et l'intérêt de tous quitte à prendre du temps sur d'autres questions motivant un panel d'enfants plus large), chacun d'entre nous doit d'abord avoir essayé le message clair. Celui qui ressent une souffrance (ou un problème) demande à celui qu'il désigne comme en étant la source d'accepter un message clair. Les deux personnes s'isolent et se regardent. Le demandeur exprime alors deux éléments : - ce qui s'est passé (d'un point de vue factuel) - ce que cela a provoqué en terme d'émotion ou de sentiment ("ce que ça t'a fait dans le cœur" comme expliquent les enfants) La personne à qui s'adresse le message clair prend alors la parole et dit s'il a compris, peut éventuellement proposer une réparation (ce qui n'est pas obligatoire). Si le demandeur ne s'estime pas apaisé, il a alors la possibilité d'en parler au conseil. Sinon, le différend ne va pas plus loin. Des étudiants qui se sont intéressés à l'impact de cet outil sur les conflits ont pu mesurer qu'environ 3/4 d'entre eux trouvaient réponse équitable. Ils ont aussi montré que celui qui s'identifiait comme la victime profitait de ce moment comme un soulagement et que celui qui était désigné comme persécuteur prenait réellement conscience de l'impact émotionnel d'une action que très souvent il jugeait bénigne.
Quand un problème concernant tout le monde est abordé lors du conseil, la discussion tend à se terminer par une prise de décision. Celle-ci est alors relue en entame du conseil suivant et l'on s'interroge sur sa pertinence. Elle peut alors être validée, modifiée ou abrogée. S'il s'avère qu'elle n'a pas été respectée, le conseil a pouvoir de poser une sanction qui se traduit toujours par la privation de l'exercice d'un droit. En occurrence, pour les histoires de foot (fréquentes dans notre quartier de La Paillade), c'est arrivé bien souvent que cela donne lieu à des interdictions de jouer au foot pendant une semaine ou plusieurs, pour un, plusieurs, ou tous les membres de la classe. Je crois que le fait de poser une loi n'est que le début de notre travail autour de l'apprentissage de la limite sociale. Cet apprentissage est d'autant plus important que c'est souvent à partir de lui que tout le reste va pouvoir se construire et que des langages vont réellement pouvoir se construire. C'est en tout cas une option salutaire avec les enfants que nous accueillons.
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Le président du jour Il se trouve que la vie coopérative de la classe s’appuie sur une série d’éléments du contrat de vie de classe qui garantissent la sécurité, le respect et la mise en confiance de chacun. Ces lois, règles de vie et codes de conduite font régulièrement l’objet d’études de la part du conseil de classe et tout un chacun sait s’y référer quand il en éprouve le besoin. Or ce n’est pas parce qu’une règle est écrite, même si elle a été proposée, discutée, votée et parfois comprise et signée, qu’elle va automatiquement être respectée par tous les membres de la communauté pour qui elle existe. Je crois même que le réel travail d’apprentissage de la loi sociale, de sa portée et des limites qu’elle pose, commence à partir du moment où elle a été écrite. Il est tout à fait judicieux de penser que c’est à l’adulte de la classe qu’incombe cette fonction de rappel de la règle. Le plus souvent, cela évite contestations, interprétations et indulgences pour les copains mais pas pour les mal-aimés. Et pourtant, … L’enseignant de la classe est une personne tout aussi faillible que n’importe quel enfant et l’on sait combien les erreurs d’interprétation de l’adulte peuvent engendrer des sentiments d’injustices chez les enfants. Les plus souvent, tout du moins pour les enfants les plus dégourdis dans la classe, l’enseignant est le principal référent pour les problèmes rencontrés. On imagine mal comment un enfant ne reconnaissant pas les phrases minimales ou se trouvant devant un problème informatique insoluble pour lui va bien pouvoir poursuivre son activité sans l’aide de l’adulte. Pendant les moments de travaux personnels, il est donc utile que l’enseignant soit disponible pour aider à l’évolution des activités dans lesquelles les enfants se sont engagés. Du fait que le don d’ubiquité ne fait pas encore partie de la formation IUFM, nous nous trouvons souvent en train de gérer deux types de demandes : celle concernant le respect des petites règles de fonctionnement coopératif et celles autour des activités et apprentissages en cours. La solution pourrait être de réduire la part de liberté des enfants dans la classe mais on voit bien combien celle-ci contribue pleinement à l’exercice de la coopération et à l’aboutissement des projets de chacun.
C’est avec toutes ces interrogations que je me suis présenté il y a environ deux ans au sein du conseil de la classe unique dans laquelle je travaille. Je demandais que l’on trouve une solution pour me permettre d’être plus disponible auprès des enfants qui en ont le besoin pour leurs activités. Et c’est ainsi que progressivement, la fonction de « président du jour » s’est construite pour en arriver aujourd’hui au fonctionnement que je vais détailler.
A la fin du bilan météo de journée, le président du jour choisit parmi les enfants volontaires ayant le moins dérangé celui qui va lui succéder. Le lendemain, son prénom est écrit sur une affichette prévue à cet effet. Il préside tous les moments de réunion de la journée : Quoi de neuf, réunion, conseil, choix de textes, présentations, bilan météo. Quand il le juge nécessaire, il s’occupe aussi de modifier le « code du bruit dans la classe », celui qui permet de travailler dans un calme relatif permettant les concentrations. Il peut éventuellement noter sur une feuille les gênes provoquées par certains. Le soir, après le bilan de journée et avant le choix du prochain président, les enfants de la classe sont amenés à donner leur avis sur la manière dont le président du jour a fait vivre cette fonction : a-t-il rappelé les règles quand il le fallait ou s’est-il contenté de vaquer à ses activités ? a-t-il pu aider les enfants qui en avaient besoin ou ne s’est-il intéressé qu’à ses copains ? A-t-il crié pour se faire respecter ou s’est-il référé aux institutions de la classe ? … C’est souvent lors de cette discussion qu’une sorte de déontologie du président du jour apparaît et se construit. Les quelques enfants qui, à plusieurs reprises, n’ont pas tenu compte de ce qui se disait lors de ces moments peuvent se retrouver mal à l’aise lorsqu’il est question de s’en expliquer et ne se proposent pas ou ne sont pas forcément choisis immédiatement pour reprendre cette fonction. Il va de pair avec cette fonction que parfois rien ne tourne comme il le faudrait. Mais qu’importe ? Dans ces cas, en tant qu’enseignant, je peux demander à reprendre l’animation de la classe au détriment de ma disponibilité. Mais ce n’est que temporaire. Certains enfants ne souhaitent plus être président parce qu’ils se sont aperçus que cela entravait la portée de leur travail. D’autres ne se donnent plus le droit de le devenir parce qu’ils ne sont pas arrivés plusieurs fois à rappeler certaines règles auprès de leurs copains ou ont beaucoup de mal à s’interdire de faire le petit chef dans la classe. Certains en revanche ont pu disposer d’une place qui a montré une facette positive de leur personne, qui a pu contribuer à les faire sortir d’une réserve personnelle nocive à leur engagement dans diverses activités ou divers lieux de parole et de décision. D’autres enfin arrivent très bien à concilier la présidence de la classe et la gestion des projets qu’ils souhaitent mener. En ce qui me concerne, j’ai adopté le réflexe de ne plus m’occuper de ce qui est du ressort du fonctionnement de la classe et de renvoyer au président ou au conseil toutes les demandes m’étant faites à ce sujet. Les enfants président du jour savent toutefois que je peux à tout moment les aider ou répondre à leurs demandes. Je peux donc accorder toute mon attention aux groupes que je suis ou aux enfants qui viennent me trouver pour les aider à débloquer certains nœuds de problèmes.
Voici donc une nouvelle institution coopérative dans la classe, au service du développement des activités, qui se trouve être le terrain d’une foule d’apprentissages, dont la principale caractéristique est son humanité, avec toutes les surprises et aventures que cela génère… retour sommaire - retour sommaire 2006
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Ninon, questions à Sylvain
> je crois comprendre que des
enfants peuvent être président du jour de
> façon fréquente, alors que
d'autres ne le seront pas tant que leur
> comportement le leur interdit ?
Ce qui se passe
actuellement, c'est que le choix se fait de manière tout à fait subjective
de la part du président en fonction. Tout le monde peut donc devenir
potentiellement président du jour à condition qu'il en fasse la demande.
Il n'y a pas de référence à des niveaux de responsabilités ou autres
symbolismes.
> Est-ce que le choix du nouveau
président de jour peut prêter à discussion ?
Ce n'est pas encore
arrivé. Ce qui pourrait préter à débat lors du conseil serait le mode de
décision.
> Le président du jour peut-il être
démis de ses fonctions pendant la journée par les autres élèves, ou
bien les critiques attendent-elles le bilan du soir ?
Ce n'est pas encore
arrivé mais pourquoi pas lors de la réunion quotidienne. Ce qui se passe
parfois de la part des plus petits c'est de demander un remplacement
temporaire auprès d'un plus grand pour l'animation d'un conseil ou d'une
discussion philo par exemple.
retour sommaire - retour sommaire 2006 Philippe R : heure de la réunion
Il y a quelques semaines, j'avais
constaté que l'heure de la réunion devenait problématique par rapport à
des activités qui se mettaient en place lorsque les enfants arrivaient et
j'avais l'impression que la réunion arrivait trop tôt.
Je leur en avais donc parlé en
réunion, mais ils m'ont plutôt contredit, ne voyaient pas bien ce que le
déplacement de la réunion pouvait leur apporter. Ils y voyaient d'ailleurs
plus des inconvénients. Je crois avoir compris alors que certains étaient
pressés de présenter quelque chose à la réunion du matin et qu'ils
préféraient ne pas attendre une demi-heure de plus.
Aujourd'hui, on était un peu tous
embêté car nombreux sont ceux qui n'ont pas eu le temps de lire les
nouvelles pagettes et commentaires avant la réunion. Je leur ai donc
reproposé de décaler la réunion en évoquant uniquement les pagettes et les
commentaires sachant que je continuais de voir que l'élan de certains
enfants en arrivant dans la classe et en commençant des activités était
freiné par la réunion.
Et moi le premier ! qui n'avait pas
eu le temps de lire les commentaires car occupé par plusieurs enfants qui
me sollicitaient en s'activant à droite et à gauche.
Après discussion à la réunion du
matin et de l'après-midi, la grande majorité des enfants a choisi de
déplacer la réunion à 9h15. Les pagettes et les commentaires étaient au
coeur de la discussion. L'avantage était évident mais il leur a fallu
réorganiser des petites choses dont l'heure de lecture de notre Quotidien
aux PS-MS. Mais, nous avons trouvé des solutions à chaque problème évoqué.
Ce petit changement anodin aura, je pense, des répercussions sur la
densité et la diversité des activités (du moins, je pense et j'espère ;-).
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