Projets individuels, projets collectifs, activité, intérêt, organisation, objectifs, choix...
Si l'on tire sur le bout de ficelle appelé "projet", tout un peloton se dévide !
Tout projet débouche sur sa réalisation ou tentative de réalisation. OK ? c'est à dire une activité ? Est-ce qu'une activité est un travail ? Avant toute action en principe il y a eu un projet. OK ?
Si on est seul (enfant ou adulte) les projets se succèdent en continu (tiens, je vais faire la sieste) et leur réalisation idem suivant les contraintes (Zut il faut que je répare la bagnole avant ce soir pour aller au cinoche), les choix à faire entre projets, les moyens immédiats disponibles, la facilité ou la difficulté et le degré d'excitation etc...
Si on est dans un collectif et que la réalisation des projets doit se faire à l'intérieur du collectif ou de son espace, avec ou sans le collectif, vont se poser des problèmes d'organisation et de répartition éventuelle des projets dans le temps et l'espace. Va aussi se poser le problème d'harmonisation des intérêts individuels (qui font naître les projets) avec l'intérêt collectif.
L'intérêt se distingue des objectifs. L'intérêt du collectif est par exemple de permettre l'assouvissement des intérêts individuels donc la réalisation des projets personnels ou autres ! Son objectif peut être différent. On y vient ! :
Si on est dans un collectif dont l'objectif est que ses membres apprennent, il n'a rien de particulier : dès que l'on est ensemble on apprend toujours quelque chose... si l'on a quelque chose à faire dans et/ou avec ce collectif ! On peut se reposer alors la question de ce que l'objectif "apprendre" recouvre et si tous les projets peuvent concourir à l'atteinte de l'objectif.
Se posera alors le problème du choix. Liberté du choix, restrictions et contraintes du choix, processus du choix, organisation du choix, orienter ou induire le choix, le choix entre plusieurs obligations est-il un choix....
Encore faudra-t-il que le collectif constitue un groupe (communication interne, structuration complexe, interactions etc.). Si on empêche qu'un collectif se structure comme un groupe, peut-on réussir à empêcher ses membres d'apprendre ?
Document à lire : Activités personnelles de Christian Drevet (ce document décrit l'état de la classe de Christian 4 mois après le début d'un processus qui démarre à partir d'un état que l'on peut qualifie de état 0 (enfant d'une classe de type urbain dans une pédagogie traditionnelle). Précision sur ce texte :
2004/2005 - 2005/2006
21.09 : Bérangère : "(...) je leur avais proposé d'en fabriquer à nouveau (des maracas)... cela a été le premier projet collectif...puis un jour..."
Philippe R. : "Annick évoque des rails à mettre en place puis de les supprimer ensuite"
26.09 Laurent B. : Projet d'écriture(...) j'ai été étonné qu'il se dégage plus d'écoute et d'enthousiasme de cette proposition que de mes perches pour écrire des trucs dans le journal,(...)
03.09 Bérangère : (...) ce matin, un de mes élèves a proposé aux autres enfants de faire du vélo.(...)
05.03.05 Hélène, Philippe, Benjamin - Pourquoi vouloir laisser le choix ? et quel choix ? et si on renversait la question ?
06.03.05 Ludo : éviter d'avoir à choisir pour "être tranquille" Daniel : pas si simple et pas besoin d'être aussi tranché.
07.03 Ludo : Le problème est plutôt celui du non choix !
15.03 : Laurent B : décloisonner à plusieurs pour permettre des projets. Mais quels projets ?
22.05 : Christian D : La question du choix n'est pas un objectif mais plutôt une stratégie
22.06 : Philippe R et Sylvain : Le suivi des projets
23.06 : Philippe R : Les enfants déclanchent des projets, ça veut dire qu'on ne fait rien tant qu'ils n'ont rien fait.. (?)
25.06 : Philuippe R : Lorsqu'il passera le brevet, cela deviendra son projet personnel puisque c'est lui qui l'aura décidé.
Laurent Ott (qui n'est pas dans la liste) : travail individualisé et programmation
Bérangère. Alors, par où ça
commence ? Bérangère
Pendant la réunion de ce matin, un de mes élèves a proposé aux autres
enfants de faire du vélo. Sylvain Moi aussi, j'aurais pu avoir les larmes aux yeux aujourd'hui mais pour toute autre raison. Géraldine avait eu la gentillesse de donner à notre classe deux adorables gerbilles (des petites souris).Nous nous en étions occupés pendant tout l'été et elles ont fait le bonheur de tous les enfants qui les ont rencontrées. Cet aprés-midi, alors que la réunion avait décidé de descendre faire une thèque, en remontant, nous avons constaté que l'une d'entre elles avait disparu. La cage n'est pas trouée, les portes étaient bien fermées. Elle a dû être prise par un enfant d'une autre classe en mal de tendresse... Triste soirée quand même.
Sylvain
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Philippe Ruelen (message complet dans ateliers) Les projets ? que ce soit le super projet qui va nécessiter de passer dans plusieurs ateliers ou le simple exo classique de français ou de math, c'est un projet dans la mesure où l'enfant a décidé de le faire (projet personnel). Evidemment, ça m'arrive d'imposer à l'enfant telle ou telle activité ; du coup, je ne considère plus ça comme un projet personnel puisqu'il ne l'a pas décidé/choisi et c'est donc beaucoup moins efficace. Sur le sujet de fonctionnement en ateliers permanents, nous avons eu avec Annick lors du voyage aller à notre classe découverte, une discussion intéressante sur les enfants qui ont dans leur tête depuis longtemps le schéma "faire/entreprendre en réponse à une demande de l'adulte". Certes, on veut justement faire évoluer sa manière de voir les choses. Mais n'est-ce pas un peu brutal si on le met tout de suite en situation de choisir et de faire pour lui ; d'où les errances de certains enfants qui semblent déboussolés, voire complètement perdus ? Annick évoque des rails à mettre en place puis de les supprimer ensuite : en clair, imposer pour certains des choses ! C'est plus ou moins ce que je fais comme je disais plus haut mais un peu à l'aveuglette. Comment faire autrement ? Le "quoi de neuf" du matin qu'on appelle maintenant "la réunion" commence à comporter les rubriques habituelles: la cantine, le facteur, le mot du jour (un enfant de CE2 qui n'est pas encore "entré dans la lecture" à qui je demande de noter 4 mots par jour sur son reppertoire et de faire ensuite jouer la classe au "pendu" avec un de ces "mots à trous"1) , quelques présentations, le déroulement de la journée ... Ce matin, c'est peut être la 1ere fois que la parole a rebondie 6 ou 7 fois sans que j'ai eu à intervenir (pour dire un truc hyper intéressant comme râler pour qu'on s'écoute...). Et de ces échanges est arrivé la proposition d'une enfant, qui a intéressé également 3 autres enfants, leur 1er projet d'écriture : "envie d'écrire ...à notre maîtresse de l'année dernière" !!! On s'organise: ce sera possible de le faire lundi après midi pendant les ateliers (non permanents...) j'ai été étonné qu'il se dégage plus d'écoute et d'enthousiasme de cette proposition que de mes perches pour écrire des trucs dans le journal, ou des messages marelle... J'espère quand même qu'ils écriront un jour à d'autres personnes qu'aux instit... ça m'a un peu fait penser à l'année dernière où leur 1ere vraie décision avait été de remettre les tables que j'avais changées ... en frontal ! (avant de re-modifier ça ensuite) J'avais halluciné. Doit y avoir un genre de truc autour du fait de se rassurer, de d'abord repartir de là où on en est resté pour éventuellement ensuite aller plus loin... (remettre les tables, écrire pour la maîtresse, ...faire comme c'était avant que t'arrives !... ) j'avais presque oublié qu'ils étaient dans cette école, qu'ils se connaissaient et faisaient des choses avant que j'arrive... retour sommaire retour menu 3type |
Il me semble que nous sommes nombreux à vouloir organiser la structure pour que, le plus souvent possible et donc tout le temps à terme, ce soit l'enfant qui choisit son activité. Pourquoi cette volonté ? Arriverait-on à être explicite sur la réponse ? Pour moi, ... c'est important .... ça me semble évident ... mais quand j'essaie d'expliquer pourquoi je ne suis pas clair. Et, j'ai surtout été étonné d'apprendre que pour certains collègues (amis) cela ne leur paraissait pas important : "A partir du moment où ils sont en activité, c'est quasi pareil". Bérangère (suite mess d'Hélène à droite) Les enfants vont certainement plus s'investir, et du coup mieux apprendre??, s'ils ont eux mêmes choisi à un moment de faire telle ou telle activité, et celle ci me parait plus vraie, plus authentique, plus efficace?, que si l'élève fait une activité sur la demande.( Hélène) Effectivement, c'est l'idéal.Mais dans certaines circonstances, un enfant peut se trouver en incapacité de choisir une activité pour des motifs d'ordre divers et l'adulte est là, à mon sens, pour l'aider à s'orienter. Il arrive , dans ma classe , que B ou M.., enfants perturbés et instables, me disent qu'ils ne savent que faire et qu'après plusieurs propositions de ma part, ils en choisissent une et je sens alors leur soulagement. retour sommaire retour menu 3type Et si on
retournait la question :
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Hélène Philippe R nous a confié sa difficulté a entrer dans une relation d'aide avec les élèves, et d'après le groupe cette difficulté pourrait venir de la conception que l'enseignant peut avoir quant à son rôle dans la classe. Je m'explique. Ce qui est ressorti c'est que si on conçoit que l'origine du savoir, des apprentissages, des activités (je ne trouve pas le mot) doit venir exclusivement de l'enfant, que l'élève ne peut avoir d'apprentissage efficace et vrai que s'il choisit lui même d'y entrer, sans la demande, l'obligation du maitre, et bien il devient impossible à celui ci d'interférer dans les activités au risque de fausser la démarche entamée spontanément par l'élève. Les questions qui se sont posées étaient de savoir comment aider les élèves sans avoir l'impression de les obliger à entrer dans une activité; qui est, ou qui doit être à l'origine du savoir, des apprentissages? etc... Ma petite expérience fait que je rejoins assez Philippe dans l'idée que les enfants vont certainement plus s'investir, et du coup mieux apprendre??, s'ils ont eux mêmes choisi à un moment de faire telle ou telle activité, et celle ci me parait plus vraie, plus authentique, plus efficace?, que si l'élève fait une activité sur la demande, l'obligation de son enseignant. Maintenant, il est à mon avis possible à la fois de laisser les élèves être à l'origine de leurs apprentissages, de les laisser entrer d'eux mêmes dans le savoir, tout en les aidant et en les accompagnant. Il parait que pour moi cette aide est naturelle (dixit Philippe), et je n'ai pas l'impression d'interférer dans les démarches personnelles quand j'aide, même fortement, mes élèves. je ne suis pas sure d'avoir été claire, et d'avoir retransmis au plus juste le coeur du problème qui nous a animé hier soir.....Philippe, je t'appelle au secours pour compléter ces premières infos!!! J'ai trouvé intéressant aussi le débat sur la correspondance scolaire. Trés étonnée de voir que pas mal de personnes du groupe n'y voit pas plus d'intérêt que ça. Il me semble quand même que quand les élèves écrivent dans le but d'être lus, et dans l'espoir d'avoir une reponse, il ont une motivation pour l'écriture bien plus forte que quand ils font des écrits qui n'ont pas d'autres avenir que d'être rangés dans un classeur....La discussion a aussi beaucoup tourné autour de ce sujet.... Suite sur les projets, le choix (à gauche) suite sur la correspndance |
Pour ma part, j'aurais tendance à penser que si un enfant
fait ce qu'il choisit, c'est qu'il a un intérêt à le faire (passer le temps,
chercher quelque chose, prendre du plaisir, apprendre, jouer, etc...). A mon avis, les choses ne sont pas si simples sur "qui doit faire le choix". Parfois, si c'est nous qui choisissons pour l'enfant qui ne sait pas vers où aller, ça peut lui ouvrir un horizon nouveau qui lui donne envie. N'oublions pas qu'à côté d'enfants autonomes et/ou plein d'envies, il y a aussi ceux qui pour des raisons multiples (manque de confiance en eux ; non-habitude à être "stimulés" à la maison, etc...) sont perdus face à un choix. Leur proposer une direction qui nous paraisse bien pour eux peut être intéressant et facilitera des choix autonomes pour plus tard, quand l'enfant sera prêt. |
Ludo Suite à Daniel (à gauche)
Tu as raison,
Daniel. En effet, le raisonnement ne marche que pour ceux qui font des
choix. Mais en y réfléchissant, quel enfant restera apathique, dans son coin
en attendant qu'on lui dise quoi faire ? Parfois, nous aurons à suggérer, à
proposer, à montrer... Nous aurons à valoriser, à encourager, à publiciser
afin d'affirmer des choix. |
Disons qu'il s'agit depuis début janvier d'ateliers décloisonnés entre les 4 classes de l'école, pour l'instant 2 fois par semaine et sur un temps occupant le début de l'après midi. L'idée, c'est un "genre de truc comme" (PJ)de permettre la réalisation de projets qu'on peut faire tout seul ou à plusieurs, en favorisant les échanges et l'entraide entre enfants d'âges et de capacités différentes. Projets qui peuvent être liés à un intérêt personnel (j'adore Lorie !) ou collectifs (jouer à des jeux de pions en prévision d'une soirée jeux organisée dans le village où ça serait pas mal que certains puissent connaître quelques jeux). Les instits sont dans des endroits dans lesquels les enfants savent à peu près ce qu'ils vont pouvoir y faire. un des intérets étant que ça libère un instit qui est alors à la BCD (là on a le plus d'ordi et de bouquins) et qui peut acceuillir des gamins qui ont besoin de telle ou telle info. Une des difficulté étant que ça se négocie à beaucoup (trop je trouve...; d'adultes et d'enfants !). Si certains d'entre nous (adultes) acceptent un certain "flou" sur les intentions initiales des élèves (texte de vie, recherche sur les jaguars, enquête sur un truc...) d'autres se rassurent avec des trucs plus "cadrés" (écriture de poésie, de compte rendu) qui ont l'avantage de rassurer tout le monde et l'inconvénient de pas trop permettre à des projets de rebondir (le texte plutot libre pour dire ce que je pense de l'Asie qui devient une recherche en "géographie") ou d'être liés à la vie de l'école ("c'est où alors que je peux construire l'echelle de bruit pour la cantine qu'on a dit qu'on ferait en réunion CE/CM?").
Reste cette question du choix qui a été évoquée et ce qui fut pour moi une certaine désolation au départ, à savoir entendre ces gamins à qui on permet de choisir, de faire pratiquement ce qu'ils veulent et qui nous disent un peu las "...pfff...je sais pas quoi faire...". Dur de résister au "ah bon, t'inquiète pas, je vais t'en trouver moi du boulot !!!:))" Y'a donc des endroits où l'activité sera plutot induite, "cadreé" par les instits et d'autres, dont je suis un peu, où ça glande parfois ou ça consomme un peu..en attendant qu'un genre de déclic se passe... ("Bon, il vient ce putain de déclic maintenant ???!!! :)))
Ca tatonne quand même sévère et tout ça est encore pour moi très moyennement satisfaisant, voire pas trop satisfaisant. On a encore des galères matérielles (un seul poste connecté à internet !!! alors on fait des projets ...avec l'EN et la mairie pour mettre en réseau...) On se fait des "outils" ou on change le fonctionnement petit à petit, au fur et à mesure qu'on repère ce qui nous emmerde le plus. Exemples: * des gamins terminent pas ce qu'ils commencent, les adultes ont du mal à suivre ce qu'ils font, alors on leur file un genre de "pense bête" qu'on appelle "MEMO" où on note tout ça avec eux; * Le collègue qui est sur des trucs plus cadrés et fonctionne en plusieurs séances: tout le monde ne va pas à la même vitesse chez lui aussi , donc chez lui aussi, les enfants devraient pouvoir bientot faire autre chose quand ils ont fini un truc chez lui...et pourquoi pas un jour faire quelque chose chez lui qu'il n'avait pas prévu ? *Si on "sent" des trucs très sympas quand les grands et les petits bossent ensemble, resterait à mieux organiser ça pour que les aides soient plus bénéfiques (on se penche sur un genre de grille comme à Sillars qui est sur le sire 3type d'ailleurs)
Reste encore à impliquer quelques parents là dedans qui pourraient nous filer surement un bon coup de main là dessus, reste à donner aux gamins plus de place dans l'organisation de ça, faut encore qu'entre adultes on se donne du temps pour garder ce qui nous plait et qu'on change le reste, qu'on s'équipe en réseau, qu'on, qu'on, con.... bon, dans 10 ou 15 ans, ça pourrait bien nous plaire quoi... etour sommaire retour menu 3type |
Il me semble - mais c'est un avis perso - que la question du choix et de qui décide (l'enfant, ou l'adulte, ou le groupe, ou .... ) n'est pas un objectif, plutôt un moyen ou mieux une stratégie de recherche.
Pour moi, l'objectif c'est que les enfants progressent dans la maîtrise de langages qui leur permettront d'une part de s'intégrer dans des groupes sociaux et d'avoir un rapport au monde, d'autre part d'avoir la capacité d'agir sur ces rapports sociaux et sur le monde.. Ce n'est pas un objectif très différent de ce qu'on peut lire dans les objectifs de l'institution (selon la lecture qu'on en fait, puisque c'est tellement bien formulé que chacun peut y trouver chaussure à son pied). C'est ce que je mets sous la notion de "tronc commun" (même si tout le monde n'y met pas la même chose).
Dans le cadre de cet objectif, on a, les uns et les autres, des stratégies. Il me semble que la stratégie de Philippe c'est : essayer de faire en sorte que l'enfant choisisse le plus souvent possible ce qu'il fait + gingo (euh Bingo, pardon !). D'où le fait qui est dans l'ordre des choses - Philippe poursuit sa lige de recherche - qu'il souhaite aller au congrès pour échanger sur cette stratégie et sur tout ce qui se fait autour des arbres de connaissances. C'est vachement intéressant en tant que stratégie : c'est une ligne d'action et peu à peu on voit ce que ça donne dans la réalité, si ça fait aller ou non vers l'objectif.
Bon, maintenant on peut dire - et alors à ce moment là "3type" se caractérise par une stratégie ou un moyen et pas par un objectif - que la spécificité de 3type c'est que l'enfant "doit savoir que c'est lui qui décide", pourquoi pas... J'ai dit à plusieurs reprises à Philippe que je ne me reconnaissais pas dans "3type" et c'est sans doute de là que provient le fait que je suis mal à l'aise avec les propositions que vous avez faites à Lyon.
Je pratique aussi, de temps à autre, le "texte libre obligatoire", les recherches collectives de math ou autres quand elles me paraissent porteuses d'apprentissages possibles, je leur propose des moments collectifs à partir des textes qu'ils produisent, j'utilise des fiches de travail en prolongement des observations rélalisées sur les textes, j'essaie de mettre en place des moyens de diffuser ce qu'ils produisent, je fais aussi de l'histoire (qui est un domaine que les enfants abordent peu par eux-mêmes)..... Et dans mon fonctionnement de classe, ou dans "ma stratégie de recherche", le fait de savoir qui décide n'est pas un critère pertinent, ce qui ne veut pas dire, non plus, que l'enfant ne décide pas.
Il faudrait alors peut-être dire que "3type" est une des stratégies de recherches des "CentreS de recherche...." qui est un lieu où ce qui avait plutôt démarré c'était un travail autour des petites structures et de la communication - et là je me retrouvais tout à fait .. Du coup, un groupe "3type" peut très bien être au Congrès sous cette "étiquette", mais alors ça concerne ceux qui se retrouvent derrière cette stratégie et pas vraiment les CREPSC.. ou alors les deux deviennent la même chose mais ça me paraît dommage....
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Précisions de Christian D sur son texte les Activités personnelles Les places dans les coins :
Le "coin", c'est l'endroit où on trouve le matériel. Autour du matériel il ya quelques places assises. Les enfants s'installent d'abord là, puis s'il manque de place ils s'installent ailleurs. Pour certains coins, c'est plus difficile car il faut transporter du matériel : ainsi "sciences" et "bricolage". En tous cas, les places dans les coins, quand il y a un nombre de places déterminé, c'est pour des raisons purement matérielles, ce n'est pas pour orienter les choix. Cela ne veut pas dire d'ailleurs que les choix ne sont pas orientés puisque je leur demande, quand ils choisissent quelque chose de nouveau, de choisir quelque chose qu'ils n'ont pas encore fait, mais je crois que je l'explique dans le texte..
Dans les activités persos, ce que j'apporte :
Au départ j'ai proposé un certain nombre d'activités au choix, souvent des activités pratiquées au cours du premier trimestre plus quelques activités nouvelles. La liste s'enrichit au fur et à mesure : il va y avoir, par exemple, la messagerie puisqu'on vient d'avoir une adresse sur marelle, ou la fabrication de coloriages magiques en math pour les CP qui ont demandé qu'on leur en fasse suite à des coloriages magiques que mes élèves avaient mis au journal et qui étaient trop difficile pour les cp.. Evidemment, la messagerie c'est moi qui l'apporte. Ils peuvent évidemment avoir leurs propres propositions (c'est même une évolution souhaitable) : ainsi Alain a proposé de réaliser la maquette d'un port qu'il a trouvée dans un de ses livres et pour laquelle s'est constituée une équipe d'une dizaine d'élèves car il y a beaucoup à faire. Je ne suis pas un fana des dames mais si quelqu'un le propose pourquoi pas !
Le temps :
Il y a un "plan de journée", un déroulement-type, dont on peut s'écarter au besoin mais qui fonctionne de manière assez régulière. On commence par un travail de français (fiches, exos, moments collectifs. Puis 45 mn à 1 h pour les activités personelles. Ensuite, la réunion. Après la récréation : présentation des créations de math en 3 groupes et fiches de math pour les autres.
L'après-midi : activités personnelles (45 mn environ) puis réunion de l'après-midi qui sert à présenter et faire circuler les journaux qu'on reçoit d'autres classes, puis EPS ou chant ou anglais. En fin de journée, 30 mn environ pour des activités de lecture (lectures suivies, fiches, bilbiothèque....)
Donc une journée assez précisément découpée...
Le planning :
J'avais prévu d'en mettre une photo, je vais la prendre et vous l'envoyer...
Le choix des activités :
L'enfant démarre une activité quand il a fini la précédente. Il ya aussi des activités qui démarrent au moment des réunions, comme prolongement de quelque chose qui a été présenté (c'est souvent le cas à l'occasion de présentations d'expériences ou de montages électriques....). etour sommaire retour menu 3type Sylvain
quand je parle d´activités
spécifiquement scolaires, je m´intéresse au travail que doit fournir un
enfant au regard de ce qu´il a précédemment mobilisé et en fonction de ce
qui lui reste à acquérir avant de poursuivre son chemin scolaire. Dans une
classe unique, c´est surtout très fort pour des CM2, en particulier pour
des domaines cognitifs tels que la grammaire, la littérature ou la
géométrie. |
Et
au sujet des projets que l'enfant entame de lui-même sans qu'il soit confié
par le groupe ? Penses-tu également qu'on doit les aider à les mener à terme
(un exposé par exemple) ? |
Les enfants déclenchent des projets : ça veut dire qu'on ne fait rien tant qu'ils n'ont rien fait ;-) Très vite, ils font quelque chose. Je m'informe des projets et les note. Le pense-bête est affiché et réactualisé chaque jour. En face du projet, l'activité ou les activités à conduire pour mener à terme le projet sont inscrites. Mon rôle va consister à suivre chaque projet de sorte que l'enfant le mène à son terme - du moins les projets dont j'ai connaissance, cad ceux que je note sur le pense-bête. C'est l'enfant qui enclenche le projet (du moins la première activité du projet) mais je veille à ce qu'il le mène à son terme. Par ailleurs, je l'aide à associer à son projet des activités afin de maîtriser son projet : ces activités (type et nombre) dépendront du niveau de l'enfant (mais aussi de l'état psychologique du moment) et des progrès - que je pense - qu'il pourrait faire via ce projet. Par exemple : un enfant se lance dans l'écriture d'un documentaire. Lors de la correction, je me rends compte qu'il ne parvient pas à choisir correctement entre 'é' et 'er'. Je lui dis de faire un exercice d'orthographe associé pour essayer de comprendre comment ça marche. Cette activité s'inscrit alors dans son projet. Dans ce cas, j'ai très rarement besoin d'expliquer comment ça marche (du moins en fin d'année) car l'entraide est alors largement suffisant. Bref, cette activité décrochée d'orthographe associé à un projet d'écriture ressemble fortement à ce qui est préconisé par l'IUFM et les méthodes actives. La différence, essentielle pour moi et pour quelques collègues avec qui on a écrit le texte "les 3types" (et pour lequel il n'y a eu toujours aucune réaction sur la liste, sniff :-( ), c'est que le projet est déclenché par l'enfant. L'enfant s'engage, et l'instit l'aide à aller au plus loin et surtout à mener à terme son projet. Bref, c'est comme à la maison lorsque les enfants sont nombreux et lorsque nous prenons le temps d'être avec eux : - si on leur demande de faire une activité (y compris un jeu), ils ne veulent pas ; ça ne marche donc pas. - si on leur demande de faire une activité avec nous, ça marche pour qelques uns mais pas pour tout le monde - si on s'intéresse à ce que chacun fait, et qu'on les aide à aller plus loin, ça marche. Ca marche si bien d'ailleurs que les uns profitent des activités des autres, et que l'entraide devient naturelle. C'est pourquoi l'école est bel et bien une maison éducative : environnement riche et présence de l'adulte pour les aider. Il me semble que plus l'environnement est riche et plus l'hétérogénéité des enfants est grande, moins la présence de l'adulte est nécessaire car les tâches décrites ci-dessus faîtes par l'instit sont faîtes par les enfants eux-mêmes. Le rôle pédagogique de l'instit va constituer à proposer des activités diverses et variées à partir du projet de l'enfant de sorte qu'il puisse développer tous les langages et entreprendre donc des activités dans des domaines que l'enfant aurait tendance à écarter. Si l'enfant voit un intérêt à s'y confronter via son projet, il entreprendra l'activité en question de manière positive. Et on sait bien que la manière dont l'enfant va aborder une activité est primordiale ! tour sommaire retour menu 3type Mon idée est la suivante: en pédagogie, j'oppose le programme au projet; le programme découpe l'activité de l'enfant, la prévoie, mais la réduit aussi; le programme dégage un chemin, parfois plusieurs mais a besoin de lmimiter les possibles; le programme est descendant, à l'inverse le projet ets montant; dans le programme tout est simple car la complexité a été éradiquée afin de dégager un cheminement par où l'enfant est supposé passer, dans le projet tout est complexe au contraire; le programme met en valeur le savoir de l'enseignant, son expertise, sa technicité, le projet au contraire valorise l'élève et éclipse l'enseignant. Plus un programme est élaboré, plus il est complet, plus il est documenté, riche en outils, plus la place laisssée en retour à l'élève dans celui ci, se réduit: à la fin il n'a plus que des croix à inscrire.
Le travail individualisé me semble pour beaucoup partager les défauts de la programmation en éducation; il permet surtout à l'ensqeignant de garder le contrôle ou au moins un oeil sur ce que fait l'élève; à l'inverse, la position de permettre à l'élève de réaliser des projets, en lieu et place de sprogrammes suppose un renoncement de l'enseignant à tout vouloir maîtriser.
Concrètement, dans ma pratique de classe j'ai peu à peu banni tous les fichiers fussent ils "Freinet" au profit de temps de travail sur des projets; ces projets sont individuels ou groupaux et ils consistent en général en la réalisation de recueils, de livrets, de petits romans, de courts métrages, d'exposés, de présentations, de conférences, d'organisation d'un tournoi, d'un défi ou de jeux pour les autres, sketchs, piècette de théâtre, à préparer une recette de cuisine, etc.
Ces projets sont auto évalués puis évalués part le groupe lui même; tous les projets sont proposés par leurs auteurs mais soumis au conseil de classe qui indique pour chacvun d'eux les exigences de base et les attentes; là il y a de la place pour la part du maître; l'évaluation finale dépend aussi du conseil et se base sur le rapport entre ce qui a été produit et ce qui était attendu, mais on prend aussi en compte l'imprévu, les bonnes surprises , etc.
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Philippe R (réponse Sylvain)
SC : quand je parle
d´activités spécifiquement scolaires, je m´intéresse au travail que doit
fournir un enfant au regard de ce qu´il a précédemment mobilisé et en
fonction de ce qui lui reste à acquérir avant de poursuivre son chemin
scolaire.
(...)
... tous les outils que ces
enfants doivent avoir rencontrés ne l´ont pas nécessairement été par tous.
(...)je pense qu´on leur doit
de les conduire à cette rencontre, quitte à ce que cela se fasse de
manière décontextualisée de tout projet.
(...) Pour la plupart des classes, ces programmes existent et nous ne pouvons les nier. Ce que nous envisageons plutôt c´est de faire en sorte qu´ils ne soient pas au centre de la structure de la classe mais que s´y trouve au contraire l´activité de l´enfant
Exact, exact, et penser que l'école du
3ème type ne s'y intéresse pas est un leure. L'école du 3ème type n'est
pas un laisser aller, un laisser faire. Ce n'est pas "laissons les
entreprendre et ils se développeront tout seuls".
En revanche, l'idée de base est bien que
l'enfant soit à l'initiative des activités. A partir des projets qu'il
émane, on l'aide, et on le guide. Mais entendons nous bien par le mot
projet : ce peut très bien être quelque chose de très scolaire (mais aussi
de non scolaire du tout). A partir du moment où l'enfant se lance seul
dans un problème mathématique ou une fiche de lecture ou .... (alors que
personne ne lui a rien demandé), c'est bel et bien un projet émanant de
l'enfant. Pour nous, c'est ce qui est capital. Il ne subit pas le désir ou
la contrainte de l'enseignant.
Bon, reste le problème (de taille)
soulevé par Sylvain.
L'idée est que l'enfant voit certaines
notions, apprennent certains savoirs faire, bref des trucs inscrits dans
un programme ou une liste. Il nous faut donc (pour être rassuré mais aussi
pour avoir cette vision d'ensemble qu'on s'impose à tort ou à raison mais
très vraisemblablement à raison tant que l'école du 3ème type n'a
pas tracé son chemin) savoir, pour chaque gamin, ce qu'il sait faire, ce
qu'il ne sait pas encore faire par rapport à cette liste afin de trouver
des solutions pour amener chacun à faire ce qu'il ne sait pas encore
faire.
1ère chose : il faut constituer cette
liste. Même si, imaginons, qu'on parte tous du dernier programme de l'EN,
il est sûr que chacun aura une liste différente. Mais bon, c'est pas
grave, chacun aurait une liste qui lui semblerait en adéquation avec la
raison pour laquelle on nous paie.
Il nous faut donc pointer pour chaque
gamin les trucs qu'il sait faire de cette liste.
Via leurs activités mises en place à la
suite de leurs projets personnels, on se rend compte de trucs qu'ils
savent faire. Reste soit à les pointer tout simplement, soit - si on a un
doute, leur demander de passer le brevet associé pour être sûr qu'ils
savent bien le faire tout seul. Bon, mais, en agissant ainsi, on ne
parvient pas à parcourir toute la liste notamment parce qu'il nous est
impossible de pointer en temps réel tout ce qu'ils apprennent. Il nous
faut donc un outil, et Bingo !!!
Du moins pour moi, c'est Bingo !
(logiciel Arbre des Connaissances)
Dans Bingo, je peux y intégrer des
brevets associés à cette liste ; pour une partie, les brevets déposés font
sens aux gamins par rapport à leurs projets personnels ; ça s'affine
d'année en année. Mais, évidemment qu'au début, les brevets sont davantage
en lien avec notre liste qu'avec leurs projets personnels.
Comment je procède ?
Je vois tous les gamins en petit groupe
de 5 à 7 tous les matins (pendant une demi-heure).
1er temps : quelles aides le groupe et
moi pouvont apporter aux projets personnels des enfants ? Ainsi, on est
amené (mais c'est un enfant qui a été le demandeur !) à faire des
opérations, fiches de lecture ou l'aider dans son montage de légo
technique ou son montage électrique ou son exposé ou ....
2ème temps : quelles aides le groupe et
moi pouvont apporter aux enfants par rapport aux brevets que Bingo leur
propose de passer ? oui, j'ai pas dit que, dans Bingo, on peut associer
certains brevets à des niveaux (entre 1 et 9) ; ces brevets associés à des
niveaux correspondent à cette liste évoquée ci-dessus. Chaque gamin est
affecté à un niveau par moi (que je change dans l'année en fonction de ses
progrès) et on peut demander à tout moment à Bingo d'imprimer les
propositions de passage de brevets pour chaque enfant. Quelles aides
a-t-il besoin ? S'il se sent prêt, il décidera de passer le brevet.
Lorsqu'il passera le brevet, cela deviendra son projet personnel puisque
c'est lui qui l'aura décidé.
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2005 - 2006Hélène : les intérêts liés à des activités |
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activités ayant un
intérêt pour les enfants depuis la rentrée :
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