Projets !

Projets individuels, projets collectifs, activité, intérêt, organisation, objectifs, choix...

Si l'on tire sur le bout de ficelle appelé "projet", tout un peloton se dévide !

Tout projet débouche sur sa réalisation ou tentative de réalisation. OK ? c'est à dire une activité ? Est-ce qu'une activité est un travail ? Avant toute action en principe il y a eu un projet. OK ?

Si on est seul (enfant ou adulte) les projets se succèdent en continu (tiens, je vais faire la sieste) et leur réalisation idem suivant les contraintes (Zut il faut que je répare la bagnole avant ce soir pour aller au cinoche), les choix à faire entre projets, les moyens immédiats disponibles, la facilité ou la difficulté et le degré d'excitation etc...

Si on est dans un collectif et que la réalisation des projets doit se faire à l'intérieur du collectif ou de son espace, avec ou sans le collectif, vont se poser des problèmes d'organisation et de répartition éventuelle des projets dans le temps et l'espace. Va aussi se poser le problème d'harmonisation des intérêts individuels (qui font naître les projets) avec l'intérêt collectif.

L'intérêt se distingue des objectifs. L'intérêt du collectif est par exemple de permettre l'assouvissement des intérêts individuels donc la réalisation des projets personnels ou autres ! Son objectif peut être différent. On y vient ! :

Si on est dans un collectif dont l'objectif est que ses membres apprennent, il n'a rien de particulier : dès que l'on est ensemble on apprend toujours quelque chose... si l'on a quelque chose à faire dans et/ou avec ce collectif ! On peut se reposer alors la question de ce que l'objectif "apprendre" recouvre et si tous les projets peuvent concourir à l'atteinte de l'objectif.

Se posera alors le problème du choix. Liberté du choix, restrictions et contraintes du choix, processus du choix, organisation du choix, orienter ou induire le choix, le choix entre plusieurs obligations est-il un choix....

Encore faudra-t-il que le collectif  constitue un groupe (communication interne, structuration complexe, interactions etc.). Si on empêche qu'un collectif se structure comme un groupe, peut-on réussir à empêcher ses membres d'apprendre ?

 

Document à lire : Activités personnelles de Christian Drevet (ce document décrit l'état de la classe de Christian 4 mois après le début d'un processus qui démarre à partir d'un état que l'on peut qualifie de état 0 (enfant d'une classe de type urbain dans une pédagogie traditionnelle). Précision sur ce texte :

 

2004/2005 - 2005/2006

Sommaire

21.09 : Bérangère : "(...) je leur avais proposé d'en fabriquer à nouveau (des maracas)... cela a été le premier projet collectif...puis un jour..."

Philippe R. : "Annick évoque des rails à mettre en place puis de les supprimer ensuite"

26.09  Laurent B. :  Projet d'écriture(...) j'ai été étonné qu'il se dégage plus d'écoute et d'enthousiasme de cette proposition que de mes perches pour écrire des trucs dans le journal,(...)

03.09 Bérangère : (...) ce matin, un de mes élèves a proposé aux autres enfants de faire du vélo.(...)

05.03.05 Hélène, Philippe, Benjamin - Pourquoi vouloir laisser le choix ? et quel choix ? et si on renversait la question ?

06.03.05 Ludo : éviter d'avoir à choisir pour "être tranquille" Daniel : pas si simple et pas besoin d'être aussi tranché.

07.03 Ludo : Le problème est plutôt celui du non choix !

15.03 : Laurent B : décloisonner à plusieurs pour permettre des projets. Mais quels projets ?

22.05 : Christian D : La question du choix n'est pas un objectif mais plutôt une stratégie

22.06 : Philippe R et Sylvain : Le suivi des projets

23.06 : Philippe R : Les enfants déclanchent des projets, ça veut dire qu'on ne fait rien tant qu'ils n'ont rien fait.. (?)

25.06 : Philuippe R : Lorsqu'il passera le brevet, cela deviendra son projet personnel puisque c'est lui qui l'aura décidé.

Laurent Ott (qui n'est pas dans la liste) : travail individualisé et programmation

Bérangère.

Alors, par où ça commence ?

En m'appuyant sur le souvenir agréable de fabrications de maracas en maternelle évoqué par mes CP l'an dernier, je leur avais proposé d'en fabriquer à nouveau, ce qu'ils avaient accepté avec joie.
Cela a été le 1er projet collectif de la classe, auquel il a fallu trouver une organisation ( dresser la liste des ingrédients, aller les acheter, lire le ticket de caisse etc...).
Puis, nous avons dû en parler pendant le conseil, pour résoudre les problèmes, proposer des aménagements, dresser un emploi du temps donc consulter le calendrier,déterminer  la liste du matériel, calculer le nombre de pots de yaourts nécessaires pour boucher les rouleaux de sopalin nécessaires à la fabrication des maracas etc...
Puis, un jour, un élève de CM est venu lire une histoire qu'il avait inventée dans notre classe; je leur ai proposé de faire la même chose ce qu'ils ont accepté avec empressement.
Donc il a fallu écrire une lettre pour prendre RV, écrire un livre ou s'entraîner à la lecture d'un livre , le présenter devant le groupe, accepter les commentaires etc...
Les projets étaient peu nombreux au début, puis pléthore à la fin de l'année.
Mais il est sûr qu'il faut laisser du temps dans la journée, sachant que lire un livre, par exemple, n'est non pas une activité annexe ou mineure mais une fin en soi et qu'elle trouve sa place, non pas après l'exercice de bled ( je charrie ...) mais comme un véritable travail.
Alors, ma collègue Manu ( que je salue au passage..!) me dirait :
" Bon, c'est facile pour toi, t'as pas les CM ! "
Sûre que t'as raison, Manu, et que je flipperais si je les avais!
Mais si l'an prochain, je prends une classe de cycle 3, comme j'en ai l'intention, et Dieu sait que ça me fait flipper ( mes années de CM remontent assez loin), j'essaierai de garder en mémoire les véritables objectifs de l'école élémentaire: lire , écrire, compter.
Et en matière de projets d'écriture, entre les lettres à écrire, les documentaires, les poèmes et les albums à fabriquer, t'as largement de quoi faire de l'orthographe et de la grammaire!
Et dis-toi une chose: les projets appellent les projets, et je le vérifie chaque jour dans la classe.
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Bérangère

Pendant la réunion de ce matin, un de mes élèves a proposé aux autres enfants de faire du vélo.
Autrefois, je l'aurais submergé de questions ou alors je serais passée directement à une discussion de groupe.
Cette fois-ci, j'ai choisi une autre option; j'ai dit à ce petit garçon: tu dois t'organiser pour monter ton projet: tu travailles avec les enfants qui sont intéressés par ton projet et vous décidez de la date, de l'horaire, du lieu et de ce qu'il faut faire pour pouvoir faire du vélo.
En fin d'après-midi, la date, l'horaire, le lieu et la lettre aux parents étaient prêts.
3 h de travail d'équipe ( en 3 fois) dans une ambiance assez sereine et surtout très sérieuse.Je n'ai rien imposé. J'ai été bluffée. Et pourtant, bien que certains de leurs copains aient été sur l'ordi, à la BCD ou en arts plastiques, aucun n'a envié leur place et tous les enfants ont participé: du non lecteur au très bon lecteur.
Le bilan météo était très ensoleillé.
Comme dirait ma collègue Sophie, j'ai kiffé grave.
Moi, je dirais plutôt que des larmes de joie me sont montées aux yeux.
Quel métier bouleversant

Sylvain

Moi aussi, j'aurais pu avoir les larmes aux yeux aujourd'hui mais pour toute autre raison. Géraldine avait eu la gentillesse de donner à notre classe deux adorables gerbilles (des petites souris).Nous nous en étions occupés pendant tout l'été et elles ont fait le bonheur de tous les enfants qui les ont rencontrées.

Cet aprés-midi, alors que la réunion avait décidé de descendre faire une thèque, en remontant, nous avons constaté que l'une d'entre elles avait disparu. 

La cage n'est pas trouée, les portes étaient bien fermées. Elle a dû être prise par un enfant d'une autre classe en mal de tendresse...

 Triste soirée quand même.

 

Sylvain

 

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Philippe Ruelen (message complet dans ateliers)

Les projets ? que ce soit le super projet qui va nécessiter de passer dans plusieurs ateliers ou le simple exo classique de français ou de math, c'est un projet dans la mesure où l'enfant a décidé de le faire (projet personnel).

Evidemment, ça m'arrive d'imposer à l'enfant telle ou telle activité ; du coup, je ne considère plus ça comme un projet personnel puisqu'il ne l'a pas décidé/choisi et c'est donc beaucoup moins efficace.

 Sur le sujet de fonctionnement en ateliers permanents, nous avons eu avec Annick lors du voyage aller à notre classe découverte, une discussion intéressante sur les enfants qui ont dans leur tête depuis longtemps le schéma "faire/entreprendre en réponse à une demande de l'adulte". Certes, on veut justement faire évoluer sa manière de voir les choses. Mais n'est-ce pas un peu brutal si on le met tout de suite en situation de choisir et de faire pour lui ; d'où les errances de certains enfants qui semblent déboussolés, voire complètement perdus ? Annick évoque des rails à mettre en place puis de les supprimer ensuite : en clair, imposer pour certains des choses ! C'est plus ou moins ce que je fais comme je disais plus haut mais un peu à l'aveuglette. Comment faire autrement ?


 Laurent B

Le "quoi de neuf" du matin qu'on appelle maintenant "la réunion" commence à comporter les rubriques habituelles: la cantine, le facteur, le mot du jour (un enfant de CE2 qui n'est pas encore "entré dans la lecture" à qui je demande de noter 4 mots par jour sur son reppertoire et de faire ensuite jouer la classe au "pendu" avec un de ces "mots à trous"1) , quelques présentations, le déroulement de la journée ...

Ce matin, c'est peut être la 1ere fois que la parole a rebondie 6 ou 7 fois sans que j'ai eu à intervenir (pour dire un truc hyper intéressant comme râler pour qu'on s'écoute...). Et de ces échanges est arrivé la proposition d'une enfant, qui a intéressé également 3 autres enfants, leur 1er projet d'écriture : "envie d'écrire ...à notre maîtresse de l'année dernière" !!! On s'organise: ce sera possible de le faire lundi après midi pendant les ateliers (non permanents...) j'ai été étonné qu'il se dégage plus d'écoute et d'enthousiasme de cette proposition que de mes perches pour écrire des trucs dans le journal, ou des messages marelle...   J'espère quand même qu'ils écriront un jour à d'autres personnes qu'aux instit... ça m'a un peu fait penser à l'année dernière où leur 1ere vraie décision avait été de remettre les tables que j'avais changées ... en frontal ! (avant de re-modifier ça ensuite)  J'avais halluciné. Doit y avoir un genre de truc autour du fait de se rassurer, de d'abord repartir de là où on en est resté pour éventuellement ensuite aller plus loin... (remettre les tables, écrire pour la maîtresse, ...faire comme c'était avant que t'arrives !... ) j'avais presque oublié  qu'ils étaient dans cette école, qu'ils se connaissaient et faisaient des choses avant que j'arrive...

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Philippe

Il me semble que nous sommes nombreux à vouloir organiser la structure pour que, le plus souvent possible et donc tout le temps à terme, ce soit l'enfant qui choisit son activité.

Pourquoi cette volonté ? Arriverait-on à être explicite sur la réponse ?

Pour moi, ... c'est important .... ça me semble évident ... mais quand j'essaie d'expliquer pourquoi je ne suis pas clair.

Et, j'ai surtout été étonné d'apprendre que pour certains collègues (amis) cela ne leur paraissait pas important : "A partir du moment où ils sont en activité, c'est quasi pareil".

 

Bérangère (suite mess d'Hélène à droite)

Les enfants vont certainement plus s'investir, et du coup mieux apprendre??, s'ils ont eux mêmes choisi à un moment de faire telle ou telle activité, et celle ci me parait plus vraie, plus authentique, plus efficace?, que si l'élève fait une activité sur la demande.( Hélène)

Effectivement, c'est l'idéal.
Mais dans certaines circonstances, un enfant peut se trouver en incapacité de choisir une activité pour des motifs d'ordre divers et l'adulte est là, à mon sens, pour l'aider à s'orienter. Il arrive , dans ma classe , que B ou M.., enfants perturbés et  instables, me disent qu'ils ne savent que faire et qu'après plusieurs propositions de ma part, ils en choisissent une et je sens alors leur soulagement.
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Benjamin

Et si on retournait la question :
Pourquoi la volonté de la quasi totalité des enseignants d'imposer aux enfants une activité, de faire qu'ils fassent tous la même chose au même moment ?
Pour ma part, depuis que j'ai arrêté mes ateliers de maths, de lecture, d'écriture, le fonctionnement de ma classe s'en est trouvé bien simplifié. J'ai beausoup gagné en souplesse, et je n'empêche plus des enfants de faire ce qu'ils ont à faire.
Je pense que quand ils se sont lancés dans une activité avec vraiment le désir d'apprendre (qui peut être beaucoup plus fort que celui d'être lu, ou de tout autre objectif concret), rien ne peut les arrêter, même pas un maître qui vient les aider de façon trop dirigiste.

Benjamin (nouveau sur cette liste, sur les conseils de David Faveeuw, je
travaille en cycle 3 à l'école LORCA de Vaulx en Velin, avec Bruce)
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Hélène

Philippe R nous a confié sa difficulté a entrer dans une relation d'aide avec les élèves, et d'après le groupe cette difficulté pourrait venir de la conception que l'enseignant peut avoir quant à son rôle dans la classe. Je m'explique.

Ce qui est ressorti c'est que si on conçoit que l'origine du savoir, des apprentissages, des activités (je ne trouve pas le mot)  doit venir exclusivement de l'enfant, que l'élève ne peut avoir d'apprentissage efficace et vrai que s'il choisit lui même d'y entrer, sans la demande, l'obligation du maitre, et bien il devient impossible à celui ci d'interférer dans les activités au risque de fausser la démarche entamée spontanément par l'élève. Les questions qui se sont posées étaient de savoir comment aider les élèves sans avoir l'impression de les obliger à entrer dans une activité; qui est, ou qui doit être à l'origine du savoir, des apprentissages? etc...

Ma petite expérience fait que je rejoins assez Philippe dans l'idée que les enfants vont certainement plus s'investir, et du coup mieux apprendre??, s'ils ont eux mêmes choisi à un moment de faire telle ou telle activité, et celle ci me parait plus vraie, plus authentique, plus efficace?, que si l'élève fait une activité sur la demande, l'obligation de son enseignant.

Maintenant, il est à mon avis possible à la fois de laisser les élèves être à l'origine de leurs apprentissages, de les laisser entrer d'eux mêmes dans le savoir, tout en les aidant et en les accompagnant. Il parait que pour moi cette aide est naturelle (dixit Philippe), et je n'ai pas l'impression d'interférer dans les démarches personnelles quand j'aide, même fortement, mes élèves.

je ne suis pas sure d'avoir été claire, et d'avoir retransmis au plus juste le coeur du problème qui nous a animé hier soir.....Philippe, je t'appelle au secours pour compléter ces premières infos!!!

J'ai trouvé intéressant aussi le débat sur la correspondance scolaire.

Trés étonnée de voir que pas mal de personnes du groupe n'y voit pas plus d'intérêt que ça. Il me semble quand même que quand les élèves écrivent dans le but d'être lus, et dans l'espoir d'avoir une reponse, il ont une motivation pour l'écriture bien plus forte que quand ils font des écrits qui n'ont pas d'autres avenir que d'être rangés dans un classeur....La discussion a aussi beaucoup tourné autour de ce sujet....

Suite sur les projets, le choix (à gauche) suite sur la correspndance

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Ludo

Pour ma part, j'aurais tendance à penser que si un enfant fait ce qu'il choisit, c'est qu'il a un intérêt à le faire (passer le temps, chercher quelque chose, prendre du plaisir, apprendre, jouer, etc...).
Si c'est nous qui choisissons, l'enfant n'aura plus comme alternative parmi tous ces intérêts que ne pas se faire engueuler, qu'on le laisse tranquille parce qu'il aura fait ce qu'on lui demande et éventuellement, apprendre quelque chose si cela colle à ses intérêts du moment.
Si c'est nous qui choisissons, nous régissons la vie du groupe et ce n'est plus les différents membres du groupe qui régissent le groupe par la communication qui peut exister. Face à 15 ou 30 enfants, nous en contenterons quelques uns mais pas tous...

Concernant ma place, j'ai aussi du mal à me situer car cela dépend des jours. Il y a des jours où je vais laisser les enfants chercher et d'autres où je vais les épauler pas mal. Plus que des jours, cela dépend des enfants et de ce qu'ils font d'ailleurs. Il est bien évident qu'un enfant de 4 ans qui veut écrire quelque chose sur son canard dans la ruche au jour le jour, je vais l'épauler fortement. Par contre, je vais le laisser se dépatouiller avec les engrenages ou la porte du poulailler...

Un exemple peut sûrement nous aider à réfléchir à ça, c'est l'apprentissage du vélo ou des rollers...


Daniel

A mon avis, les choses ne sont pas si simples sur "qui doit faire le choix".

 Parfois, si c'est nous qui choisissons pour l'enfant qui ne sait pas vers où aller, ça peut lui ouvrir un horizon nouveau qui lui donne envie. N'oublions pas qu'à côté d'enfants autonomes et/ou plein d'envies, il y a aussi ceux qui pour des raisons multiples (manque de confiance en eux ; non-habitude à être "stimulés" à la maison, etc...) sont perdus face à un choix. Leur proposer une direction qui nous paraisse bien pour eux peut être intéressant et facilitera des choix autonomes pour plus tard, quand l'enfant sera prêt.

réponse Ludo

Ludo Suite à Daniel (à gauche)

Tu as raison, Daniel. En effet, le raisonnement ne marche que pour ceux qui font des choix. Mais en y réfléchissant, quel enfant restera apathique, dans son coin en attendant qu'on lui dise quoi faire ? Parfois, nous aurons à suggérer, à proposer, à montrer... Nous aurons à valoriser, à encourager, à publiciser afin d'affirmer des choix.
La question qui nous pose problème est effectivement plus celle du non-choix que celle du choix. Pourquoi tel enfant ne va pas vers des activités de lecture ? Alors on l'observe de manière plus accrue sur ce point précis et on remarque qu'il se sent mal à l'aise, qu'il bute sur les mots, qu'il se sent nul dans ce domaine... Alors il faut l'encourager, l'aider à prendre confiance et à considérer ce domaine comme un choix possible à partir duquel il pourra prendre plus de plaisir en le faisant qu'en le refusant...
N'est-ce pas ce qui se passe aussi avec l'enfant qui va s'orienter en permanence vers l'ordi ? N'est-ce pas que cet enfant n'arrive pas à prendre plus de plaisir en faisant autre chose (en dessinant, en écrivant, en parlant, etc...) ? Dans ce cas, notre boulot est sûrement de lui montrer que "d'autres mondes sont possibles" ;-) Et là, ça va dépendre des enfants : un enfant en recherche va passer son temps autour des lettres, des écrits, etc... va-t-on le forcer à laisser tomber partiellement afin qu'il fasse bien toutes les autres choses qu'il a à faire ? Un enfant qui va passer son temps à faire des circuits imaginaires dans la cour de récréation comme le décrit Bernard dans son bouquin va nous poser plus de questions. Et pourtant, il y a tout autant d'apprentissages derrière... Pour un peu qu'on s'y intéresse...
Finalement, la motivation viendrait des recherches des enfants, de notre intérêt partagé (notre attitude d'amateur de sciences, d'art, de maths, etc...), de la découverte de nouveautés...
Et la possibilité pour les enfants de faire des choix viendrait de leur disponibilité, de nos encouragements et valorisations, de notre intérêt partagé (attention portée à ce que fait chaque enfant : dans ce dernier cas, si on suit l'enfant, on pourra l'accompagner sans tomber comme un cheveu sur la soupe)
Notre aide viendrait donc de différentes attitudes :
- motivation
- suivi, intérêt,
- aide au choix
- valorisation
- réponse aux demandes, aux questions (finalement, un dictionnaire ne refuse jamais une réponse...) (loin de moi l'idée de nous prendre pour des dictionnaires... on serait bien trop indigestes !)
- aide à la prise de conscience de ses possibilités

Si on applique cela à l'exemple du vélo, on voit que si l'enfant a un intérêt à faire du vélo sans roulettes, qu'on le suit, qu'on lui montre notre intérêt, cela va l'aider à faire le choix de tenter de passer ce cap. Tout le long, nous le tiendrons, le rassurerons et ne manquerons pas de le valoriser à chaque envolée même d'une seconde (et même sans envolée !).
Tout le temps qu'on le tiendra, on répondra à ses sollicitations de maintien de l'équilibre. On ne le laissera pas tomber tout de suite, dès le premier essai sous le prétexte que l'on ne doit pas intervenir. (d'ailleurs, la non intervention est aussi une intervention : un refus).
Progressivement, en restant à côté mais en écartant de plus en plus les bras, on va permettre à l'enfant (tout en intervenant encore) de prendre conscience qu'il est capable, qu'il y arrive et qu'il n'a plus qu'à se lancer tout seul.
Et quand il se lance tout seul, on partage sa joie...

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Laurent B

"Classes uniques à plusieurs instits !" Comme tu y vas...

 Disons qu'il s'agit depuis début janvier d'ateliers décloisonnés entre les 4 classes de l'école, pour l'instant 2 fois par semaine et sur un temps occupant le début de l'après midi.

L'idée, c'est un "genre de truc comme" (PJ)de permettre la réalisation de projets qu'on peut faire tout seul ou à plusieurs, en favorisant les échanges et l'entraide entre enfants d'âges et de capacités différentes. Projets qui peuvent être liés à un intérêt personnel (j'adore Lorie !) ou collectifs (jouer à des jeux de pions en prévision d'une soirée jeux organisée dans le village où ça serait pas mal que certains puissent connaître quelques jeux).

Les instits sont dans des endroits dans lesquels les enfants savent à peu près ce qu'ils vont pouvoir y faire. un des intérets étant que ça libère un instit qui est alors à la BCD (là on a le plus d'ordi et de bouquins) et qui peut acceuillir des gamins qui ont besoin de telle ou telle info.

Une des difficulté étant que ça se négocie à beaucoup (trop je trouve...; d'adultes et d'enfants !). Si certains d'entre nous (adultes) acceptent un certain "flou" sur les intentions initiales des élèves (texte de vie, recherche sur les jaguars, enquête sur un truc...) d'autres se rassurent avec des trucs plus "cadrés" (écriture de poésie, de compte rendu) qui ont l'avantage de rassurer tout le monde et l'inconvénient de pas trop permettre à des projets de rebondir (le texte plutot libre pour dire ce que je pense de l'Asie qui devient une recherche en "géographie") ou d'être liés à la vie de l'école ("c'est où alors que je peux construire l'echelle de bruit pour la cantine qu'on a dit qu'on ferait en réunion CE/CM?"). 

 

Reste cette question du choix qui a été évoquée et ce qui fut pour moi une certaine désolation au départ, à savoir entendre ces gamins à qui on permet de choisir, de faire pratiquement ce qu'ils veulent et qui nous disent un peu las "...pfff...je sais pas quoi faire...". Dur de résister au "ah bon, t'inquiète pas, je vais t'en trouver moi du boulot !!!:))" Y'a donc des endroits où l'activité sera plutot induite, "cadreé" par les instits et d'autres, dont je suis un peu, où ça glande parfois ou ça consomme un peu..en attendant qu'un genre de déclic se passe... ("Bon, il vient ce putain de déclic maintenant ???!!! :)))

 

Ca tatonne quand même sévère et tout ça est encore pour moi très moyennement satisfaisant, voire pas trop satisfaisant.  On a encore des galères matérielles (un seul poste connecté à internet !!! alors on fait des projets ...avec l'EN et la mairie pour mettre en réseau...) On se fait des "outils" ou on change le fonctionnement petit à petit, au fur et à mesure qu'on repère ce qui nous emmerde le plus.

Exemples: * des gamins terminent pas ce qu'ils commencent, les adultes ont du mal à suivre ce qu'ils font, alors on leur file un genre de "pense bête" qu'on appelle "MEMO" où on note tout ça avec eux;

* Le collègue qui est sur des trucs plus cadrés et fonctionne en plusieurs séances: tout le monde ne va pas à la même vitesse chez lui aussi , donc chez lui aussi, les enfants devraient pouvoir bientot faire autre chose quand ils ont fini un truc chez lui...et pourquoi pas un jour faire quelque chose chez lui qu'il n'avait pas prévu ?

*Si on "sent" des trucs très sympas quand les grands et les petits bossent ensemble, resterait à mieux organiser ça pour que les aides soient plus bénéfiques (on se penche sur un genre de grille comme à Sillars qui est sur le sire 3type d'ailleurs)

 

Reste encore à impliquer quelques parents là dedans qui pourraient nous filer surement un bon coup de main là dessus, reste à donner aux gamins plus de place dans l'organisation de ça, faut encore qu'entre adultes on se donne du temps pour garder ce qui nous plait et qu'on change le reste, qu'on s'équipe en réseau, qu'on, qu'on, con.... bon, dans 10 ou 15 ans, ça pourrait bien nous plaire quoi... etour sommaire retour menu 3type

Christian D

Il me semble - mais c'est un avis perso - que la question du choix et de qui décide (l'enfant, ou l'adulte, ou le groupe, ou .... ) n'est pas un objectif, plutôt un moyen ou mieux une stratégie de recherche.

 

Pour moi, l'objectif c'est que les enfants progressent dans la maîtrise de langages qui leur permettront d'une part de s'intégrer dans des groupes sociaux et d'avoir un rapport au monde, d'autre part d'avoir la capacité d'agir sur ces rapports sociaux et sur le monde.. Ce n'est pas un objectif très différent de ce qu'on peut lire dans les objectifs de l'institution (selon la lecture qu'on en fait, puisque c'est tellement bien formulé que chacun peut y trouver chaussure à son pied). C'est ce que je mets sous la notion de "tronc commun" (même si tout le monde n'y met pas la même chose).  

 

Dans le cadre de cet objectif, on a, les uns et les autres, des stratégies. Il me semble que la stratégie de Philippe c'est : essayer de faire en sorte que l'enfant choisisse le plus souvent possible ce qu'il fait + gingo (euh Bingo, pardon !). D'où le fait qui est dans l'ordre des choses - Philippe poursuit sa lige de recherche - qu'il souhaite aller au congrès pour échanger sur cette stratégie et sur tout ce qui se fait autour des arbres de connaissances. C'est vachement intéressant en tant que stratégie : c'est une ligne d'action et peu à peu on voit ce que ça donne dans la réalité, si ça fait aller ou non vers l'objectif.

 

Bon, maintenant on peut dire - et alors à ce moment là "3type" se caractérise par une stratégie ou un moyen et pas par un objectif -  que la spécificité de 3type c'est que l'enfant "doit savoir que c'est lui qui décide", pourquoi pas... J'ai dit à plusieurs reprises à Philippe que je ne me reconnaissais pas dans "3type" et c'est sans doute de là que provient le fait que je suis mal à l'aise avec les propositions que vous avez faites à Lyon.

 

Je pratique aussi, de temps à autre, le "texte libre obligatoire", les recherches collectives de math ou autres quand elles me paraissent porteuses d'apprentissages possibles, je leur propose des moments collectifs à partir des textes qu'ils produisent, j'utilise des fiches de travail en prolongement des observations rélalisées sur les textes, j'essaie de mettre en place des moyens de diffuser ce qu'ils produisent, je fais aussi de l'histoire (qui est un domaine que les enfants abordent peu par eux-mêmes)..... Et dans mon fonctionnement de classe, ou dans "ma stratégie de recherche", le fait de savoir qui décide n'est pas un critère pertinent, ce qui ne veut pas dire, non plus, que l'enfant ne décide pas.

 

Il faudrait alors peut-être dire que "3type" est une des stratégies de recherches des "CentreS de recherche...." qui est un lieu où ce qui avait plutôt démarré c'était un travail autour des petites structures et de la communication - et là je me retrouvais tout à fait ..  Du coup, un groupe "3type" peut très bien être au Congrès sous cette "étiquette", mais alors ça concerne ceux qui se retrouvent derrière cette stratégie et pas vraiment les CREPSC.. ou alors les deux deviennent la même chose mais ça me paraît dommage.... 

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Précisions de Christian D sur son texte les Activités personnelles

Les places dans les coins :

 

Le "coin", c'est l'endroit où on trouve le matériel. Autour du matériel il ya quelques places assises. Les enfants s'installent d'abord là, puis s'il manque de place ils s'installent ailleurs. Pour certains coins, c'est plus difficile car il faut transporter du matériel : ainsi "sciences" et "bricolage". En tous cas, les places dans les coins, quand il y a un nombre de places déterminé, c'est pour des raisons purement matérielles, ce n'est pas pour orienter les choix. Cela ne veut pas dire d'ailleurs que les choix ne sont pas orientés puisque je leur demande, quand ils choisissent quelque chose de nouveau, de choisir quelque chose qu'ils n'ont pas encore fait, mais je crois que je l'explique dans le texte..

 

Dans les activités persos, ce que j'apporte :

 

Au départ j'ai proposé un certain nombre d'activités au choix, souvent des activités pratiquées au cours du premier trimestre plus quelques activités nouvelles. La liste s'enrichit au fur et à mesure : il va y avoir, par exemple, la messagerie puisqu'on vient d'avoir une adresse sur marelle, ou la fabrication de coloriages magiques en math pour les CP qui ont demandé qu'on leur en fasse suite à des coloriages magiques que mes élèves avaient mis au journal et qui étaient trop difficile pour les cp.. Evidemment, la messagerie c'est moi qui l'apporte. Ils peuvent évidemment avoir leurs propres propositions (c'est même une évolution souhaitable) : ainsi Alain a proposé de réaliser la maquette d'un port qu'il a trouvée dans un de ses livres et pour laquelle s'est constituée une équipe d'une dizaine d'élèves car il y a beaucoup à faire. Je ne suis pas un fana des dames mais si quelqu'un le propose pourquoi pas !

 

Le temps :

 

Il y a un "plan de journée", un déroulement-type, dont on peut s'écarter au besoin mais qui fonctionne de manière assez régulière.

On commence par un travail de français (fiches, exos, moments collectifs. Puis 45 mn à 1 h pour les activités personelles. Ensuite, la réunion.

Après la récréation : présentation des créations de math en 3 groupes et fiches de math pour les autres.

 

L'après-midi : activités personnelles (45 mn environ) puis réunion de l'après-midi qui sert à présenter et faire circuler les journaux qu'on reçoit d'autres classes, puis EPS ou chant ou anglais. En fin de journée, 30 mn environ pour des activités de lecture (lectures suivies, fiches, bilbiothèque....)

 

Donc une journée assez précisément découpée...

 

Le planning :

 

J'avais prévu d'en mettre une photo, je vais la prendre et vous l'envoyer...

 

Le choix des activités :

 

L'enfant démarre une activité quand il a fini la précédente. Il ya aussi des activités qui démarrent au moment des réunions, comme prolongement de quelque chose qui a été présenté (c'est souvent le cas à l'occasion de présentations d'expériences ou de montages électriques....).   

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Sylvain

quand je parle d´activités spécifiquement scolaires, je m´intéresse au travail que doit fournir un enfant au regard de ce qu´il a précédemment mobilisé et en fonction de ce qui lui reste à acquérir avant de poursuivre son chemin scolaire. Dans une classe unique, c´est surtout très fort pour des CM2, en particulier pour des domaines cognitifs tels que la grammaire, la littérature ou la géométrie.
Je l´explique autrement. En maths par exemple, les créations et recherches maths conduisent les enfants à découvrir puis maîtriser une foule de petites compétences qu´ils parviennent de la sorte à combiner pour entrer dans l´essence des mathématiques, c´est à dire résoudre des problèmes que l´on a fait siens. Pourtant, cela ne suffit pas pour dire que notre métier s´arrête là parce que tous les outils que ces enfants doivent avoir rencontrés ne l´ont pas nécessairement été par tous. En fin de parcours, quelques mois avant le collège (et pas seulement les derniers, en tout cas pour des enfants comme ceux que l´on accueille dans notre école), je pense qu´on leur doit de les conduire à cette rencontre, quitte à ce que cela se fasse de manière décontextualisée de tout projet.
 

Philippe R et Sylvain

Et au sujet des projets que l'enfant entame de lui-même sans qu'il soit confié par le groupe ? Penses-tu également qu'on doit les aider à les mener à terme (un exposé par exemple) ?

>En ce qui concerne le suivi de ces projets, nous disposons de
>cinq outils :
>- les plans de travail individuels (ou penses-bêtes)

PR : Chez nous, ça marche de moins en moins bien.
Du coup, c'est moi qui gère un récapitulatif sous la forme d'un affichage quotidien des projets entamés (associés à des activités pour les mener à terme) pour chaque enfant.  Bref, un gros pense-bête. Il n'est évidemment pas exaustif puisque les enfants font également d'autres activités en fonction de l'intérêt du moment. Mais, il est là pour leur rappeler les projets entamés dont j'ai connaissance. Lorsqu'ils ont réalisé une activité à l'un des ces projets, ils la surlignent. Je fais le point tous les soirs, et modifie ce gros pense-bête.

PR : Lors de ma réunion avec les parents hier soir, Mme Montagnier, seule présente, m'a fortement aidé quant au souci que j'avais à la fin de la journée. Que faire pour que les enfants terminent ces projets listés ? En d'autre terme, et pour faire plus clair, que faire des enfants qui veulent fuir ces projets entamés ?
Encore une fois, c'est elle qui m'a apporté une solution plus convenable à ce que j'allais faire. Plutôt que de pointer ceux qui ne les continuent pas, je vais valoriser en écrivant en bas de ce gros pense-bête "Félicitations à .... qui ont terminé un ou plusieurs projets personnels".

PR : En plus de cet outil, j'en ai mis un autre en place qui me donne satisfaction car il me rassure (surtout pour les maths). Je suis bien conscient que ce n'est pas un outil qui les aide à s'organiser mais plutôt à orienter/cadrer. Difficile de décrire tout ça ici mais le message de Sylvain m'a poussé à réagir sans doute un peu trop tôt car je suis en train de tout mettre à plat en modifiant mon site perso. Ce sera sans doute plus clair avec les différents outils téléchargeables.
Je tente d'expliquer quand même :
Je leur avais dit qu'ils allaient à l'école pour progresser notamment en lecture/math/écrit, que c'était important. Bien sûr, j'ai fait gaffe pour ne pas trop dévaloriser la technologie, l'histoire, la géographie, la musique, l'EPS et les sciences. Pas facile ...
Du coup, chaque jour, j'affiche un tableau et en face de chaque prénom, des cercles à colorier. Un cercle par "discipline" regroupant parfois plusieurs ateliers : "lecture" "math" "écrit/lettre et mot" "histoire/géographie/sciences" "technologie" "Arts Plastiques/Musique/Anglais". Ils doivent au moins colorier les 3 premiers cercles tous les jours. Pour le colorier, il suffit d'avoir fait quelque chose dans le domaine associé. Bon, mais bien évidemment, le soucis était que faire lorsque, pour certains, les 3 cercles n'étaient pas coloriés ?
Vendredi soir, j'ai exposé cet autre souci à Mme Montagnier. M'est revenue alors le carton jaune que j'avais donné je ne sais plus quand (l'année dernière ou l'année d'avant)  et surtout plus pourquoi ! sur un ton plus ou moins humoristique. Les enfants avaient souvent réutilisé le terme. Bref, l'image véhiculée n'avait pas été négative tout en pointant cependant un dysfonctionnent. Du coup, j'ai décidé de le tester dès la semaine prochaine. Mme Montagnier m'a aidé à affiner le truc, je vous épargne les détails. Ce qui est vachement bien avec Mme Montagnier, c'est que, lorsque je suggère une idée, elle a le don naturel de se mettre très facilement à la place de l'enfant. Elle n'a pas eu de jugement négatif sur cette idée. Ce serait trop long de vous dire toutes les idées que j'ai eu et que j'ai rapidement écarté en écoutant ses impressions.


>- le plan de travail collectif (un tableau velleda composé
>d'autant de cases que d'enfants, sur lequel on écrit les
>divers travaux à effectuer et que l'on actualise au fur et à
>mesure de leur réalisation)

PR : En gros, c'est mon gros pense-bête décrit ci-dessus.
Du fait de la présence de cet outil, les enfants de ta classe, Sylvain, voient-il un intérêt à utiliser/remplir leur plan de travail personnel ?

>- un tableau "nos projets" qui correspond à un échéancier à
>disposition de tous regroupant ce qui est censé intéresser le
>groupe dans sa globalité

PR : du genre les concours de dessins via la liste Marelle ?
Quoi d'autres ?

>- un planning mural rempli en fonction des rendez-vous pris
>lors des réunions

PR : J'ai ça aussi. C'est leur emploi du temps qu'ils gèrent via les décisions prises en réunion.

>- un tableau des "métiers" modifié lors des conseils

PR : J'ai ça aussi. A un moment donné, le tableau des métiers avait disparu, mais, comme c'est devenu petit à petit la pagaille et que je devais ranger la classe le soir, je leur ai dit et leur ai proposé de remettre les métiers. Lorsque l'on a une idée d'un métier, on demande "Qui veut faire ce métier ?" Du coup, ça va mieux.
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Philippe R

Les enfants déclenchent des projets : ça veut dire qu'on ne fait rien tant qu'ils n'ont rien fait ;-) Très vite, ils font quelque chose. Je m'informe des projets et les note. Le pense-bête est affiché et réactualisé chaque jour. En face du projet, l'activité ou les activités à conduire pour mener à terme le projet sont inscrites. Mon rôle va consister à suivre chaque projet de sorte que l'enfant le mène à son terme - du moins les projets dont j'ai connaissance, cad ceux que je note sur le pense-bête. C'est l'enfant qui enclenche le projet (du moins la première activité du projet) mais je veille à ce qu'il le mène à son terme. Par ailleurs, je l'aide à associer à son projet des activités afin de maîtriser son projet : ces activités (type et nombre) dépendront du niveau de l'enfant (mais aussi de l'état psychologique du moment)  et des progrès - que je pense - qu'il pourrait faire via ce projet. Par exemple : un enfant se lance dans l'écriture d'un documentaire. Lors de la correction, je me rends compte qu'il ne parvient pas à choisir correctement entre 'é' et 'er'. Je lui dis de faire un exercice d'orthographe associé pour essayer de comprendre comment ça marche. Cette activité s'inscrit alors dans son projet. Dans ce cas, j'ai très rarement besoin d'expliquer comment ça marche (du moins en fin d'année) car l'entraide est alors largement suffisant. Bref, cette activité décrochée d'orthographe associé à un projet d'écriture ressemble fortement à ce qui est préconisé par l'IUFM et les méthodes actives. La différence, essentielle pour moi et pour quelques collègues avec qui on a écrit le texte "les 3types" (et pour lequel il n'y a eu toujours aucune réaction sur la liste, sniff :-(  ), c'est que le projet est déclenché par l'enfant. L'enfant s'engage, et l'instit l'aide à aller au plus loin et surtout à mener à terme son projet. Bref, c'est comme à la maison lorsque les enfants sont nombreux et lorsque nous prenons le temps d'être avec eux :

- si on leur demande de faire une activité (y compris un jeu), ils ne veulent pas ; ça ne marche donc pas.

- si on leur demande de faire une activité avec nous, ça marche pour qelques uns mais pas pour tout le monde

- si on s'intéresse à ce que chacun fait, et qu'on les aide à aller plus loin, ça marche. Ca marche si bien d'ailleurs que les uns profitent des activités des autres, et que l'entraide devient naturelle.

 

C'est pourquoi l'école est bel et bien une maison éducative : environnement riche et présence de l'adulte pour les aider.

Il me semble que plus l'environnement est riche et plus l'hétérogénéité des enfants est grande, moins la présence de l'adulte est nécessaire car les tâches décrites ci-dessus faîtes par l'instit sont faîtes par les enfants eux-mêmes.

 

Le rôle pédagogique de l'instit va constituer à proposer des activités diverses et variées à partir du projet de l'enfant de sorte qu'il puisse développer tous les langages et entreprendre donc des activités dans des domaines que l'enfant aurait tendance à écarter. Si l'enfant voit un intérêt à s'y confronter via son projet, il entreprendra l'activité en question de manière positive. Et on sait bien que la manière dont l'enfant va aborder une activité est primordiale !

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Laurent Ott

Mon idée est la suivante: en pédagogie, j'oppose le programme au projet; le programme découpe l'activité de l'enfant, la prévoie, mais la réduit aussi; le programme dégage un chemin, parfois plusieurs mais a besoin de lmimiter les possibles; le programme est descendant, à l'inverse le projet ets montant; dans le programme tout est simple car la complexité a été éradiquée afin de dégager un cheminement par où l'enfant est supposé passer, dans le projet tout est complexe au contraire; le programme met en valeur le savoir de l'enseignant, son expertise, sa technicité, le projet au contraire valorise l'élève et éclipse l'enseignant.

  Plus un programme est élaboré, plus il est complet, plus il est documenté, riche en outils, plus la place laisssée en retour à l'élève dans celui ci, se réduit: à la fin il n'a plus que des croix à inscrire.

 

      Le travail individualisé me semble pour beaucoup partager les défauts de la programmation en éducation; il permet surtout à l'ensqeignant de garder le contrôle ou au moins un oeil sur ce que fait l'élève; à l'inverse, la position de permettre à l'élève de réaliser des projets, en lieu et place de sprogrammes suppose un renoncement de l'enseignant à tout vouloir maîtriser.

 

   Concrètement, dans ma pratique de classe j'ai peu à peu banni tous les fichiers fussent ils "Freinet" au profit de temps de travail sur des projets; ces projets sont individuels ou groupaux et ils consistent en général en la réalisation de recueils, de livrets, de petits romans, de courts métrages, d'exposés, de présentations, de conférences, d'organisation d'un tournoi, d'un défi ou de jeux pour les autres, sketchs, piècette de théâtre, à préparer une recette de cuisine, etc.

 

  Ces projets sont auto évalués puis évalués part le groupe lui même; tous les projets sont proposés par leurs auteurs mais soumis au conseil de classe qui indique pour chacvun d'eux les exigences de base et les attentes; là il y a de la place pour la part du maître; l'évaluation finale dépend aussi du conseil et se base sur le rapport entre ce qui a été produit et ce qui était attendu, mais on prend aussi en compte l'imprévu, les bonnes surprises , etc.

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Philippe R (réponse Sylvain)
SC : quand je parle d´activités spécifiquement scolaires, je m´intéresse au travail que doit fournir un enfant au regard de ce qu´il a précédemment mobilisé et en fonction de ce qui lui reste à acquérir avant de poursuivre son chemin scolaire.
(...)
... tous les outils que ces enfants doivent avoir rencontrés ne l´ont pas nécessairement été par tous.
(...)je pense qu´on leur doit de les conduire à cette rencontre, quitte à ce que cela se fasse de manière décontextualisée de tout projet.
(...)
Pour la plupart des classes, ces programmes existent et nous ne pouvons les nier. Ce que nous envisageons plutôt c´est de faire en sorte qu´ils ne soient pas au centre de la structure
de la classe mais que s´y trouve au contraire l´activité de l´enfant
 
Exact, exact, et penser que l'école du 3ème type ne s'y intéresse pas est un leure. L'école du 3ème type n'est pas un laisser aller, un laisser faire. Ce n'est pas "laissons les entreprendre et ils se développeront tout seuls".
En revanche, l'idée de base est bien que l'enfant soit à l'initiative des activités. A partir des projets qu'il émane, on l'aide, et on le guide. Mais entendons nous bien par le mot projet : ce peut très bien être quelque chose de très scolaire (mais aussi de non scolaire du tout). A partir du moment où l'enfant se lance seul dans un problème mathématique ou une fiche de lecture ou .... (alors que personne ne lui a rien demandé), c'est bel et bien un projet émanant de l'enfant. Pour nous, c'est ce qui est capital. Il ne subit pas le désir ou la contrainte de l'enseignant.
 
Bon, reste le problème (de taille) soulevé par Sylvain.
L'idée est que l'enfant voit certaines notions, apprennent certains savoirs faire, bref des trucs inscrits dans un programme ou une liste. Il nous faut donc (pour être rassuré mais aussi pour avoir cette vision d'ensemble qu'on s'impose à tort ou à raison mais très vraisemblablement à raison tant que l'école du 3ème type n'a pas tracé son chemin) savoir, pour chaque gamin, ce qu'il sait faire, ce qu'il ne sait pas encore faire par rapport à cette liste afin de trouver des solutions pour amener chacun à faire ce qu'il ne sait pas encore faire.
1ère chose : il faut constituer cette liste. Même si, imaginons, qu'on parte tous du dernier programme de l'EN, il est sûr que chacun aura une liste différente. Mais bon, c'est pas grave, chacun aurait une liste qui lui semblerait en adéquation avec la raison pour laquelle on nous paie.
Il nous faut donc pointer pour chaque gamin les trucs qu'il sait faire de cette liste.
Via leurs activités mises en place à la suite de leurs projets personnels, on se rend compte de trucs qu'ils savent faire. Reste soit à les pointer tout simplement, soit - si on a un doute, leur demander de passer le brevet associé pour être sûr qu'ils savent bien le faire tout seul. Bon, mais, en agissant ainsi, on ne parvient pas à parcourir toute la liste notamment parce qu'il nous est impossible de pointer en temps réel tout ce qu'ils apprennent. Il nous faut donc un outil, et Bingo !!!
 
Du moins pour moi, c'est Bingo ! (logiciel Arbre des Connaissances)
Dans Bingo, je peux y intégrer des brevets associés à cette liste ; pour une partie, les brevets déposés font sens aux gamins par rapport à leurs projets personnels  ; ça s'affine d'année en année. Mais, évidemment qu'au début, les brevets sont davantage en lien avec notre liste qu'avec leurs projets personnels.
 
Comment je procède ?
Je vois tous les gamins en petit groupe de 5 à 7 tous les matins (pendant une demi-heure).
1er temps : quelles aides le groupe et moi pouvont apporter aux projets personnels des enfants ? Ainsi, on est amené (mais c'est un enfant qui a été le demandeur !) à faire des opérations, fiches de lecture ou l'aider dans son montage de légo technique ou son montage électrique ou son exposé ou ....
2ème temps : quelles aides le groupe et moi pouvont apporter aux enfants par rapport aux brevets que Bingo leur propose de passer ? oui, j'ai pas dit que, dans Bingo, on peut associer certains brevets à des niveaux (entre 1 et 9) ; ces brevets associés à des niveaux correspondent à cette liste évoquée ci-dessus. Chaque gamin est affecté à un niveau par moi (que je change dans l'année en fonction de ses progrès) et on peut demander à tout moment à Bingo d'imprimer les propositions de passage de brevets pour chaque enfant. Quelles aides a-t-il besoin ? S'il se sent prêt, il décidera de passer le brevet. Lorsqu'il passera le brevet, cela deviendra son projet personnel puisque c'est lui qui l'aura décidé.

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2005 - 2006

Hélène : les intérêts liés à des activités

activités ayant un intérêt pour les enfants depuis la rentrée :
1 la tortue d'Amira, elle à amener des livres sur les tortues qui n'ont commencé à avoir de l'intêret qu'au moment ou elle a apporté les vraies tortues, qu'ils ont dessinés et observés avec beaucoup d'intêret.


2 l'exposé de Rebecca sur son chat, elle à amenené des photos de son chat bébé et grand. Elle à mené son projet seule parce qu'il était empreint d'affects forts. Les autres se sont intéressés à son projet et à la croissance des chats...


3 Redwan n'entre pas dans les activités purement scolaire, il dessine très bien, il doit faire un panneau style de botanique avec des fleurs imaginaires.


3 Un enfant amène un livre d'anglais, un autre un lexique,  un autre un dictionnaire, nous parlons de la lune et dans la livre d'anglais il y a un exposé en anglais sur la lune, deux enfants essaient de traduire.
'Intêret particulier pour l'observation à la loupe d'insectes morts...

5 Atelier écoute, les enfants y vont beaucoup

6 Livres de rosace

7 Receuil de poèmes d'autres enfants, livres fabriqué par Vaux en velin

8 : Axelle propose un jeu de société avec les marrons qu'on a trouvé, elle le fabrique avec Yoann.

9 Une autre grande activités qu'ils aiment : l'outil informatique

Deux types d'activités ressortent de mes dires :
- les activités émanant des enfants eux mêmes sont source d'énormement de motivation
- et les activités ludiques ou le savoir est présenté autrement et, les activités sur l'ordinateur.
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