Livres
Laurent Ott
Paradoxalement, en centrant leur vie sur leurs enfants, les adultes échouent à communiquer avec eux, car c'est ignorer toute une dimension des préoccupations enfantines : s'initier au monde adulte et s'évader de l'enfance.
Laurent Ott, "L'école au piquet", p79
Les enfants aiment travailler. Exit, les siècles de suspicion envers le petit d'homme concernant son penchant supposé naturel vers l'indolence et la paresse.
Faîtes-en l'expérience, sortez les feuilles, les cahiers, les carnets, les ordinateurs, les caméras vidéos, étalez-les, aidez les enfants à exprimer, concevoir des projets qui respectent leur dignité et le sens qu'ils donnent au mot travail et vous verrez : des enfants qui travaillent sans arrêt, qui vous supplient de ne pas les envoyer en récréation parce qu'ils ont une tâche à finir, qui vont se documenter en dehors du temps scolaire, qui interviewent, écrivent, recopient, dessinent, décalquent, filment, photographient, recherchent, photocopient, corrigent, expliquent, exposent, argumentent, défendent, négocient...
Laurent Ott, "L'école au Piquet", Chapitre "Si, si, les enfants aiment travailler, et même après l'école !", p185
Guy Palmade
C'est dans la mesure où l'enfant aura conçu un projet qui l'intéresse, qui l'engage, qu'il aura l'énergie d'acquérir les connaissances nécessaires et de réaliser les actions indispensables à sa réalisation.
Guy Palmade, "Les méthodes en pédagogie Que sais-je ?", p81
L'enfant éprouve pour l'adulte (et d'abord pour ses parents) un sentiment de crainte et d'affection mêlées. Au point de départ du développement, l'adulte est source de vérité et de moralité. Mais cette situation ne va pas sans danger : l'autorité peut dispenser de la réflexion et ne pas conduire l'enfant à une véritable autonomie de la conscience personnelle.
Guy Palmade, "Les méthodes en pédagogie, Que sais-je ?", p32
Sciences-et-Avenir.com, 13 mai 2009
Rêver éveillé booste le cerveau ! C’est la conclusion d’une étude, de l’Université de Colombie-Britannique, au Canada, publiée dans les Actes de l’Académie nationale des sciences. Selon les neurologues, l’activité dans de nombreuses régions du cerveau augmente lorsque notre esprit vagabonde.
« L’errance de l’esprit est généralement associée à des choses négatives, comme la paresse ou l’inattention »,explique l’auteur principal, la professeur Kalina Christoff, du Département de psychologie. « Mais cette étude témoigne que notre cerveau est très actif quand on rêve éveillé, beaucoup plus actif que lorsque nous nous concentrons sur des tâches de routine. »
C’est grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) que les chercheurs ont pu aboutir à cette conclusion. Pour l’étude, des sujets ont été placés à l’intérieur d’un IRMf, pour effectuer une tâche de routine (appuyer sur un bouton) ou rêvasser. Les résultats suggèrent que la rêverie (qui peut occuper jusqu’à un tiers de notre temps d’éveil) est un état cognitif durant lequel les structures cérébrales dédiées à la résolution des problèmes complexes sont activées.
Les chercheurs ont en effet enregistré une activité dans le « réseau par défaut » du cerveau qui gère les taches simples dans les deux situations. En revanche, la zone cérébrale impliquée dans la gestion des tâches plus compliquées, le « réseau exécutif » était curieusement activée en parallèle lors des rêveries. « Il s’agit d’une découverte étonnante que de voir ces deux réseaux du cerveau activés en même temps », explique Kalina Christoff. « Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que quand l’un fonctionnait l’autre était en dormance. »
En clair, il semble que pour résoudre des problèmes compliqués, il vaut mieux laisser son esprit vagabonder. « Quand on rêve éveillé, on peut ne pas atteindre son objectif immédiat (par exemple la lecture d’un livre ou suivre les cours en classe) mais l’esprit prend le temps de régler des questions plus importantes, tels que la promotion de sa carrière ou ses relations personnelles, » conclut Kalina Christoff.