Nicolas Rochard

Il continue d'oeuvrer dans l'Éducation Nationale.

Les devoirs Les programmes L'écrilecture Réflexions sur l'école

Les devoirs

La fameuse question des devoirs...
  • 1ère partie : L'école ne peut pas s'inviter à la maison !
  • 2ème partie : Pourquoi compliquer les choses ?
  • 3ème partie : Les parents ont des choses à vivre avec leurs enfants.
  • 4ème partie : Et si on demandait aux enfants ?
Pour en savoir plus

Les programmes

... et que dire sur celle des programmes !

L'écrilecture

Sujet plus technique : pourtant que du bon sens !

Réflexions sur l'école

Ce bref écrit ne prétend aucunement apporter de réponses mais seulement amorcer des pistes de réflexion autour du fonctionnement de notre système éducatif, au sein duquel j'exerce maintenant depuis près de 22 années à titre de professeur des écoles.

A ce jour, j'ai été suspendu pour une durée de 4 mois de mes fonctions et je mesure l'importance de ne pas rester muet ni de consentir à une telle situation. Je n'ai commis aucune faute grave si ce n'est celle d'avoir fait le choix d'une pratique pédagogique qualifiée d'inappropriée et jugée inefficace par mon administration.

Par quoi commencer ? Difficile. Il y aurait tant à dire. Le plus important peut-être est que je puisse apporter les éclairages et les critiques qui me semblent nécessaires concernant une situation que je juge pour le moins critique.

En premier lieu, je déplore un manque évident de réinterroger nos pratiques éducatives ainsi que le cadre dans lequel se formalisent ce que nous nommons apprentissages et programmes scolaires, si souvent revisités ou réformés par ailleurs.

Une école qui se respecte et digne de ce nom doit savoir et pouvoir se remettre aisément en cause, ce qui ne veut pas dire ne pas établir de fondations solides, bien au contraire.

Alors sur quelles bases pourrions-nous nous appuyer si nous voulions mettre en place un système efficace et efficient ? Je ne doute pas que tant de choses ont déjà été dites et pensées et je n'ai aucunement la prétention ni l'arrogance de répondre à cette question.

Toutefois, après tant d'années à observer et à écouter, je dois avouer que j'ai souvent perçu de grands malaises qu'ils seraient trop longs d'évoquer ici. Aussi, je préfère me concentrer sur ce qui me semble essentiel. À savoir, les enfants. Trouvent-ils réellement leur compte ? Sont-ils véritablement écoutés et pris en considération ? Leur permet-on de devenir auteurs de leur scolarité ? Pour ma part, je pense que non.

J'ai très souvent perçu à contrario les attentes des familles et la rigidité d'un cadre institutionnel si soucieux de faire appliquer et maintenir les directives ministérielles ou autres procédures et protocoles.

Pourtant, si l'on prend un peu le temps de considérer les choses, l'école doit être avant tout au service de notre jeunesse. J'ai eu l'occasion à maintes et maintes reprises d'échanger avec tant d'entre eux sur leur ressenti et leurs interrogations. Bien souvent, je dois le dire, aller en classe n'est pas pour nombre d'entre eux chose aisée et plaisante. Je ne souhaite faire évidemment aucun amalgame ni procès mais seulement pointer des faits réels que j'ai pu constater.

Pour commencer, et cela me semble être un point de vigilance fondamental, beaucoup se plaignent du travail à faire à la maison, les devoirs comme on les appelle, et témoignent d'une surcharge cognitive et de fatigue après leur journée passée en classe. De mon côté, je suis catégorique sur ce point. « L'école n'a pas à s'inviter à la maison, du moins sans le consentement des dits intéressés, à savoir les enfants ». À mon sens, cela reste très souvent contre-productif, créant malaise au sein des familles, inégalités face aux tâches demandées et, plus grave encore, pose le risque de détériorer le rapport au savoir.

25 janvier 2025